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La Traque des Bannis

La Traque des Bannis

Titel: La Traque des Bannis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: John Flanagan
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jeune homme, lequel était désormais forcé d’admettre que le vieux Rôdeur était très malade, aux portes de la mort. Le voir au repos était certes plus encourageant. Horace pouvait alors se persuader – ou du moins espérer – que Halt était peut-être sur la voie de la guérison. Il savait toutefois que le Rôdeur ne tarderait pas à se réveiller de nouveau et à se remettre à divaguer. Il est rare qu’un espoir se fonde sur la réalité, ce qui ne l’empêchait pas de s’y raccrocher, désespérément.
    D’autre part, il devait se concentrer sur celui qui les épiait. Il fit le tour de la situation. Il ne fallait pas que l’espion, quel qu’il soit, se rende compte qu’Horace avait connaissance de sa présence, celaaurait été une grave erreur. Mais, leur campement étant à découvert, le jeune homme se demanda comment parcourir du regard la campagne environnante à l’insu de ce mystérieux observateur.
    Il y avait des chances pour que ce dernier soit posté quelque part sur la crête située au sud-est – la direction qu’avaient prise Tennyson et ses disciples. Naturellement, il pouvait s’agir d’un individu qui n’avait aucun lien avec les Bannis – un voyageur ou peut-être un brigand, lequel, attendant l’occasion d’intervenir, les surveillait pour jauger leurs forces et leurs faiblesses.
    Mais il était plus probable que l’inconnu soit l’un des partisans de Tennyson ; et si tel était le cas, ce devait être le dernier Génovésien encore en vie. L’espace d’un instant, à l’idée qu’un arbalétrier soit dissimulé non loin, un frisson parcourut le dos d’Horace. Puis il se ressaisit : la crête était à plus de trois cents mètres du campement, or Will lui avait expliqué que les armes de ces assassins étaient de faible portée ; un tir précis ne pouvait être effectué à plus de cent cinquante mètres.
    Le jeune guerrier, qui n’appréciait guère de se savoir ainsi surveillé, ne cessait d’y penser. Il jeta un coup d’œil aux alentours ; l’endroit à couvert le plus proche, d’où il pourrait tenter de localiser l’espion, se trouvait près de l’étang, à une cinquantaine de mètres de là. De nombreux arbres et des buissons poussaient sur la rive, légèrement en pente. Il était déjà allé puiser de l’eau, dès son réveil. Celui qui l’épiait était peut-être arrivé plus tard dans la matinée, mais dans le cas contraire, s’il voyait Horace se rendre de nouveau à l’étang, cela pourrait éveiller ses soupçons.
    Par conséquent, soit l’inconnu essaierait de passer à l’attaque – perspective qu’Horace n’osait envisager –, soit il repartirait ; or le chevalier voulait d’abord savoir qui se cachait là-haut. Et pour quelle raison. Il regrettait que Will ne soit pas de retour avant le lendemain au plus tôt, à supposer qu’il ait pu maintenir le rythme soutenu qu’il s’était imposé.
    Il eut soudain une idée. Il choisit quelques branches dans la pile de bois, les ajouta au feu, se retourna brusquement et renversa, comme par mégarde, le seau rempli d’eau ; faisant mine de le rattraper, il enprofita pour le vider complètement. Une partie se répandit dans les flammes, dont s’échappèrent aussitôt des volutes de fumée qui ne pouvaient passer inaperçues aux yeux de l’espion. Horace décida d’en rajouter en donnant un coup de pied délibéré dans le seau.
    — Bon sang ! s’écria-t-il.
    Il était plutôt fier de son petit subterfuge. Lui revint en mémoire une conversation qu’il avait eue quelques mois plus tôt, au château d’Araluen, avec un comédien qui faisait partie d’une troupe ambulante. Avant leur spectacle, celui-ci lui avait conseillé de se placer au centre de la salle, et non au premier rang.
    — Nous jouons aussi pour les spectateurs qui se trouvent au fond, avait-il expliqué au jeune guerrier. Par conséquent, nos expressions et nos mimiques sont volontairement exagérées. Si tu es assis trop près de la scène, notre jeu te paraîtra trop forcé.
    À l’époque, Horace avait cru que le comédien cherchait à excuser à l’avance leur manque de talent ; mais, à présent, il comprenait que l’homme avait eu raison.
    « J’ai certainement joué ma petite comédie pour les spectateurs du fond, moi aussi », pensa-t-il, satisfait.
    Lorsque Horace avait juré, Halt avait remué et murmuré quelques mots. Le chevalier, après être allé s’agenouiller près du Rôdeur, fut

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