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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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soin de moi, soigné mes
blessures et tu m’as nourri : pour tout ça, je devrais te dire merci. Et
même beaucoup plus que merci.
    Ayla fronça les sourcils.
    — Pas pareil. Homme blessé, Ayla soigner. Ayla soigner tous
les hommes. Jondalar donner Ayla parler. C’est plus. Merci, pas assez.
    — Même si tu as encore du mal à parler, tu exprimes bien ce
que tu penses. Je comprends qu’en tant que Femme Qui Guérit tu soignes tous
ceux qui en ont besoin. Ce n’est pas une raison pour penser qu’en me sauvant la
vie, tu n’as rien fait d’extraordinaire. Et ce n’est pas parce que tu es une
Femme Qui Guérit que je t’en serai moins reconnaissant. Pour moi, ce n’est pas
grand-chose de t’apprendre ma langue, ou de t’apprendre à parler si tu
préfères. Mais je commence à comprendre à quel point c’est important pour toi
et pourquoi tu m’en es reconnaissante. Il est toujours difficile d’exprimer sa
gratitude, dans quelque langue que ce soit. Moi, dans ce cas-là, je dis merci.
Ta manière de le dire est bien plus belle. Mais lève-toi maintenant !
Sinon, je vais être obligé de venir m’asseoir à côté de toi.
    Ayla sentit que Jondalar avait compris ce qu’elle voulait lui
dire. Son sourire exprimait non seulement de la gratitude, mais aussi la joie
d’avoir réussi à lui communiquer un concept aussi important à ses yeux.
Éprouvant soudain le besoin d’extérioriser la joie qui l’habitait, elle se
tourna vers Whinney et son poulain qui gambadaient non loin de là et siffla la
jument. Aussitôt, Whinney dressa les oreilles et s’approcha. Ayla courut vers
la jument et grimpa avec légèreté sur son dos.
    Elles décrivirent un grand cercle dans la prairie suivies de
près par le poulain. Depuis qu’elle soignait Jondalar, Ayla n’avait
pratiquement pas remonté Whinney et, quand elle se retrouva à nouveau sur le
dos de la jument, elle éprouva un sentiment de liberté enivrant. Quant à
Jondalar, il était littéralement stupéfait. En la voyant sauter sur le dos de
l’animal et partir au triple galop, il n’avait pu s’empêcher de frissonner.
Cette femme était-elle un être surnaturel ou même une donii ? Cela lui
rappelait un rêve imprécis où un esprit, qui avait pris la forme d’une jeune
femme, repoussait un lion qui s’approchait de lui.
    Tandis qu’Ayla galopait dans la prairie, il se souvint de la
frustration qu’elle éprouvait devant son incapacité à parler. Une incarnation
de l’esprit de la Grande Terre Mère n’aurait jamais connu ce genre de problème,
réservé aux seuls humains. Mais, même si elle n’était pas un être surnaturel,
elle possédait un don remarquable vis-à-vis des animaux. Les oiseaux
répondaient à son appel et lui mangeaient dans la main. Quant à la jument, non
contente de vivre avec elle, elle répondait quand on la sifflait et la laissait
monter sur son dos. Que de mystères dans tout ça ! se dit-il au moment où
le poulain revenait vers lui pour se faire caresser.
    Maintenant qu’Ayla lui avait expliqué que son peuple s’exprimait
à l’aide de gestes, il comprenait enfin pourquoi elle ne savait pas parler.
Mais qui étaient-ils ? Et où se trouvaient-ils actuellement ? Elle
lui avait dit qu’elle n’appartenait à aucun peuple et qu’elle vivait seule dans
cette vallée. Mais il fallait bien que quelqu’un lui ait appris l’art de guérir
ou transmis son pouvoir magique sur les animaux. Et les pierres à feu ?
Qui lui avait appris à s’en servir ? Elle était bien jeune pour être une
zelandoni douée d’autant de pouvoirs. D’habitude, il leur fallait des années
pour en arriver là. Des années qu’elles passaient souvent coupées de tout
contact humain. Était-ce le cas d’Ayla ?
    Jondalar avait entendu dire que parmi Ceux Qui Servent la Mère,
il existait des groupes d’un genre très particulier dont les membres se
consacraient à la pénétration des mystères les plus profonds. Ces groupes
étaient très prisés et Zelandoni avait passé plusieurs années dans l’un d’eux.
Ayla avait-elle vécu dans un groupe de ce genre dont les membres, pour
accroître leurs pouvoirs, n’avaient pas le droit de parler et ne s’exprimaient
qu’avec des gestes ? Vivait-elle seule maintenant pour perfectionner ses
talents ?
    Dire que tu as imaginé que tu pourrais partager les Plaisirs
avec elle se dit-il au moment où elle revenait. Ce n’est pas étonnant qu’elle
ait réagi ainsi ! Belle

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