La Vallée des chevaux
éprouvait pour
elle. Pourquoi ne pas profiter de l’Union de Jetamio et de Thonolan pour lui
proposer de devenir sa compagne et s’installer chez les Sharamudoï ?
Depuis combien de temps sommes-nous partis ? se demanda
Jondalar. Plus d’une année. Nous avons quitté la Caverne de Dalanar au
printemps dernier. Et Thonolan ne veut plus rentrer. Tout le monde est très
excité et attend le grand jour avec impatience. Mieux vaut attendre avant de
proposer quoi que ce soit à Serenio. Elle pourrait penser qu’il s’agit d’une
réflexion après coup. Je verrai plus tard...
— Pourquoi avez-vous mis si longtemps ? demanda un des
hommes qui se trouvaient sur le rivage. Nous sommes venus par la piste, qui est
le chemin le plus long, et c’est nous qui sommes arrivés les premiers.
— Il a fallu attendre ces deux-là. J’ai l’impression qu’ils
se cachaient, répliqua Markeno en riant.
— Il est trop tard pour se cacher, Thonolan, lança un autre
homme en pénétrant dans l’eau pour tirer le bateau vers le rivage. Jetamio t’a
harponné, ajouta-t-il en faisant mine de lancer un harpon, puis de tirer d’un
coup sec pour engager l’hameçon.
Jetamio, qui s’était, elle aussi, approchée du bateau, ne put
s’empêcher de rougir.
— Reconnais, Barono, que c’est une belle prise, dit-elle en
souriant.
— Toi, bon pêcheur, renchérit Jondalar. Avant, Thonolan
toujours s’enfuir.
Tout le monde éclata de rire. Même si Jondalar ne maîtrisait pas
encore parfaitement leur langue, les Sharamudoï étaient contents qu’il puisse
plaisanter avec eux.
— Qu’est-ce qu’il faut pour attraper un gros poisson comme
toi, Jondalar ? demanda Barono.
— Le bon appât ! lança Thonolan avec un grand sourire.
On tira le bateau sur une étroite bande de sable et de graviers
et, quand les occupants furent descendus, on le hissa jusqu’à une clairière
située au milieu d’une dense forêt de chênes pubescents. A l’évidence, cet
endroit était utilisé depuis des années. Le sol était jonché de bouts de bois
et de copeaux et on ne devait avoir aucune difficulté à alimenter le foyer qui
se trouvait en face d’un vaste abri servant de coupe-vent. C’est là que les
Sharamudoï fabriquaient leurs embarcations et presque tout l’espace était
occupé par des bateaux en cours d’achèvement.
Le bateau déposé, les nouveaux arrivants s’approchèrent du feu.
Les Sharamudoï qui étaient en train de travailler tout autour se joignirent à
eux. Chacun s’approcha d’un récipient en bois qui contenait une infusion
odorante et plongea son bol à l’intérieur de la bûche évidée, sans en laisser
une goutte.
Deux hommes prirent alors la bûche et la renversèrent sur le sol
pour la débarrasser des feuilles qui avaient servi à faire l’infusion, tandis
qu’un troisième homme plaçait des pierres dans le foyer. On refit une infusion
afin que chacun puisse se resservir quand il en aurait envie et on laissa les
pierres dans le foyer pour qu’elles servent à réchauffer un bol dont le liquide
aurait refroidi.
Après avoir échangé de nombreuses plaisanteries sur le futur jeune
couple, chacun posa son bol et s’apprêta à reprendre le travail. Le moment
était venu pour Thonolan de s’initier à la fabrication des bateaux et
aujourd’hui, il allait commencer par le plus facile, à savoir couper un arbre.
Comme il s’éloignait en compagnie d’un groupe de Sharamudoï,
Jondalar en profita pour demander à Carlono :
— Quels arbres font les bons bateaux ?
Heureux de voir que ce jeune étranger s’intéressait à leur
travail, Carlono se lança aussitôt dans des explications détaillées.
— Le mieux, répondit-il, c’est le chêne vert. C’est un bois
résistant et flexible à la fois, et pas trop lourd. Quand il est sec, il est
moins facile à travailler. Mais on peut le couper en hiver et mettre les troncs
en réserve dans un marécage ou une mare pendant un an ou deux. Il ne faut pas
le conserver plus longtemps, car si le bois est imbibé d’eau, il est plus
difficile à travailler et le bateau risque d’être mal équilibré. Mais le plus
important, c’est le choix de l’arbre.
— Il faut qu’il soit grand ? demanda Jondalar.
— Ce n’est pas qu’un problème de taille. Pour la partie
inférieure du bateau et les madriers, il faut des arbres avec des troncs
parfaitement droits.
Carlono entraîna Jondalar à la lisière de la forêt et lui
Weitere Kostenlose Bücher
Eis und Dampf: Eine Steampunk-Anthologie (German Edition) Online Lesen
von
Mike Krzywik-Groß
,
Torsten Exter
,
Stefan Holzhauer
,
Henning Mützlitz
,
Christian Lange
,
Stefan Schweikert
,
Judith C. Vogt
,
André Wiesler
,
Ann-Kathrin Karschnick
,
Eevie Demirtel
,
Marcus Rauchfuß
,
Christian Vogt