La Vallée des chevaux
nombre d’hommes qui auraient bien voulu
d’elle ! Mais il n’y a que toi qui sois capable de la mettre au pas,
Jondalar. Pourquoi ne t’es-tu pas uni à elle ? Tout le monde attend ça
depuis des années.
Jondalar fronça les sourcils et le bleu vif de ses yeux
s’assombrit.
— Peut-être justement parce que c’était tout ce que tout le
monde attendait, répondit-il. Je n’en sais rien, Thonolan, honnêtement,
j’espère toujours m’unir à elle. Qui d’autre pourrais-je choisir comme
compagne ?
— Qui ? Celle que tu veux, Jondalar ! Dans toutes
les Cavernes, il n’y a pas une femme libre qui laisserait passer la chance de
s’unir à Jondalar des Zelandonii, frère de Joharran, chef de la Neuvième
Caverne, et de Thonolan, le courageux et fougueux aventurier.
— Tu oublies : fils de Marthona, fondatrice de la
Neuvième Caverne, et frère de Folara, qui promet d’être une belle fille dès
qu’elle aura grandi, ajouta Jondalar en souriant. Et si tu as décidé de faire
la liste de toutes mes attaches, n’oublie pas les élues de Doni...
— Qui pourrait les oublier ? demanda Thonolan en
s’approchant des fourrures de couchage coupées à la taille d’un homme, lacées
par deux sur les côtés et au fond et munies d’un lacet autour de l’ouverture.
Les deux hommes se mirent alors à remplir leurs sacs. Rigides et
évasés vers le haut, ils avaient été fabriqués avec du cuir brut et épais, fixé
sur des lames de bois et ils étaient munis de deux courroies en cuir que l’on
passait sur les épaules. Sur chacune de ces courroies, il y avait une rangée de
boutons en ivoire qui permettaient d’en régler la longueur. Chaque bouton était
fixé grâce à un lacet enfilé dans le trou central et noué à un second lacet
qu’on faisait passer à travers le même trou, et ainsi de suite.
— A un moment donné, reprit Thonolan, j’ai pensé que tu
t’unirais à Joplaya.
— Tu sais bien que je ne peux pas m’unir à elle, rappela
Jondalar. Joplaya est ma cousine. En plus, elle est tellement taquine qu’il est
impossible de la prendre au sérieux. Nous sommes devenus très bons amis quand
je suis allé vivre chez Dalanar pour apprendre mon métier. Il lui apprenait à
tailler le silex en même temps qu’à moi. Elle est une des meilleures tailleuses
de silex que je connaisse. Mais ne va surtout pas lui répéter ! Entre
nous, c’était toujours à qui surpasserait l’autre et elle ferait des gorges
chaudes de ce que je viens de te dire.
Jondalar était en train de soulever la lourde poche en cuir qui
contenait ses outils de tailleur de silex et quelques rognons de silex
d’avance. Il pensait à Dalanar et à la nouvelle Caverne qu’il avait fondée. Les
Lanzadonii étaient de plus en plus nombreux. Depuis que Jondalar était parti,
leur nombre s’était encore accru. Ils ne vont pas tarder à fonder une Deuxième
Caverne, songea-t-il en plaçant la poche en cuir dans son sac. Puis il y rangea
les ustensiles de cuisine et la nourriture. Il plaça ses fourrures de couchage
et la tente sur le dessus et glissa deux perches dans un étui fixé à gauche de
son sac. La troisième perche, c’est Thonolan qui s’en chargeait, ainsi que du
tapis de sol. Les deux frères portaient chacun quelques sagaies, glissées dans
un étui spécial, à droite de leur sac.
Les sacs prêts, Thonolan remplit de neige sa gourde. Lorsqu’il
faisait très froid, comme cela avait été le cas alors qu’ils traversaient le
haut plateau glaciaire, Thonolan était obligé de transporter cette gourde à
l’intérieur de sa pelisse, directement contre son corps, pour que son contenu
ne gèle pas : sur un glacier, en effet, il n’y avait rien pour faire du
feu. Ils avaient maintenant laissé le glacier derrière eux mais ils étaient
encore trop haut pour espérer trouver un cours d’eau qui ne soit pas pris par
les glaces.
— Je suis drôlement content que Joplaya ne soit pas ma
cousine, dit Thonolan en levant la tête vers son frère. Franchement, je
m’unirais bien à elle. Tu ne m’avais pas dit à quel point elle était belle. Il
n’y a pas une femme qui lui arrive à la cheville et, quand elle est là, tous
les hommes ont les yeux fixés sur elle. Heureusement que Marthona, notre mère,
avait pour compagnon Willomar quand je suis né et qu’elle ne vivait plus avec
Dalanar. Au moins, ça me laisse une chance...
— C’est vrai qu’elle est devenue très belle. Cela
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