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La Traque des Bannis

La Traque des Bannis

Titel: La Traque des Bannis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: John Flanagan
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Ferris ? reprit-il, hésitant. Je t’en prie… je ne…
    Il n’eut pas le temps de poursuivre.
    — Tu veux m’arrêter, Tennyson ? le coupa Halt en levant les bras. Dans ce cas, demande de l’aide à Alseiass, proposa-t-il sur un ton ironique. Je suis un spectre. Et lui est un dieu. Il est certainement capable de l’emporter sur moi ! Allez ! Demande donc à ton dieu doré de me foudroyer sur place !
    Évidemment, le faux prophète ne pouvait rien faire de tel. Il regarda ses disciples. Ces derniers, toutefois, n’avaient guère envie qu’une flèche surgie des ténèbres les atteigne. De surcroît, ceux qui avaient suivi Tennyson depuis Hibernia avaient reconnu Ferris : ils étaient convaincus qu’il s’agissait bien du roi de Clonmel qui se tenait devant eux.
    — Tu refuses ? continua Halt. Puisque c’est ainsi, je vais m’en charger pour toi ! Alseiass ! J’affirme que tu es un faux dieu et que tu n’existes pas ! Si tu n’es pas d’accord, viens donc me foudroyer !
    Une vague de frayeur parcourut la foule ; les convertis qui se trouvaient non loin de Halt reculèrent encore, par crainte que leur dieu ne frappe réellement cet homme d’un éclair. Puis, constatant qu’il ne se passait rien et qu’Alseiass ne répondait pas à ce défi blasphématoire, ils commencèrent à observer d’un air soupçonneux le prophète qui était venu parmi eux pour prêcher la bonne parole. Bientôt, l’atmosphère se tendit. Halt, à qui cela n’avait pas échappé, en profita pour tourner le dos au chef des Bannis et pour s’adresser directement à la foule.
    — Si Alseiass est réel, qu’il me punisse sur-le-champ ! Qu’il fasse une démonstration de son pouvoir ! Tennyson vous a raconté que son dieu saurait vous protéger des brigands qui pillent vos villages. Dans ce cas, pourquoi semble-t-il incapable de s’en prendre à moi ?
    Il leva les yeux vers le plafond.
    — Dépêche-toi, Alseiass ! Manifeste-toi ! Frappe-moi de ta lumière ! Donne-nous un signe, n’importe lequel !
    Le silence retomba dans la caverne, tandis que les gens attendaient, non sans impatience. Rien ne se passa. Au bout d’un moment, Haltsecoua la tête et balaya l’assemblée du regard. Abandonnant l’accent hibernien qu’il avait employé jusqu’à présent, il déclara :
    — Peuple d’Araluen, vous avez vu de vos yeux que ce soi-disant dieu n’a aucun pouvoir. Pourquoi ? Parce qu’il n’existe pas ! Alseiass est une invention de cet individu, précisa-t-il en pointant le doigt sur Tennyson. C’est un menteur, un assassin et un voleur. Il a fait assassiner le roi Ferris de Clonmel, qui, par le plus grand des hasards, me ressemblait beaucoup. Vous l’avez entendu m’appeler Ferris. Vous avez pu remarquer à quel point il était terrifié lorsqu’il a cru que j’étais son spectre. Pourquoi éprouverait-il une telle peur s’il n’était pas responsable du meurtre de ce roi ?
    Tennyson scruta le petit homme qu’il avait pris pour un revenant. Il comprit qu’il avait été berné. Il constata également que les paroles de cet inconnu, destinées à dresser la foule contre lui, semblaient porter leur fruit.
    — Il vous a prétendu qu’il était là pour vous protéger des pillards qui ont envahi la région, poursuivit Halt. Mais il s’est bien gardé de vous dire que ceux-ci sont ses complices. J’imagine qu’il vous a aussi demandé de lui remettre votre or et vos bijoux afin de bâtir cet autel, n’est-ce pas ?
    La plupart des gens hochèrent la tête.
    — Allez examiner cet autel de plus près et vous découvrirez qu’il est en réalité fait de bois, recouvert d’une fine couche de feuille d’or, et que les pierres précieuses sont fausses. Vos richesses sont dans les sacs de selle de Tennyson, qu’il compte emporter le jour où ses comparses et lui s’enfuiront.
    — Il ment ! hurla soudain le Banni.
    Dès l’instant où l’inconnu avait avoué qu’il n’était pas un fantôme, Tennyson avait retrouvé son assurance. Il savait manipuler une foule ; après tout, qui était cet homme ? Personne.
    — Il ment ! répéta-t-il. Alseiass vous a protégés, vous le savez ! Et à présent, ce blasphémateur ose surgir parmi nous et m’accuser des pires crimes ! Vous me connaissez, vous connaissez Alseiass, mais lui, qui est-il ? Un malfaiteur, certainement ! Un vagabond !
    — Non, rétorqua Halt. Je suis un Rôdeur du roi.
    Un murmure de curiosité parcourut la foule.
    Halt tira de sa chemise la

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