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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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la
réalité. Whinney avait trouvé ce qu’elle cherchait : une petite horde de
chevaux à quelques pas de là.
    Le soleil avait fait fondre la neige sur une petite colline,
découvrant les pousses minuscules qui émergeaient du sol. Les chevaux étaient
en train de manger ces jeunes pousses, qui les changeaient agréablement du
fourrage sec de l’année précédente. Quand les chevaux de la horde, remarquant
sa présence, levèrent la tête, Whinney s’arrêta. Ayla entendit le hennissement
d’un étalon. Occupé à brouter sur un monticule un peu à l’écart, il avait une
robe brun-rouge foncé. Sa crinière, sa queue et la moitié inférieure de ses
jambes étaient noires. La jeune femme n’avait encore jamais vu un cheval au
pelage aussi coloré. La plupart des chevaux sauvages avaient des robes brun
grisâtre ou couleur de foin comme celle de Whinney.
    L’étalon releva la tête en hennissant et retroussa sa lèvre
supérieure. Puis il s’approcha au galop et s’arrêta à quelques pas de Whinney,
piaffant sur place. Le cou cambré, la queue dressée, son érection était
magnifique.
    Whinney lui répondit en hennissant à son tour et Ayla se laissa
glisser sur le sol. Elle étreignit une dernière fois la jument et commença à
s’éloigner. Whinney tourna la tête pour regarder la jeune femme qui avait pris
soin d’elle et l’avait élevée.
    — Tu as trouvé ton compagnon, lui dit Ayla. Va le
rejoindre. Whinney se retourna vers l’étalon en hennissant doucement. Celui-ci
vint se placer derrière elle et, baissant la tête, se mit à lui mordiller les
jarrets pour qu’elle se rapproche de la horde, comme s’il ramenait au bercail
une brebis égarée. Incapable de partir, Ayla regarda la jument s’éloigner.
Quand l’étalon la monta, elle ne put s’empêcher de repenser à Broud et à la
terrible douleur qu’elle avait éprouvée la première fois qu’il lui avait fait
ça. Ensuite, cela avait seulement été désagréable. Jamais elle n’avait aimé
qu’il la chevauche et le jour où Broud s’était désintéressé d’elle, elle en
avait éprouvé un vif soulagement.
    Même si Whinney poussait des cris perçants, elle n’essayait pas
de repousser l’étalon et, en la regardant, Ayla se sentit agitée par d’étranges
sensations. Elle ne pouvait détacher ses yeux de l’étalon qui, les pattes avant
posées sur le dos de la jument, remuait rythmiquement son arrière-train en
poussant des cris perçants. Elle sentit une chaude humidité entre ses jambes,
une pulsation en accord avec les mouvements rythmiques de l’étalon et un désir
incompréhensible. Le souffle court, le cœur battant à tout rompre, elle
souffrait de désirer quelque chose dont elle n’avait pas idée.
    Quand tout fut fini et que la jument suivit l’étalon, sans même
un regard en arrière, Ayla ressentit un sentiment de vide insupportable. Elle
réalisa soudain à quel point le monde qu’elle s’était construit dans la vallée
était fragile, combien éphémère avait été son bonheur et à quel point son
existence était précaire. Elle fit demi-tour et partit en courant vers la
vallée. La gorge en feu et souffrant d’un point de côté, elle continuait à
courir, comme si cette course éperdue avait le pouvoir de lui faire oublier son
cœur meurtri et l’insupportable sentiment de solitude qu’elle éprouvait.
    En descendant la pente qui rejoignait la prairie, elle trébucha,
roula jusqu’en bas et resta un moment à essayer de retrouver son souffle. Même
quand sa respiration eut repris un rythme régulier, elle ne se releva pas. Elle
n’avait pas envie de bouger. Elle en avait assez de lutter, plus aucune envie
de se battre et même de vivre. Elle avait été maudite, non ?
    Puisque je suis déjà morte aux yeux du Clan, pourquoi ne puis-je
pas tout simplement mourir ? se demanda-t-elle. Pourquoi faut-il toujours
que je perde ceux que j’aime ? Un souffle chaud et un coup de langue
râpeuse l’obligèrent à ouvrir les yeux.
    — Bébé ! Oh, mon Bébé ! s’écria-t-elle en
éclatant en sanglots.
    Bébé rampa à côté d’elle et, rentrant les griffes, posa une de
ses pattes antérieures sur elle. Roulant sur elle-même, Ayla le prit par le cou
et enfouit son visage dans sa crinière.
    Quand ses sanglots se furent calmés et qu’elle voulut se
relever, elle fut forcée de reconnaître qu’elle avait fait une sacrée chute.
Elle s’était ouvert les mains, écorché les

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