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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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fort qu’elle put.
Puis elle écouta.
    Le hennissement aigu d’un cheval résonna non loin de là. Elle
siffla de nouveau et quand la silhouette de la jument se dessina dans la
tempête, telle une apparition, Ayla se précipita vers elle, le visage inondé de
larmes.
    — Whinney ! Oh, Whinney ! dit-elle, répétant
inlassablement le nom de la jument, la tête enfouie dans ses longs poils
d’hiver et serrant dans ses bras son épaisse encolure.
    Puis elle monta sur le dos de la jument et se baissa le plus
possible pour profiter de sa chaleur.
    Suivant son instinct, Whinney prit la direction de la caverne.
C’est là qu’elle se rendait lorsqu’elle avait rencontré Ayla. La mort de
l’étalon avait complètement désorganisé la horde. Grâce à la jument de tête,
tous les chevaux étaient restés ensemble et Whinney les aurait certainement
suivis si elle n’avait pas entendu le sifflement familier. Ce sifflement lui
avait rappelé non seulement la jeune femme qui l’avait élevée, mais aussi la
sécurité qu’elle représentait. N’ayant pas grandi dans cette horde, la jument
de tête avait moins d’importance pour elle. Quand la tempête avait éclaté,
Whinney s’était souvenue d’une caverne où elle avait vécu à l’abri des vents
violents et de la neige aveuglante, et de l’affection que lui avait prodiguée
une jeune femme.
    Quand elles atteignirent la caverne, Ayla tremblait si fort
qu’elle parvint tout juste à allumer du feu. La chaleur qui s’en dégageait
n’aurait jamais suffi à la réchauffer et, prenant les fourrures de sa couche,
elle les plaça à côté de Whinney et s’endormit contre la jument.
    Les jours suivants, elle put à peine apprécier le retour de son
amie.
    Elle se réveilla avec de la fièvre et des quintes de toux qui
lui raclaient la poitrine. Elle vécut alors d’infusions, quand elle avait le
courage de se lever pour en préparer une. Whinney lui avait sauvé la vie mais
elle ne pouvait pas l’aider à guérir une pneumonie.
    Très affaiblie par la maladie, Ayla délirait. Mais
l’affrontement qui eut lieu quand Bébé revint à la caverne la tira brusquement
de son sommeil fiévreux.
    Surgissant la plupart du temps des steppes situées au-dessus de
la caverne, le lion avait bondi sur la corniche et il s’apprêtait à entrer
quand une sommation retentissante l’arrêta net. Réveillée par les hennissements
que poussait Whinney, Ayla vit que la jument avait les oreilles couchées de
colère et qu’elle avait tellement peur qu’elle reculait en piaffant
nerveusement. Quant au lion, il avait les babines retroussées, grognait
sourdement et s’apprêtait à bondir. Ayla sauta de son lit et vint se placer
entre le prédateur et sa proie.
    — Arrête, Bébé ! Tu fais peur à Whinney ! Tu
devrais être content qu’elle soit de retour ! (Puis se tournant vers la
jument, elle ajouta :) C’est Bébé, Whinney ! Tu n’as rien à craindre.
Arrêtez tous les deux leur intima-t-elle, persuadée qu’il n’y avait aucun
danger puisque les deux animaux avaient été élevés ensemble.
    Les odeurs de la caverne leur étaient familières et cela suffit
à les calmer. Bébé s’approcha d’Ayla pour lui dire bonjour et se frotta contre
elle. Whinney s’avança à son tour, soulevant le coude d’Ayla pour avoir des
caresses. Puis elle hennit, non pas de peur ou de colère, mais de ce même
hennissement qu’elle avait lorsqu’elle s’occupait du bébé lion. Bébé reconnut
aussitôt sa nurse.
    — Je t’avais dit que ce n’était que Bébé, dit Ayla à la
jument en se remettant à tousser.
    Après avoir ranimé le feu, elle alla chercher sa gourde et se
rendit compte que celle-ci était vide. Elle s’enveloppa dans une fourrure,
sortit sur la corniche et alla ramasser un bol de neige. Tout en attendant que
l’eau bouille, elle essaya de contrôler les quintes de toux qui lui déchiraient
la poitrine. Finalement, grâce à une décoction de racines d’aunée et d’écorce
de merisier, sa toux se calma et elle retourna se coucher. Bébé s’était
installé confortablement et Whinney était étendue à sa place habituelle contre
la paroi du fond.
    En fin de compte, la vitalité naturelle d’Ayla et sa
robustesse eurent raison de la maladie. Mais elle mit du temps à guérir. Elle
était folle de joie que les deux animaux soient à nouveau réunis, même si cette
petite famille n’était plus tout à fait la même. Les deux animaux

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