Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
frères.
    Dès que Thonolan et Jondalar, qui venaient de contourner la
saillie rocheuse, s’avancèrent sur la terrasse, Dolando les héla. Puis, sans
les attendre, il enjamba le rebord de la corniche pour descendre vers le
fleuve. Thonolan traversa la terrasse en petites foulées, suivi par Jondalar,
et lorsqu’il arriva à l’endroit où Dolando se trouvait l’instant d’avant, il
enjamba à son tour le rebord de la corniche et s’engagea dans le sentier
périlleux qui longeait l’itinéraire emprunté par le petit torrent. Celui-ci
rebondissait sur une succession de saillies rocheuses et rejoignait le fleuve.
A certains endroits du parcours, aucun homme n’aurait pu passer, aussi avait-on
taillé la roche pour former des marches étroites, et placé le long de la
descente une solide corde qui servait de garde-corps. Le torrent et les
projections d’eau permanentes rendaient cette descente traîtreusement
glissante, même en été. En hiver, lorsque l’eau gelait, cet accès devenait
impraticable.
    Au printemps, bien que ce sentier fût inondé par les crues et
qu’il y eût encore des plaques de glace, les Sharamudoï – les
chasseurs de chamois Shamudoï et les Ramudoï qui habitaient sur le fleuve – y
circulaient allégrement, telles les antilopes qui vivaient dans cette région
accidentée. En regardant son frère s’engager dans la descente avec la même
insouciance que ceux qui étaient nés ici, Jondalar se dit que Thonolan avait
raison sur un point au moins. Même s’il passait toute sa vie ici, jamais il ne
s’habituerait à cette descente. Après avoir jeté un coup d’œil aux eaux
turbulentes de l’énorme fleuve, il serra les dents, respira un bon coup et
enjamba le rebord de la corniche.
    Chaque fois que son pied glissait sur une plaque de glace
invisible, il avait une pensée reconnaissante pour la corde qui lui permettait
de ne pas tomber et quand il arriva à la hauteur du fleuve, il poussa un soupir
de soulagement. Le ponton flottant, fabriqué avec des troncs d’arbre attachés
ensemble, qui oscillait au gré du courant, lui parut presque stable, comparé à
la descente. Une bonne moitié du ponton supportait une plate-forme surélevée,
sur laquelle on avait construit une succession d’abris en bois semblables à
ceux qui se trouvaient sous le surplomb rocheux.
    Au passage, Jondalar salua quelques-uns des habitants, puis il
rejoignit Thonolan qui, arrivé à l’extrémité du ponton, venait de monter dans
un des bateaux amarrés à cet endroit. Dès que Jondalar fut monté à bord, ils
s’éloignèrent et commencèrent à remonter le fleuve. Les Ramudoï maniaient leurs
rames à long manche tandis que Dolando et ses hommes ne quittaient pas des yeux
les débris qui flottaient sur le fleuve en crue. Jondalar, à l’arrière de
l’embarcation, réfléchissait à l’exemple, unique, d’interrelation atteint par
les Sharamudoï.
    Dans toutes les peuplades qu’il avait eu l’occasion de
rencontrer, il y avait toujours un partage des tâches, variable, et il s’était
souvent demandé ce qui amenait les gens à choisir un mode de vie plutôt qu’un
autre. Chez certains, les coutumes cantonnaient les hommes dans telles tâches
et les femmes dans telles autres si bien qu’à la longue aucune femme ne pouvait
accomplir les fonctions réservées aux hommes et vice versa. Dans d’autres, le
partage des tâches et des corvées dépendait de l’âge : les individus les
plus jeunes accomplissaient les travaux les plus durs, tandis que les plus âgés
étaient chargés des corvées à l’intérieur du camp. Dans certains groupes,
c’était exclusivement les femmes qui s’occupaient des enfants, dans d’autres
l’éducation était confiée aux anciens, hommes et femmes.
    Chez les Sharamudoï, le partage des tâches s’était fait sur
d’autres bases. Les Shamudoï chassaient le chamois sur les flancs escarpés des
montagnes, tandis que les Ramudoï pêchaient les énormes esturgeons, longs de
neuf mètres, qui remontaient le fleuve, ainsi que des carpes, des perches et
des brochets. Cette division du travail les avait amenés à se séparer en deux
tribus distinctes, mais qui collaboraient étroitement.
    Les Shamudoï étaient experts dans le travail de la peau de
chamois. Ces peaux magnifiques et aussi souples que du velours étaient uniques
en leur genre et on venait de très loin pour s’en procurer. Le secret de
fabrication était bien gardé, mais Jondalar

Weitere Kostenlose Bücher