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La Traque des Bannis

La Traque des Bannis

Titel: La Traque des Bannis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: John Flanagan
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gilet.
    À quelques mètres de là, alors que Halt était en train de dépasser Will, ce dernier jeta un coup d’œil rapide à son meilleur ami : il s’agissait d’une mesure de précaution, destinée à s’assurer que personne ne les filait, car celui qui se trouvait entre les deux autres avait pour charge de surveiller l’avant, l’arrière et les côtés. Le jeune Rôdeur était impressionné par le calme d’Horace et par la façon dont il semblait s’adapter à la situation. Bien qu’il ne soit pas entraîné à ce genre de manœuvres discrètes, angoissantes, il paraissait imperturbable. En revanche, Will s’étonnait qu’aucun de ses compagnons n’entende les battements de son propre cœur, tant il cognait fort dans sa poitrine. Sous les arbres, la tension était à son comble. L’idée qu’un carreau d’arbalète puisse fendre l’air d’un instant à l’autre lui était presque insupportable, sachant qu’une seule faute d’inattention de sa part était susceptible de coûter la vie à Halt ou à Horace. Will se ressaisit, furieux contre lui-même. C’étaient justement des pensées de ce type qui pouvaient le mener à commettre une bévue.
    « Écarte toute distraction de ton esprit », lui avait répété Halt des centaines de fois, quand il n’était encore qu’un apprenti. « Deviens partie intégrante de l’environnement dans lequel tu te déplaces. Ne pense plus à rien. Seul compte ce que tu perçois autour de toi. »
    Le jeune Rôdeur prit une profonde inspiration et chassa les doutes et les inquiétudes qui le taraudaient, se concentrant sur la seule forêt.Au bout de quelques secondes, il commença à distinguer plus clairement les petits bruits alentour. Un oiseau volant comme une flèche d’un arbre à un autre. Le cri aigu d’un écureuil. La chute d’une branche. Folâtre et Abelard se placèrent tranquillement près de lui, les oreilles dressées, à l’affût d’un danger éventuel. Devant lui, il entendait les bruits de pas étouffés de Halt. À l’arrière, ceux d’Horace et de Caracole, pesants, en dépit des efforts du jeune chevalier pour se faire le plus discret possible.
    C’était de cette attention même dont il avait besoin s’il voulait percevoir les sons qui l’entouraient dans leur globalité ; ainsi, il capterait aussitôt le moindre bruit insolite, irrégulier. Par exemple, si un oiseau prenait son envol et ne se posait pas sur une autre branche en quelques secondes, cela indiquerait que quelque chose l’avait effrayé. Si le cri d’un écureuil se faisait soudain plus strident, cela trahirait une présence inhabituelle sur son territoire. La plupart des petits animaux, en entendant ce genre d’avertissement défensif, reculeraient ; un prédateur resterait, sans doute ; quant à un prédateur humain, il n’en tiendrait nullement compte.
    Après s’être glissé dans l’ombre d’un vieil orme au tronc couvert de lichen, Halt s’était immobilisé. Will fouilla le sol du regard afin de choisir sa trajectoire – pour éviter de se mouvoir en ligne droite, ce qui aurait été trop prévisible –, puis s’élança furtivement vers l’avant.
    Folâtre et Abelard lui emboîtèrent le pas.
    La lumière du jour se faisait plus vive à mesure que les arbres étaient plus espacés. Bientôt, la lisière de la forêt fut en vue. Will s’apprêtait à repartir en direction de la lande qui s’étendait devant eux quand Halt, d’un geste, l’en dissuada.
    — Examine d’abord les alentours, conseilla-t-il au jeune homme. L’orée du bois est l’endroit idéal pour une embuscade, car l’ennemi pourrait s’imaginer qu’après avoir traversé la forêt, nous serons plus détendus en terrain découvert.
    À ces mots, Will sentit sa bouche se dessécher. Le soulagement qu’il avait éprouvé en s’apercevant qu’ils en avaient terminé avec cette région boisée avait failli le conduire à commettre une erreur fatale. Il alla s’accroupir près de Halt et, ensemble, ils étudièrent le terrain.Horace, qui s’était arrêté à quelques mètres derrière eux, patienta à côté des chevaux.
    L’herbe, à hauteur de genoux, ne pouvait procurer de cachettes suffisantes, à la différence des ajoncs qui montaient jusqu’aux épaules. À dire vrai, celui qui chercherait à tendre une embuscade dans ce lieu serait plus en danger que ses victimes, songea Halt, à moins de s’allonger pour se dissimuler, ce qui lui ferait perdre du temps

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