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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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que lui adressait un homme. En fait, tous les
membres du Clan, quel que soit leur sexe, répondaient toujours lorsqu’on leur
posait ouvertement une question. Seulement, les femmes ne posaient pas de
questions indiscrètes et personnelles aux hommes et eux-mêmes s’en posaient
rarement entre eux. Quand on voulait savoir quelque chose, habituellement c’est
aux femmes qu’on s’adressait. Les questions de Jondalar éveillaient toutes
sortes de souvenirs chez Ayla, mais elle ne connaissait pas la réponse à
certaines d’entre elles et ne savait pas comment répondre aux autres.
    — Peut-être préfères-tu ne rien me dire...
    — Non, dit-elle en le regardant d’un air inquiet et en
secouant la tête. Ayla dire. Pas connaître les mots.
    Jondalar se demanda s’il n’aurait pas mieux fait de ne rien
demander. Mais il désirait savoir ce qu’il en était et Ayla semblait décidée à
lui répondre. Ils s’arrêtèrent cette fois près d’un gros rocher déchiqueté qui
était venu heurter la falaise avant de retomber dans le pré. Jondalar alla
s’asseoir sur le bord du rocher à l’endroit où la roche formait un siège à
bonne hauteur avec un dossier incliné.
    — Comment s’appelle ton peuple ? demanda-t-il. Ayla
réfléchit un long moment.
    — Peuple, dit-elle après avoir réfléchi. Homme... femme...
bébé... (Elle s’interrompit, ne sachant comment expliquer ce qu’elle voulait
dire.) Le Clan, ajouta-t-elle en faisant en même temps le geste qui exprimait
ce concept.
    — Comme une famille ? demanda Jondalar. Une famille
est en général composée d’un homme, d’une femme et des enfants qui vivent dans
le même foyer...
    — Plus que... famille.
    — Un petit groupe ? Quand plusieurs familles vivent
ensemble, on appelle cela une Caverne, ce qui ne veut pas dire pour autant que
ce groupe habite dans une caverne.
    — Oui, dit-elle. Clan petit. Et plus. Clan veut dire tout
le monde. Quand Ayla avait employé ce mot la première fois, Jondalar l’avait à
peine entendu et il n’avait pas remarqué le geste dont elle l’accompagnait.
Pour lui, ce n’était pas vraiment un mot, plutôt un son guttural, et lorsque
Ayla le prononçait, il avait l’impression là encore qu’elle avalait les
syllabes. Jusqu’alors, elle n’avait fait que répéter les mots qu’il lui
apprenait et c’était la première fois qu’elle prononçait devant lui un mot qui
appartenait à sa propre langue. Cela l’intéressait d’autant plus.
    — Klon ? dit-il en essayant d’imiter ce qu’il avait
entendu. Ce n’était pas tout à fait ça, mais il s’en fallait de peu.
    — Ayla pas dire bien les mots de Jondalar. Jondalar pas
dire bien les mots d’Ayla. Mais Jondalar dire presque.
    — Je ne savais pas que tu connaissais des mots, Ayla. C’est
la première fois que tu parles ta langue devant moi.
    — Pas connaître beaucoup de mots. Clan pas parler mots.
    — S’ils n’emploient pas de mots, comment font-ils pour
parler ? demanda Jondalar qui n’y comprenait plus rien.
    — Parler... les mains, dit Ayla, tout en sachant que cette
explication n’était pas tout à fait exacte.
    Elle nota que, dans l’espoir de se faire comprendre, elle
s’était exprimée aussi bien par gestes qu’avec des mots. Comme Jondalar
semblait toujours aussi perplexe, elle lui prit les mains et lui fit faire les
gestes appropriés tout en répétant :
    — Clan pas parler mots. Parler... les mains.
    — Est-ce que tu es en train de me dire que ton peuple
s’exprime avec ses mains ? demanda Jondalar, complètement stupéfait.
Montre-moi. Dis-moi quelque chose dans ta langue.
    Après avoir réfléchi, Ayla s’adressa à lui dans la langue du
Clan.
    — Je veux te dire tellement de choses !
commença-t-elle. Mais il faut d’abord que j’apprenne à parler ta langue. C’est
la seule possibilité qu’il me reste maintenant. Je n’ai plus de peuple. Je ne
fais plus partie du Clan. Pour les membres du Clan, je suis partie vers l’autre
monde, comme l’homme avec lequel tu voyageais.
    « J’aurais aimé te dire, pour soulager un peu ta peine, que
j’ai accompli le rite au-dessus de sa sépulture pour l’aider à trouver son
chemin vers l’autre monde. J’aurais aussi aimé que tu saches à quel point sa
mort m’a attristée, moi aussi, même si je ne le connaissais pas.
    « Je ne connais pas le peuple au sein duquel je suis née.
J’ai dû avoir une mère et une famille, qui me

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