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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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qu’ils
pouvaient trouver. Quand la couche de neige était trop épaisse, ils avaient
bien du mal à s’alimenter et certains d’entre eux mouraient avant que les beaux
jours ne reviennent.
    Durant la saison froide, les prédateurs ne restaient pas
inactifs. Ils débarrassaient les troupeaux des éléments les plus faibles, si
bien que les autres avaient plus à manger. Le nombre des proies et des
prédateurs augmentait et diminuait d’une manière cyclique, mais en général ces
deux populations s’équilibraient. Certaines années, quand les herbivores et les
ruminants étaient en petit nombre, il arrivait que les prédateurs eux-mêmes
meurent de faim. Pour tous les habitants des steppes, la saison froide était la
plus dure.
    L’inquiétude d’Ayla augmenta encore quand l’hiver s’installa.
Elle ne pouvait pas chasser d’animal de grande taille lorsque le sol était gelé
car il devenait impossible de creuser une fosse. La plupart des animaux qu’elle
pouvait atteindre avec sa fronde hibernaient ou restaient au fond de leur gîte
avec des réserves de nourriture. Ne possédant pas le flair des prédateurs, Ayla
ne pouvait espérer les déloger.
    Elle avait profité du début de la saison froide pour chasser le
plus d’animaux possible et, comme il faisait suffisamment froid pour congeler
de la viande, elle avait entassé ces réserves à l’abri sous des pierres
empilées qui lui servaient de caches. C’était la première fois qu’elle chassait
en hiver et, connaissant mal les mouvements hivernaux des troupeaux
d’herbivores, il lui arrivait souvent de rentrer les mains vides. Même si elle
était parfois inquiète au point de ne pas dormir de la nuit, jamais pourtant
elle ne regrettait d’avoir adopté le lion des cavernes. Bébé continuait à la
faire rire et, grâce à lui et à Whinney, elle supportait parfaitement la longue
claustration de l’hiver.
    Chaque fois qu’elle fouillait dans l’une de ses caches, Bébé
essayait de tirer sur le cadavre gelé dès qu’elle se mettait à déplacer les
pierres.
    — Bébé ! Attends que j’aie fini !
    Mais au lieu d’attendre, le lion essayait de se faufiler sous l’amas
de pierres. C’est lui qui transportait l’animal tout raide jusqu’à la caverne
et, arrivé là, il l’emmenait dans la niche creusée dans la paroi. Sans savoir
qu’elle avait déjà été utilisée par des lions des cavernes, il en avait fait
instinctivement sa tanière. Installé au fond de la niche, il s’attaquait
aussitôt à un morceau de viande gelé qu’il rongeait avec délice. Ayla attendait
que l’animal soit dégelé pour prélever le morceau qui lui était destiné.
    Quand elle se rendit compte que ses réserves avaient
considérablement diminué, elle se dit que le moment était venu de repartir à la
chasse ou, au moins d’essayer. Elle choisit pour son expédition une froide
journée d’hiver où le ciel était dégagé. Elle ne savait pas comment elle allait
s’y prendre pour tuer un animal et ne désirait pas y réfléchir à l’avance. Elle
se disait qu’elle finirait bien par avoir une idée. Même si elle ne ramenait
rien, elle profiterait de cette sortie pour examiner le terrain de plus près.
    Elle n’eut pas plus tôt placé les paniers sur le dos de la
jument que Bébé comprit qu’ils partaient chasser. Il se précipita dehors,
revint à toute allure dans la caverne et continua ses allées et venues pendant
toute la durée des préparatifs en grognant d’impatience. Whinney remuait la tête
et hennissait, aussi heureuse que lui à l’idée de sortir. Dès qu’ils se
retrouvèrent dans les steppes, les inquiétudes d’Ayla s’envolèrent, remplacées
par la joie de prendre de l’exercice.
    Les steppes étaient couvertes d’une fine couche de neige
qu’effleurait un vent léger. L’air était si froid qu’il y aurait aussi bien pu
ne pas y avoir de soleil. A chaque fois qu’ils respiraient, ils exhalaient un
jet de vapeur et quand Whinney s’ébrouait, le givre qui recouvrait son museau
était projeté dans l’air. Ayla ne regrettait pas d’avoir chassé autant
d’animaux : les fourrures qu’elle portait ce jour-là n’étaient pas de trop
et elle se félicitait d’avoir mis son capuchon en glouton.
    Jetant un coup d’œil au souple félin qui avançait sans bruit à
ses côtés, elle réalisa soudain que Bébé était presque aussi long, des épaules
à l’arrière-train, que Whinney et qu’il n’allait

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