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La Traque des Bannis

La Traque des Bannis

Titel: La Traque des Bannis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: John Flanagan
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tant de carreaux d’arbalète que tu ressemblerais à un porc-épic avant même d’avoir réussi à te trouver à vingt mètres d’eux.
    — Mais…
    — Réfléchis un peu, Horace, le coupa le vieux Rôdeur. Tu ne nous serais d’aucune aide, car ils seront trop éloignés. Tu ferais une cible facile. Et si Will et moi devons sans cesse garder l’œil sur toi, nous ne pourrons pas nous concentrer sur eux, ni les tuer avant qu’ils ne le fassent. Maintenant, mène les chevaux hors de portée d’un tir éventuel, s’il te plaît. Nous nous chargeons de la suite.
    Le dilemme qui s’exprimait sur les traits du jeune chevalier n’était que trop visible. Ne pas participer à cette mission délicate, dans laquelle ses amis voulaient s’engager seuls, allait à l’encontre de toutes ses convictions. Pourtant, au fond de lui, il savait que Halt avait raison. Sa présence gênerait ses compagnons.
    — Très bien, reconnut-il à contrecœur. Je suppose que c’est logique. Mais sachez que ça ne me plaît pas.
    Will lui décocha un franc sourire.
    — Moi non plus. Je préférerais rester à l’arrière avec toi et les chevaux. Cependant, Halt ne m’a pas laissé d’autre choix.
    Horace sourit à son tour à son ami et vit passer dans ses yeux une lueur de détermination. Il était temps pour eux d’affronter les Génovésiens et Horace savait que Will, en dépit des réticences qu’il venait d’exprimer, était prêt à agir.
    Sans manquer d’éprouver un profond sentiment d’inutilité, le guerrier saisit la bride de Folâtre.
    — Viens, mon grand.
    L’espace d’un instant, le petit cheval résista et, dévisageant son maître, poussa un hennissement inquiet.
    — Suis-le, Folâtre, ordonna Will avec un signe de la main.
    L’animal se mit lentement au trot derrière Caracole et Horace.
    — Suis-le, Abelard, lança à son tour Halt.
    Le cheval renâcla, puis obéit.
    Horace se tourna vers ses amis.
    — Si vous avez besoin de moi, je serai…
    Il s’interrompit. Les deux Rôdeurs avaient déjà disparu entre les arbres gris et tordus. Un frisson parcourut le dos du jeune chevalier. Il jeta un coup d’œil à Folâtre.
    — Ça me fiche la trouille, quand ils s’évanouissent ainsi.
    Le cheval secoua sa crinière comme pour acquiescer.
    — Malgré tout, je suis content de les savoir dans notre camp, ajouta Horace.
    Folâtre lui jeta un regard en inclinant la tête sur le côté. C’était justement ce que j’essayais de t’expliquer , parut-il dire.

À une distance d’environ cinq mètres l’un de l’autre afin de ne pas offrir de cible groupée aux Génovésiens, Will et Halt se déplaçaient silencieusement dans la forêt. Tandis qu’ils passaient d’un tronc à l’autre pour rester plus ou moins à l’abri, ils jetaient sans cesse des coups d’œil de tous côtés en quête du moindre signe ou mouvement.
    Will cherchait de la gauche au centre, Halt de la droite au centre. À eux deux, ils couvraient du regard une vaste étendue. Puis, de temps à autre, mais de façon irrégulière, l’un d’eux faisait brusquement volte-face pour surveiller leurs arrières.
    Ils avaient déjà parcouru de la sorte une cinquantaine de mètres quand Halt aperçut un arbre aux troncs multiples, susceptible de les abriter tous deux. Non loin, deux autres détails singuliers attirèrent son attention. Après avoir scruté les alentours en un éclair, il fit signe à Will de venir le rejoindre. Il observa avec approbation son ancien apprenti se glisser entre les arbres avec une belle aisance, presque invisible, même aux yeux exercés de Halt.
    Ils s’accroupirent côte à côte derrière les troncs. Depuis qu’ils se trouvaient dans la forêt noyée, le jeune Rôdeur avait remarqué que les arbres étaient loin d’être silencieux. Dans un bois touffu, il se serait attendu à entendre les doux murmures du vent entreles feuilles, des cris d’oiseaux et des mouvements furtifs de petits animaux. Dans ce lieu pourtant désolé, troncs et branches bougeaient légèrement, laissant échapper de continuels craquements, comme si le bois sec était forcé de s’abandonner à la brise constante. Parfois, deux branches se frottaient l’une contre l’autre avec un bruit perçant, donnant l’impression que la forêt gémissait, à l’agonie.
    — Ce n’est pas l’endroit le plus joyeux qui soit, fit observer Halt.
    — Tous ces grincements me tapent sur les nerfs, admit Will. Que faisons-nous,

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