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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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l’animal
sous son bras, comme elle le faisait quand Whinney était encore toute jeune.
Cette marque d’affection était réservée aux grandes occasions.
    Ayla était folle de joie. Elle trouvait merveilleux d’avoir pu
galoper sur le dos de Whinney. Jamais elle n’aurait imaginé que ce fût
possible. Personne encore ne l’avait imaginé.
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    Ayla éprouvait une joie inexprimable à monter Whinney, surtout
lorsque la jeune jument galopait à toute vitesse. Jamais encore elle n’avait
ressenti une émotion si vive. Et Whinney elle-même semblait y prendre plaisir
maintenant qu’elle avait l’habitude de porter Ayla sur son dos. Très vite, la
vallée leur sembla trop petite et elles allèrent chevaucher dans les steppes à
l’est de la rivière.
    Ayla savait que bientôt elle devrait se remettre à chasser, à
cueillir et à engranger les réserves que lui offrait la nature. Mais on n’était
qu’au début du printemps et la terre tardait à s’éveiller : il n’y avait
encore ni tubercule ni bourgeon et elle s’estimait heureuse quand elle pouvait
ramasser un peu de verdure pour varier son menu d’hiver. Elle profitait de ces
loisirs forcés pour monter Whinney le plus souvent possible et la plupart du
temps, elle partait le matin avec la jument et ne revenait que tard le soir.
    Au début, elle s’était laissé porter passivement par sa monture,
allant où l’humeur de Whinney l’entraînait. Il ne lui était pas venu à l’idée
de donner des directives à la jument pour une raison très simple : les
signaux auxquels Whinney répondait étaient principalement visuels et elle ne
pouvait pas les capter quand la jeune femme était juchée sur son dos. Mais pour
Ayla, les mouvements du corps constituaient un mode de communication aussi
important que les gestes. Maintenant qu’elle montait Whinney, elle était en
étroit contact physique avec l’animal.
    Dès qu’elle eut pris l’habitude des longues randonnées et cessa
d’avoir des courbatures, elle commença à remarquer le jeu des muscles de sa
monture et Whinney, accoutumée à son fardeau, devint sensible au fait que les
muscles d’Ayla soient tendus ou en état de relaxation. Lorsque Ayla désirait
aller dans une direction précise, inconsciemment elle se penchait de ce côté et
le mouvement de ses muscles se transmettait à sa monture. Whinney réagissait à
ces messages en changeant de direction ou d’allure.
    Ce fut une période d’apprentissage réciproque : chacune
apprenait au contact de l’autre. Mais très vite, Ayla prit la direction des
opérations. Le mode de communication qu’elles avaient établi était si subtil
et, pour Ayla, le passage d’une attitude passive à un comportement directif si
naturel, qu’elle ne se rendit pas compte de ce changement. Les longues
randonnées en compagnie de Whinney prirent l’allure de séances d’entraînement
intensif. Leur relation devint si étroite et les réactions de Whinney si bien
adaptées qu’il suffisait qu’Ayla désire aller dans une certaine direction
pour qu’aussitôt la jument réponde, comme si elle était une extension de son
propre corps. La jeune femme ne réalisait pas que ses nerfs et ses muscles
avaient émis des signaux qui s’étaient transmis à la peau hautement sensible de
sa monture.
    Ayla n’avait nullement l’intention de dresser Whinney. Si elle y
parvint, ce fut grâce à l’amour et à l’attention qu’elle témoignait à la jument
et en raison aussi des différences innées qui existent entre le cheval et
l’homme. Whinney était curieuse, intelligente et capable d’apprendre, elle
possédait une mémoire à long terme, mais son cerveau était moins évolué que
celui d’Ayla et organisé d’une manière différente. Les chevaux étant des
animaux sociaux, qui vivent habituellement en horde et ont besoin de la présence
et de la chaleur de leurs congénères, chez Whinney, le sens du contact était
particulièrement développé. De plus, son instinct la poussait à aller dans la
direction qu’on lui indiquait. Quand une horde de chevaux cédait à la panique,
même les étalons qui se trouvaient en tête prenaient la fuite.
    Jamais gratuites, les actions d’Ayla étaient dictées par un
cerveau où les facultés d’anticipation et d’analyse étaient en interaction
constante avec le savoir et l’expérience. Sa position vulnérable aiguisait ses
réflexes et l’obligeait à être constamment sur le qui-vive pour tout ce

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