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La Traque des Bannis

La Traque des Bannis

Titel: La Traque des Bannis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: John Flanagan
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sera moi.

Ainsi que Halt l’avait prévu, leur progression ralentit encore lorsqu’ils atteignirent les bois touffus qu’ils avaient aperçus au loin. Les arbres poussaient dans le désordre, serrés les uns contre les autres, de chaque côté de la piste étroite. Dès qu’Horace pénétra dans la forêt, les rangées de troncs couverts de mousse lui donnèrent l’impression de percevoir sans cesse des mouvements dans l’ombre, car son angle de vue se modifiait à chaque pas, si bien qu’il s’immobilisait régulièrement pour s’assurer qu’il n’y avait personne caché derrière les arbres.
    Les deux chevaux de Rôdeurs leur étaient d’une grande aide : Folâtre et Abelard étaient entraînés à avertir leurs maîtres s’ils percevaient la moindre présence suspecte. Mais cette aptitude dépendait en partie de la direction du vent. Si quelqu’un se trouvait sous le vent, les animaux ne pouvaient flairer son odeur.
    D’abord, Will avançait sur dix ou vingt mètres tandis que Halt attendait, son arc bandé, que son ancien apprenti se réfugie contre un tronc. Puis ce dernier fouillait les bois des yeux pendant que Halt s’élançait à son tour, jusqu’à le dépasser d’une vingtaine de mètres. Ensuite, ils recommençaient, se relayant de nouveau, l’un surveillant, l’autre avançant. Ils s’interrompaient souvent afin que les chevaux puissent humer l’air ou discerner des bruits inhabituels.
    Horace fermait la marche. Il avait passé son bouclier dans son dos pour se protéger – et s’il en avait rapidement besoin, il pourrait le faire glisser vers son bras d’un mouvement d’épaule. Il avait aussi dégainé son épée ; d’abord, il avait craint que ce geste ne trahisse sa nervosité, mais en apercevant la lame effilée scintiller dans la lumière terne des bois, Halt avait adressé un hochement de tête approbateur au jeune chevalier.
    — Rien n’est plus inutile qu’une épée qui reste dans son fourreau, avait-il commenté.
    Le vieux Rôdeur lui avait aussi ordonné de faire volte-face de temps à autre afin de vérifier leurs arrières.
    — Surtout pas à intervalles réguliers, mais de manière imprévisible, avait conseillé Halt alors qu’ils s’apprêtaient à pénétrer sous les arbres. Si quelqu’un nous file, cela ne lui permettra pas de s’adapter à un rythme précis.
    Par conséquent, Horace se retournait parfois brusquement, feignait de reprendre sa route, pour pivoter de nouveau. Halt lui avait expliqué que c’était le meilleur moyen de surprendre un assaillant.
    Pour l’instant, il n’avait vu personne, ce qui ne faisait rien pour alléger la tension qu’il éprouvait. À tout moment, il pouvait tomber nez à nez avec un ennemi, il n’en était que trop conscient. La main qui serrait le pommeau de son arme était moite. Il l’essuya sur son gilet. Durant une bataille, le jeune guerrier était capable d’affronter n’importe quel adversaire, voire plusieurs, sans jamais flancher. Mais à présent, c’était le caractère incertain de la situation qui le déstabilisait – le fait de savoir que les choses pouvaient mal tourner chaque fois qu’il jetait un coup d’œil derrière lui.
    De même, il se sentait très vulnérable en compagnie des deux Rôdeurs. Il les observait se glisser, tels des fantômes, d’un arbre à l’autre, leurs capes les aidant à se fondre dans les ombres grises et vertes de la forêt, si bien qu’il avait par instants du mal à les distinguer.
    Horace portait évidemment la cape que Halt lui avait prêtée ; pourtant, il n’ignorait pas que l’habileté à se déplacer sans être vu ne dépendait pas uniquement des motifs singuliers de cet habit moucheté : desannées d’entraînement étaient nécessaires pour maîtriser cet art, pour apprendre à profiter de la moindre cachette, à se mouvoir rapidement sans marcher sur une brindille ni froisser la plus petite feuille morte. De même, il fallait savoir quand bouger et quand se figer, même si vos nerfs vous hurlaient de plonger à terre. Comparé aux deux ombres presque silencieuses qu’il suivait, Horace avait l’impression d’être un énorme cheval de trait qui marchait avec lourdeur et fracas. Une pensée lugubre lui vint en tête : n’importe quel ennemi, même simple d’esprit, chercherait d’abord à abattre la cible la plus facile et la plus visible des trois…
    Lui.
    Sans s’en rendre compte, il glissa de nouveau sa main moite sur son

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