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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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se
retrouvèrent tous les trois derrière le troupeau d’onagres. Ayla avait craint
qu’il continue à s’amuser comme il l’avait fait un peu plus tôt autour de la
fosse. Mais son instinct de prédateur prit aussitôt le dessus et il se mit à
suivre furtivement les onagres, comme s’il allait plaquer au sol un des ânes,
adoptant la même attitude que lorsqu’il voulait attraper la queue de Whinney.
Les jeux du lionceau constituaient une version en miniature de l’habileté de
chasseur dont il ferait preuve lorsqu’il serait devenu adulte. Il était un
chasseur-né et adoptait instinctivement l’approche furtive qui lui permettrait,
plus tard, de surprendre ses proies.
    Ayla découvrit à sa grande surprise que la présence du lionceau,
au lieu de la gêner, l’aidait au contraire. Quand les onagres se retrouvèrent
suffisamment près du piège pour sentir son odeur et celle du lionceau et qu’ils
voulurent faire un crochet, elle lança Whinney en avant en poussant des
hurlements pour semer la panique dans le troupeau. Le lionceau comprit que le
moment était venu de passer à l’attaque et se lança, lui aussi, à la poursuite
des animaux. L’odeur du lion des cavernes accrut encore la panique des onagres
qui se jetèrent tête baissée dans le piège.
    Ayla se laissa glisser par terre et, un épieu à la main, se
précipita vers la fosse, guidée par les braiments de l’onagre qui était tombé
au fond. Mais Bébé fut plus rapide qu’elle. Même s’il ne savait pas encore
comment s’y prendre pour étouffer une proie, il sauta sur le dos de l’onagre et
planta ses dents de lait, trop petites pour avoir un quelconque effet, à
l’arrière du cou de l’animal.
    Si Bébé avait fait partie d’une troupe de lions, jamais il
n’aurait pu s’approcher d’une proie. Et s’il avait eu le malheur de le faire,
un coup de patte meurtrier l’aurait stoppé net. Aussi rapides soient les lions,
ils étaient des sprinters alors que leurs proies étaient des coureurs de fond.
Si le lion ne tuait pas sa proie en début de course, celle-ci avait de grandes
chances de lui échapper. Ils ne pouvaient donc pas laisser un lionceau
s’entraîner à la chasse et cet entraînement n’avait lieu, sous forme de jeu,
que lorsque les lions étaient pratiquement adultes.
    Mais Ayla était un être humain. Elle ne pouvait courir ni comme
un lion ni comme ses proies. Elle n’avait ni griffes ni crocs. Sa seule arme,
c’était son intelligence. Grâce à celle-ci, elle avait inventé un moyen qui
remédiait à son manque de dons pour la chasse. Le piège – en
permettant à un être humain lent et faible de chasser – fournissait
aussi au lionceau la possibilité de s’y essayer.
    Quand Ayla, à bout de souffle, s’approcha de la fosse, l’onagre,
prisonnier au fond du trou et attaqué par un petit lion des cavernes qui
feulait et tentait de le tuer avec ses dents de lait, était fou de terreur.
Elle mit fin à sa lutte d’un coup d’épieu. L’onagre s’affala au fond de la
fosse, les dents du lionceau toujours plantées à la base de son cou. Bébé
n’abandonna sa proie que lorsque celle-ci eut cessé tout mouvement. Telle une
mère fière de l’exploit de son rejeton, Ayla sourit en voyant que le lionceau,
debout sur un animal beaucoup plus gros que lui et persuadé que c’était lui qui
l’avait tué, essayait de rugir.
    Puis elle sauta dans la fosse et repoussa le lionceau.
    — Pousse-toi Bébé. Il faut que j’attache cette corde autour
de son cou pour que Whinney puisse le sortir de là.
    Tandis que Whinney hissait l’onagre hors de la fosse, le
lionceau ne tenait pas en place : il ne cessait de sauter dans le piège
pour en ressortir aussitôt. Lorsque l’animal se retrouva sur le sol, il bondit
sur son dos, puis en sauta. Il ne savait pas quoi faire de lui-même. Le lion
qui venait de tuer une proie était, en général, le premier à prélever sa part.
Mais les lionceaux ne chassaient jamais. Et, suivant les lois de la dominance,
ils étaient toujours les derniers à se nourrir.
    Ayla s’approcha de l’onagre pour l’inciser de l’anus à la gorge.
Un lion aurait ouvert l’animal de la même manière, en partant du bas. Tandis
qu’elle incisait la partie inférieure de l’animal, Bébé la regardait avidement.
Quand elle eut fini, elle fit basculer l’animal et lui écarta les pattes pour
pouvoir continuer à couper.
    Incapable d’attendre plus longtemps, Bébé se

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