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La Trahison Des Ombres

La Trahison Des Ombres

Titel: La Trahison Des Ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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magistrat. Pauvre
Peterkin ! Effrayé à l’idée d’être emmené loin d’ici, si aisément affolé,
acheté à si peu de frais ! Qui s’intéressait vraiment à lui ? C’était
peut-être un simple d’esprit, mais les mêmes mauvais vers avaient dû lui être
répétés maintes fois et seul l’endroit changeait. Corbett se demanda combien d’autres
jeunes femmes de la ville avaient reçu cette invitation. Quelques-unes n’en
avaient pas tenu compte et avaient renvoyé Peterkin, le jugeant fol comme un
lièvre de mars. D’autres, Adela par exemple, s’étaient rendues au lieu-dit,
peut-être au mauvais moment, et n’y avaient rien trouvé. La malheureuse
Elizabeth avait eu moins de chance.
    Bien sûr qu’elle n’en avait pipé mot ! Elle
voulait que tout le monde ignore son secret pour, comme l’avait remarqué Adela,
ne pas être objet de risée si elle n’avait rien découvert là-bas.
    Corbett tourna le dos à la fenêtre. Personne ne
ferait jamais le lien entre ces deux éléments : les meurtres et Peterkin l’idiot.
Il était faible et benêt ; ce n’était pas une menace pour une jouvencelle
comme Adela. Corbett eut un sourire triste. Le tueur était intelligent :
amour, rendez-vous galants, messages !... Comme Adela l’avait démontré, la
jeunesse n’aimait point que ses aînés aient vent de ces choses-là  – conspiration
du silence que l’assassin avait exploitée.
    Corbett prit le registre des décès.
    — Il ne frappait pas deux fois mais une
seule ! dit-il entre ses dents.
    Elizabeth avait été leurrée et entraînée là où l’attendait
le Momeur. Peterkin était sans doute le messager parfait, conclut-il. Il était
probable qu’après un ou deux jours message et mémoire s’effaçaient et, en supposant
que le simplet comprenne qu’il y avait quelque chose de mal, comment aurait-il
pu proclamer ce qu’il avait fait ? Corbett aurait aimé pouvoir lui parler.
En attendant... Il ouvrit le volume et, se reportant vingt ans plus tôt,
commença à lire. Il se remémora des vers d’un poème.
    Parmi les morts j’ai
marché
    Et parmi les morts j’ai
trouvé la vérité.
    Le magistrat examina avec soin le livre et
découvrit ce qu’il espérait : des trépas inexpliqués. Il referma le
recueil et s’appuya au dossier de la chaire : Melford était un sanglant
abattoir ! Il se souvint de Beauchamp et du pitoyable squelette dissimulé
dans le mur de la vieille chapelle.
    — Certaines en ont réchappé, murmura-t-il,
d’autres sont sous la terre, ce qui ne signifie pas qu’on les a toutes trouvées !
    Les mots de Tressilyian sur le braconnier lui
revinrent à l’esprit. Était-ce possible ?
    — Deux assassins ! souffla-il.
    Il pensa à Furrell et Sorrel. Un braconnier
libidineux et une femme qui se vouait à quoi ? La justice ? La
vengeance ? Tous deux connaissaient bien la campagne, et que voulait dire
Furrell en faisant allusion à « la vérité claire comme une peinture »
?
    Corbett repoussa son siège, se leva et attrapa
sa chape et son ceinturon.

CHAPITRE XIV  
             Sorrel contemplait les peintures sur le
mur du solar de Beauchamp. Elle se détournait parfois pour écouter avec
attention les bruits extérieurs. Il arrivait que les gens viennent acheter de
la viande fraîche. Elle avait entendu dire qu’un grand banquet se tiendrait au
Guildhall ce soir-là.
    — C’est le meilleur moment pour braconner
un peu, dit-elle entre ses dents.
    Elle se dirigea vers la niche où était installée
la statue de la Vierge. Elle glissa la main tout au fond pour retirer le
rouleau de parchemin graisseux qu’elle avait acquis au marché de Melford. Elle
le déposa sur la table, le lissa et examina les noms qui y étaient inscrits.
Sorrel savait lire. Après tout, elle était fille de marchand, avait étudié et n’avait
eu le malheur de s’éprendre d’un homme que pour être repoussée à la fois par
son galant et par sa famille. Les patronymes étaient mal orthographiés et les
lettres mal formées mais elle les reconnaissait. Elle suivit le texte du doigt :
Tressilyian, Molkyn, Thorkle, Deverell, Repton...
    — Oui, soupira-t-elle, et quelques
autres...
    S’emparant de son couteau, elle grava une croix
grossière devant le nom de ceux qui avaient été tués. Elle reprit le document
et son attention fut arrêtée par un nom.
    — Walter Blidscote ! s’exclama-t-elle.
Mais ton tour viendra, à coup sûr !
    Sorrel, se

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