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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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J’avais vu juste !
Et imaginant aussitôt les outils qu’elle allait pouvoir fabriquer, elle ajouta
pour elle-même : Je vais faire provision de silex. Si je casse ceux que
j’ai emportés, je n’aurai plus à m’inquiéter. Elle mit aussitôt de côté
quelques-unes de ces lourdes pierres qui avaient été arrachées en amont de la
rivière à des affleurements calcaires et transportées par le courant jusqu’au
pied de la paroi. Cette découverte la poussa à poursuivre son exploration.
    En temps de crue, la saillie de la paroi formait une barrière
contre laquelle les eaux tumultueuses venaient buter mais la rivière avait
repris son niveau normal et Ayla n’eut aucun mal à la contourner. Une fois
arrivée de l’autre côté, elle s’arrêta pour contempler la vallée qu’elle avait
aperçue d’en haut la veille au soir.
    Après cette boucle, la rivière s’élargissait et comme elle était
moins profonde, le fond rocheux émergeait par endroits. Elle se dirigeait vers
l’est, longeant une des parois à pic de la gorge. Sur la rive où se trouvait
Ayla, les arbres et les buissons, protégés par cette barrière naturelle,
avaient atteint leur plein développement. Sur sa gauche, au-delà de la barrière
rocheuse, la paroi de la gorge s’abaissait graduellement et finissait par
rejoindre, au nord comme à l’est, la vaste étendue des steppes. En face d’elle,
la large vallée formait une luxuriante prairie dont les hautes herbes
ondulaient comme des vagues chaque fois que le vent venu du nord soufflait en
rafales. Et, à mi-pente, la petite horde de chevaux paissait.
    Cette scène était si belle et il en émanait une telle quiétude
qu’Ayla en eut le souffle coupé. Elle avait du mal à croire qu’en plein cœur
des steppes arides et ventées un tel endroit puisse exister. Cachée par une
faille, la vallée formait une oasis, un petit monde luxuriant, comme si la
nature, obligée d’économiser ses bienfaits dans les steppes arides, devenait
soudain prodigue dès que l’occasion lui en était donnée.
    De loin, la jeune femme observa les chevaux. Robustes et
massifs, ils avaient des pattes assez courtes, une encolure épaisse, une grosse
tête, des naseaux proéminents qui faisaient penser aux narines de certains
hommes du Clan. Leur crinière était courte mais fournie, leur pelage long et
épais, gris chez certains et chez les autres, couleur chamois, allant du beige
au jaune doré. Un peu à part se tenait un étalon à la robe couleur de foin et
Ayla remarqua que plusieurs poulains avaient le même pelage. Quand l’étalon,
relevant la tête, secoua sa crinière et hennit, elle lança en souriant :
    — Tu es fier de ton clan, n’est-ce pas ?
    Revenant sur ses pas, Ayla s’engagea dans les taillis qui
bordaient la rivière, notant machinalement les diverses variétés de plantes
qu’elle rencontrait, aussi bien alimentaires que médicinales. Distinguer et
ramasser les plantes qui avaient le pouvoir de soigner avait fait partie de son
apprentissage de guérisseuse et il en existait très peu qu’elle ne soit pas
capable d’identifier instantanément. Mais pour l’instant, elle pensait avant
tout à se nourrir.
    Au passage, elle remarqua les feuilles et les fleurs en ombelle
qui dénotaient la présence de carottes sauvages, enfouies sous le sol, mais
elle continua son chemin comme si de rien n’était. Elle avait parfaitement
enregistré l’endroit où elles se trouvaient. Pour l’instant, ce qui
l’intéressait avant tout, c’était les traces qu’elle venait de découvrir et qui
trahissaient la présence d’un lièvre.
    Comme tout chasseur digne de ce nom, elle se mit à avancer sans
faire de bruit, guidée par des crottes fraîches, une touffe d’herbe couchée,
une légère empreinte dans la poussière, et bientôt elle distingua droit devant
elle la forme d’un animal tapi dans un fourré où il se dissimulait. Elle
détacha la fronde pendue à sa ceinture et sortit d’une des poches de son
vêtement deux pierres rondes. Quand le lièvre prit brusquement la fuite, elle
était prête. Avec une habileté consommée, acquise grâce à des années de
pratique, elle lança une première pierre puis, aussitôt après, une seconde.
Clac ! clac ! Le bruit faisait plaisir à entendre et les deux
projectiles atteignirent leur but.
    En ramassant l’animal, Ayla repensa à l’époque où elle avait
appris, toute seule, cette technique du double jet de pierre. Peu de

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