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La Trahison Des Ombres

La Trahison Des Ombres

Titel: La Trahison Des Ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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habitants de la
ville, et Sir Maurice, avant de tomber amoureux de la fille du juge, jurait
souvent qu’il vengerait sans pitié la mort de son père. Le meunier était un
rustaud, une brute. Sa femme est sans nul doute effrontée et a pu accorder ses
faveurs à Sir Roger quand son époux était absent...
    — Nous savons déjà tout cela, fit remarquer
Corbett. Nous sommes dans une ville, une paroisse. Visite n’importe quelle
autre cité du royaume...
    — Maître Blidscote, rétorqua Ranulf.
    — Oh, notre bon bailli !
    — Il n’est pas marié.
    — Pour certains hommes c’est le bonheur !
Je présume qu’il s’intéresse aux damoiselles ?
    — Oui, Messire, et aux damoiseaux.
    — En es-tu sûr ?
    — C’est ce qui se colporte.
    — Aux enfants plutôt qu’aux hommes faits ?
    — C’est ce que prétend la voix publique. Il
court même une rumeur selon laquelle Sir Roger aurait eu une altercation avec
lui, il y a des années, à propos de son fils, Maurice. On laisse aussi entendre
que Blidscote est corrompu. Couard parfois, brutal à d’autres moments, son âme
est sans cesse à vendre.
    — Donc, Ranulf, c’est un homme aisé à
gouverner. Blidscote a nui à Chapeleys en s’assurant que Molkyn ferait partie
du jury et que les autres membres étaient gens à laisser le champ libre au
redoutable meunier.
    — Le compte rendu du procès révèle-t-il
quelque chose ?
    — Non, Ranulf. On appelle ça une
transcription, mais, en fait, ce n’est qu’un résumé. Il ne contient rien de
neuf. L’accusation a été présentée par un juriste d’Ipswich, un homme de loi du
roi attaché à l’échevinage : sa tâche était aisée.
    — Capturerons-nous le vrai meurtrier ?
    — Peut-être, murmura Corbett. Tu comprends,
Ranulf, nous ne savons que ce que les gens nous racontent. Et tu n’ignores pas
que c’est facile à contrôler. Certains ont oublié, d’autres nous cachent des
secrets et peu nous disent ce que nous voulons connaître. Sans compter, bien
sûr, les mensonges éhontés. Bien entendu, le tueur  – ou devrais-je dire
les tueurs ? - peut commettre une erreur.
    — Nous avons donc affaire à deux coupables ?
    — Oh, oui ! Le premier aime terroriser
les jouvencelles, les violer et les tuer. Le second  – ou la seconde  –
mène une guerre sanglante contre ceux qui ont expédié Sir Roger à l’échafaud.
    Corbett se remémora les mots de grand-mère
Crauford au sujet d’Haceldema. Il s’assit et écouta distraitement la rumeur qui
montait de la grand-salle.
    — Que se passera-t-il si nous ne pouvons
rien prouver ?
    — Eh bien, Ranulf, nous ne pourrons rien
prouver. Le roi nous a donné peu de temps. Il convoque un grand conseil à
Winchester peu après la Toussaint et nous devons y assister. Écoute, va à l’église.
Demande au père Grimstone si je peux emprunter le registre des décès.
    — Pourquoi ?
    — Parce que je le veux.
    Ranulf fit la grimace et sortit. Il referma la
porte derrière lui et eut un geste grossier. « Bon, pensa-t-il, le vieux « Maître
Longue Figure » va s’installer pour ruminer, puis bondira comme un
chat à l’affût sur une souris. Les assassins seront-ils si faciles à piéger ? »
    Il descendit l’escalier à grand bruit. Il était
si plongé dans ses pensées qu’il ne se soucia même pas de s’arrêter pour
badiner avec Adela.
    Là-haut, dans sa chambre, Corbett se coucha sur
son lit. Il tenta d’imaginer une carte de Melford avec la ville qui s’étendait
et la campagne silencieuse et secrète tout autour. Tressilyian avait raison sur
un point : un homme comme Furrell pouvait s’y cacher. Mais ces meurtres ?
Il essaya de se mettre à la place de la jeune Elizabeth, dont le corps gisait à
présent dans le cimetière. Damoiselle rêveuse, qui supportait sans doute mal l’étroitesse
du cercle familial, elle était toujours prête à courir au marché pour faire
quelque emplette, bonne excuse pour bavarder et deviser avec ses amies. Non,
décida le magistrat, le Momeur n’abordait pas ses victimes en ville. Elizabeth
s’était-elle arrêtée parce qu’une voix étouffée l’avait appelée de sous un
porche ? Elle aurait été encore plus effrayée si elle avait rencontré un
tel être dans un sentier, en pleine campagne ! Il y avait une faille dans
son raisonnement et il devait la combler. D’une façon quelconque, Elizabeth,
comme les autres, est attirée dans les champs, dans un endroit

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