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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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vint
s’installer dans la vallée. C’était sans importance : Ayla n’avait pas
l’intention de chasser à nouveau des chevaux. En revanche, une idée germa dans
son esprit lorsqu’elle aperçut un troupeau de rennes. Notant leur courte
ramure, elle crut dans un premier temps avoir affaire à des rennes mâles. Puis
elle s’aperçut que le troupeau comptait de nombreux petits. Évoquant soudain
les récits de chasse des hommes du Clan, elle se souvint alors que parmi les
femelles de cervidés, celle du renne était la seule à porter une ramure. Il
s’agissait donc d’un troupeau de rennes femelles.
    Faisant à nouveau appel à sa mémoire, elle se souvint aussi
d’une chose que les hommes du Clan disaient : les rennes, quand ils
émigraient vers le nord au printemps, suivaient toujours la même voie, comme
s’ils empruntaient un sentier qu’ils étaient les seuls à voir, et ils se
séparaient pour voyager. Les femelles partaient en premier avec les petits,
puis les jeunes mâles se mettaient en route et, lorsque la saison était plus
avancée, les vieux mâles s’en allaient à leur tour par petits groupes.
    Ayla chevauchait sans se presser, suivant un troupeau de rennes
femelles accompagnées de leurs petits. Ces rennes avaient quitté les régions
plus chaudes du sud, pour fuir les mouches et les moustiques qui s’installaient
dans leur fourrure, plus particulièrement autour des yeux et des oreilles, et ils
remontaient vers le nord où, sous un climat plus froid, ces insectes étaient
moins abondants.
    Quand Ayla avait quitté la caverne, il y avait encore des poches
de brouillard dans les creux et les dénivellations. Les rayons du soleil les
avaient dissipées mais, à cause de ces brouillards matinaux, il faisait plus
humide dans les steppes que d’ordinaire. Elle n’avait aucun mal à suivre le
troupeau de rennes qui avaient l’habitude des chevaux et ne faisaient pas
attention à Whinney et à son passager humain, sauf lorsqu’ils s’approchaient
trop près.
    Tout en les observant, Ayla pensait à la chasse. Si les jeunes
mâles suivent les femelles, se disait-elle, ils ne vont pas tarder à
apparaître. Puisque je connais d’avance leur itinéraire, je vais peut-être
pouvoir en tuer un. Encore faut-il que je m’approche assez près pour utiliser
mes épieux. Et si j’essayais le coup de la fosse ? Le problème, c’est
qu’ils n’auront aucune difficulté à l’éviter et qu’il n’y a pas assez de
buissons pour construire une barrière suffisamment haute. Sans barrière, je
peux peut-être les poursuivre dans l’espoir que l’un d’entre eux tombe dans le
piège.
    Et que se passera-t-il alors ? Je ne veux plus découper
d’animal au fond d’une fosse. En plus, il faudra faire sécher la viande sur
place. A moins que je trouve un moyen de la transporter jusqu’à la caverne...
    Ayla et sa monture continuèrent à suivre le troupeau de rennes,
s’arrêtant de temps à autre pour se reposer ou manger, jusqu’au moment où les
nuages prirent une couleur rose et où le bleu du ciel commença à foncer. Ayla
n’était jamais allée aussi loin au nord et la région où elle se trouvait
maintenant lui était inconnue. De loin, elle avait remarqué une ligne de
végétation. Quand elle l’atteignit, le ciel rouge vermillon se reflétait dans
un cours d’eau bordé d’arbustes touffus. Les rennes avancèrent à la file
indienne pour s’engager dans l’étroit passage qui menait à la rivière et
s’arrêtèrent pour boire.
    Dans la lumière crépusculaire, les vertes prairies prenaient une
teinte terne et grisâtre alors que le ciel s’embrasait à l’ouest, comme si la
couleur volée par la nuit à la terre était restituée au ciel pour lui donner
encore plus d’éclat. Ayla se demanda si ce cours d’eau était le même que celui
qu’elle avait traversé à plusieurs reprises avec Whinney. On avait parfois
l’impression d’avoir affaire à des torrents et des ruisseaux différents alors
qu’il s’agissait souvent d’une seule et même rivière qui serpentait à travers
les prairies, rebroussant chemin pour former des bras morts et se divisant en
canaux. Si c’était le cas, une fois sur la rive opposée, elle pourrait regagner
la vallée sans avoir à franchir d’autre cours d’eau de cette taille.
    Les rennes avaient traversé et broutaient. Ils semblaient
décidés à passer la nuit là. Ayla décida de les imiter. La nuit n’allait pas
tarder à

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