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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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train
d’enfiler ses bottes.
    Pour une fois, il ne plaisantait pas.
    — Mais alors nous risquons de ne pas être rentrés pour la
Réunion d’Été de l’année prochaine !
    — Es-tu en train de changer d’avis, Frère ? Tu n’es
pas obligé de m’accompagner. Je ne t’en voudrai pas si tu décides de rebrousser
chemin. De ta part, c’était une décision de dernière heure. Et tu sais aussi
bien que moi que nous risquons de ne jamais rentrer chez nous. Si tu veux me
quitter, fais-le maintenant ! En plein hiver, tu ne pourras jamais retraverser
le glacier.
    — Ce n’était pas une décision de dernière heure, Thonolan.
Je songeais depuis longtemps à entreprendre un Voyage et le moment m’a semblé
particulièrement bien choisi.
    Le ton adopté par Jondalar laissait entendre qu’il ne
reviendrait pas sur sa décision mais on y sentait aussi une légère trace
d’amertume qui n’échappa pas à son frère.
    — Je n’ai encore jamais fait un vrai Voyage, reprit
Jondalar, sur un ton plus léger. C’est maintenant ou jamais. Mon choix est
fait, Petit Frère. Tu ne te débarrasseras pas de moi comme ça.
    Le ciel était dégagé et le soleil, qui se reflétait sur la neige
immaculée, aveuglant. On était au printemps mais, compte tenu de l’altitude, le
paysage n’en laissait rien paraître. Jondalar fouilla dans un des petits sacs
suspendus à sa ceinture pour y prendre une paire de lunettes protectrices.
Taillées dans du bois, elles recouvraient complètement les yeux à l’exception
d’une étroite fente horizontale et s’attachaient derrière la tête. Après avoir
mis ses lunettes, Jondalar, d’un rapide mouvement de pied, enfila ses
raquettes, dont il attacha les courroies autour de ses orteils et de la
cheville. Puis il saisit son sac.
    Les raquettes avaient été faites par Thonolan. Son métier
consistait à fabriquer des sagaies. Il avait d’ailleurs emporté avec lui son
redresseur de sagaie favori, un merrain débarrassé de ses andouillers à
l’extrémité duquel il avait percé un trou. Il avait décoré cet outil de tout un
fouillis d’animaux et de plantes printanières, en partie pour honorer la Grande
Mère et La prier d’attirer l’esprit des animaux vers les sagaies de sa
fabrication, mais aussi parce qu’il prenait plaisir à graver. Le redresseur
était indispensable pour remplacer les sagaies perdues à la chasse. Il servait
tout particulièrement pour l’extrémité – là où la main n’avait pas de
prise suffisante – qui, insérée dans le trou, était rectifiée par
effet de levier. Thonolan savait travailler le bois, chauffé au contact de
pierres brûlantes ou à la vapeur, pour redresser ses traits comme pour, au contraire,
cintrer des tiges destinées à faire des raquettes.
    Jondalar se retourna pour voir si son frère était prêt. Celui-ci
hocha la tête et ils s’engagèrent alors sur une pente qui, tout en bas,
aboutissait à une rangée d’arbres. Sur leur droite, au-delà des terres
couvertes de forêts, ils apercevaient les contreforts montagneux recouverts de
neige et, plus loin, les hauts sommets déchiquetés de l’immense chaîne de
montagnes. Au sud-est, un pic solitaire et plus haut que ses voisins étincelait
au soleil.
    En comparaison, la région montagneuse qu’ils venaient de
traverser avait presque l’air d’une colline. Elle appartenait à un massif
largement érodé et bien plus ancien que la chaîne dont ils apercevaient les
sommets dentelés. Ce massif était malgré tout suffisamment élevé pour être lui
aussi couvert de glace en altitude tout au long de l’année. Plus tard, quand le
glacier continental aurait rejoint son habitat polaire, cette région
montagneuse serait recouverte de sombres forêts. Pour l’instant, elle formait
un plateau glaciaire, une version en miniature de l’épaisse couche de glace qui
recouvrait le nord.
    Quand les deux frères furent arrivés à la hauteur des arbres,
ils enlevèrent leurs lunettes qui protégeaient de la réverbération du soleil
mais limitaient la visibilité. Un peu plus bas, ils rencontrèrent un petit
torrent. Né de la fonte des glaces, il s’était infiltré dans des crevasses
rocheuses, avait coulé sous terre et émergeait à cet endroit, débarrassé de sa
boue. Son eau limpide étincelait sous le soleil printanier.
    — Qu’en penses-tu ? demanda Thonolan en montrant le
torrent à son frère. C’est à peu près là que Dalanar a dit qu’elle

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