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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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avaient
changé. Whinney attendait un poulain et elle avait vécu au sein d’une horde de
chevaux sauvages qui savaient quel danger représentaient les prédateurs. Elle
se montrait plus réservée vis-à-vis du lion dont elle avait partagé les jeux
dans le passé et Bébé, lui, avait cessé d’être un amusant petit lionceau. Il
quitta la caverne dès que le blizzard se fut calmé et, au fur et à mesure qu’on
avançait dans l’hiver, ses visites se firent plus rares.
    Ayla eut encore des accès de toux jusqu’au milieu de l’hiver et
elle continua à se soigner. Elle dorlota aussi la jument et lui donna à manger
les céréales qu’elle avait ramassées et vannées à son intention. Elle avait
recommencé à monter Whinney, mais sortait rarement. Un jour pourtant, elle se
réveilla pleine d’énergie et, voyant qu’il faisait un froid sec et que le ciel
était dégagé, elle se dit qu’un peu d’exercice ne lui ferait pas de mal.
    Elle attacha avec une courroie les deux paniers sur la jument,
prit ses épieux et les perches du travois, de la nourriture et des gourdes
pleines d’eau, des vêtements de rechange, le panier qu’elle portait sur son
dos, sa tente – tout ce dont elle pourrait avoir besoin au cas où
elle serait à nouveau prise dans une tourmente. La seule fois où elle s’était
montrée négligente, cela avait failli lui être fatal. Mieux valait être
prudente. Avant de se mettre en route, elle plaça sur le dos de Whinney une
peau tannée, une innovation qui datait du retour de la jument. Comme elle avait
perdu l’habitude de monter Whinney, quand elle avait recommencé à aller se
promener à cheval, elle était rentrée avec des cuisses douloureuses et
irritées. C’est ce qui lui avait donné l’idée d’utiliser une couverture en
peau.
    Tout heureuse de prendre l’air et de se sentir à nouveau en
pleine forme maintenant qu’elle ne toussait plus, Ayla laissa la jument avancer
à sa propre allure jusqu’à ce qu’elles atteignent les steppes. Installée
confortablement sur son dos, elle était en train de songer à la fin de l’hiver
quand, soudain, elle sentit que Whinney tendait les muscles. Quelque chose
venait à leur rencontre – quelque chose qui s’avançait furtivement,
comme un prédateur. Whinney était beaucoup plus vulnérable maintenant qu’elle
était pleine. Bien qu’Ayla n’eût encore jamais tué un lion des cavernes, elle
saisit son épieu.
    Dès que l’animal fut plus près, Ayla reconnut la crinière rousse
et la cicatrice sur le nez. Elle se laissa glisser sur le sol et courut à sa
rencontre.
    — Bébé ! Où as-tu été ? Tu sais bien que je suis
inquiète quand tu restes longtemps sans revenir.
    Bébé semblait aussi heureux qu’elle de ces retrouvailles et il
se frotta contre Ayla avec tant d’affection qu’il faillit la faire tomber. Le
prenant par le cou, la jeune femme le gratta derrière les oreilles et sous la
tête tandis qu’il grognait de plaisir.
    Soudain, elle entendit le grognement d’un autre lion des
cavernes. Bébé adopta aussitôt une position qu’Ayla ne lui avait encore jamais
vue. Venant derrière lui, une lionne s’approcha avec précaution. Bébé émit un
son rauque et elle s’immobilisa net.
    — Tu as trouvé une compagne ! s’écria Ayla. Je savais
que tu y arriverais ! Une lionne solitaire, ajouta-t-elle en regardant
l’animal de plus près. Certainement une nomade. Tu vas être obligé de te battre
pour avoir un territoire. Mais c’est déjà un bon début. Et un jour tu seras à
la tête d’une magnifique bande de lions, Bébé !
    Le lion se détendit un peu et avança la tête pour qu’Ayla le
caresse à nouveau. Elle lui gratta le front et, après une dernière tape affectueuse,
revint vers Whinney. La jument était excessivement nerveuse : elle
connaissait l’odeur de Bébé mais pas celle de cette lionne étrangère. Ayla
monta sur la jument et, quand Bébé voulut s’approcher, elle fit le geste qui
signifiait : « Arrête ! » Le lion s’immobilisa, puis il fit
demi-tour. En deux bonds, il rejoignit la lionne et disparut avec elle.
    Bébé est parti maintenant, songea Ayla sur le chemin du retour.
Il a rejoint les siens. Il viendra peut-être me faire une visite de temps en
temps, mais jamais il ne reviendra vivre avec moi, comme l’a fait Whinney.
(Elle se pencha en avant et caressa affectueusement l’encolure de la jument.)
Je suis tellement heureuse que tu sois

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