Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Trahison Des Ombres

La Trahison Des Ombres

Titel: La Trahison Des Ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
isolé où l’attend
le tueur. Ce dernier prend son plaisir, en démon qu’il est, puis cache le
corps, ou du moins essaie. Cinq ans auparavant, quelque chose avait mal tourné.
Sir Roger avait peut-être commencé à découvrir qui était le vrai meurtrier.
Puis on l’avait piégé et accusé d’avoir occis la veuve Walmer. Chose aisée
puisque, si les commérages disaient vrai, Sir Roger était luxurieux comme un
bouc. L’assassin avait bien préparé son traquenard. Outre le fait qu’il
étranglait les jouvencelles, il avait rassemblé des renseignements utiles sur
les habitants de la ville et envoyé des objets pris sur ses victimes à Sir
Roger.
    Corbett se cala sur ses oreillers. Ce n’était
pas tout : Blidscote, Molkyn, Thorkle et Deverell avaient subi des
pressions. Ils avaient dû faire le jeu du tueur et le destin de Sir Roger était
désormais scellé.
    — Il aime ça, déclara Corbett. Le meurtrier
aime le pouvoir.
    « On l’appelle le tueur aux jets, le
Momeur, mais c’est plutôt un joueur d’échecs. Il considère les autres comme des
pièces à déplacer à sa convenance. Il se délecte en les voyant exécuter ses
instructions. » Qui donc pouvait avoir un tel pouvoir ? Sir Louis ?
Sir Maurice ? Ils étaient tous deux châtelains. Ils devaient avoir espions
et intendants qui prêtaient l’oreille aux rumeurs. Pourtant Sir Louis lui-même
avait été attaqué. Lui aussi avait joué un rôle capital dans l’exécution de Sir
Roger. Et Sir Maurice ? Bien décidé à laver le nom de son père, il
éprouvait sans doute peu de bienveillance envers les habitants de Melford. Mais
à quel tueur pensait-il ? Corbett hocha la tête. Et puis il y avait les
autres : le père Grimstone avec ses chopes et sa solitude ; Robert
Bellen avec son angoisse secrète et son profond sentiment de culpabilité. Ou
Burghesh ? Blidscote pouvait-il être l’assassin ? Un homme qui n’aimait
peut-être même pas les femmes ? Ou était-ce quelqu’un qu’il avait oublié ?
Corbett se donna un coup de poing sur la cuisse. Deux criminels ou un seul ?
Les meurtres de Molkyn et de ses compagnons n’avaient eu lieu qu’après que ceux
des jeunes femmes eurent recommencé. Qu’est-ce que cela signifiait ?
Corbett soupira en entendant un bruit de pas. Ranulf entra, suivi de Burghesh.
    — J’ai apporté le registre des décès
moi-même, déclara le vieux soldat.
    Il le sortit d’un sac de cuir et le déposa sur
un tabouret près du lit du magistrat.
    — Je ne devrais vraiment pas le permettre,
ajouta-t-il en souriant, mais vous êtes le clerc du roi. Si je m’installe dans
la grand-salle en bas et le rapporte plus tard... ?
    Corbett esquissa un geste vers son escarcelle.
    — Non, non, refusa Burghesh, je peux payer
ma bière ! Sir Hugh, je serai en bas.
    Ranulf ferma la porte derrière lui. Corbett prit
le volume qu’il se mit à feuilleter.
    — Bon, Chanson galope derrière Sir Maurice,
énonça Ranulf. Et vous, vous allez descendre chez les morts.
    Corbett eut un sourire.
    — Si tu étais impliqué dans la mort de Sir
Roger... ?
    Il s’interrompit.
    — Non, posons la question autrement :
qui a le plus à craindre ?
    — Sir Louis ?
    — Mais c’est un seigneur.
    — Alors Blidscote, répondit Ranulf.
    — Je suis d’accord et nous ne pouvons pas
grand-chose pour le sauver. Mais va faire le tour de Melford, Ranulf, voir si
tu peux dénicher notre gros bailli et le ramener céans pour que je l’interroge.
    — Quelqu’un d’autre ?
    — Demande à la jeune Adela de monter. Et précise-lui
qu’elle ne doit pas avoir peur.
    — Et si Lady Maeve venait à l’apprendre ?
Ne devrais-je point rester pour jouer les chaperons ? se gaussa Ranulf.
    — Dis-lui de venir, répéta le magistrat.
Elle a plus à redouter du messager que de son message !
    Ranulf prit sa chape et son ceinturon et s’en
fut. Quelques instants plus tard Adela frappa à l’huis et se glissa dans la
chambre. Inquiète mais l’œil effronté, elle se composa une attitude docile,
bras ballants le long du corps.
    — Assieds-toi, proposa Corbett en désignant
un tabouret. Je crois que tu connais Ranulf ?
    La servante chercha à déceler un sarcasme, en
vain. Ce clerc n’avait l’air ni ribaud ni railleur, mais plutôt affable et
triste.
    — Que voulez-vous, Messire ?
    — Juste un peu de ton temps. Je suis navré
que Ranulf et Chanson aient joué cette petite comédie avec toi, je veux

Weitere Kostenlose Bücher