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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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point la nature pouvait être belle quand elle était aussi
verdoyante. La rivière étincelait sous le soleil et semblait lui tendre les
bras. Ses peurs nocturnes s’étaient envolées : elle bondit sur ses pieds
et s’approcha de l’eau. Dans un premier temps, elle ne songeait qu’à se
rafraîchir mais très vite elle détacha la longue lanière qui retenait son
vêtement, enleva son amulette et plongea. Puis elle se mit à nager en direction
de la rive opposée.
    Le contact de l’eau froide lui fit du bien et la débarrassa de
la poussière des steppes qui lui collait à la peau. Elle nagea à contre-courant
jusqu’à ce qu’elle arrive à un étroit goulet formé par les deux parois
abruptes. A cet endroit, le lit était moins large, le courant plus fort et
l’eau beaucoup plus froide. Elle se retourna sur le dos, fit la planche et se
laissa porter par le courant qui la ramenait vers son point de départ. Elle
était en train de contempler la bande d’azur du ciel quand, un peu avant
d’arriver à la plage, elle remarqua une cavité creusée dans la paroi qui
surplombait la rive opposée. Est-ce que par hasard ce serait une caverne ?
se demanda-t-elle, toute excitée à cette idée. Je me demande si je pourrais
l’atteindre...
    Elle regagna la plage et s’assit sur les pierres pour se sécher
au soleil. Non loin d’elle, des oiseaux sautillaient sur le sol, tirant sur des
vers que la pluie nocturne avait ramenés à la surface, tandis que d’autres
voletaient de branche en branche, picorant au passage les baies dont
regorgeaient les buissons.
    Des framboises ! se dit Ayla. Et elles sont énormes !
Quand elle s’approcha des buissons, les oiseaux battirent frénétiquement des
ailes avant d’aller se percher un peu plus loin. Elle cueillit une pleine
poignée de baies juteuses et les mangea aussitôt. Puis elle s’approcha à
nouveau de la rivière et, après s’être rincé les mains, remit son amulette. Au
moment d’enfiler son vêtement en peau, sale et poussiéreux, elle ne put
s’empêcher de froncer le nez. Malheureusement, elle n’en avait pas d’autre.
Quand elle s’était précipitée dans la caverne, juste après le tremblement de
terre, pour y prendre de la nourriture, des vêtements et une tente, elle
n’avait emporté que ce qui était indispensable à sa survie. Comment imaginer
qu’un jour elle aurait besoin d’une seconde tenue d’été !
    Au fond, cela n’avait guère d’importance. Le désespoir qu’elle
avait éprouvé à force de voyager dans les steppes arides s’était envolé. Au
contact de cette vallée fraîche et verdoyante, elle retrouvait le goût de
vivre. Les framboises qu’elle venait de manger lui avaient ouvert l’appétit et
elle ressentait le besoin d’une nourriture plus substantielle. Elle retourna
donc près de son panier pour y prendre sa fronde et en profita pour étendre sur
les pierres chauffées par le soleil la tente et la fourrure trempées par la
pluie. Après avoir remis son vêtement en peau, elle se mit en quête de cailloux
lisses et ronds.
    Très vite elle se rendit compte qu’il n’y avait pas que des
pierres sur la rive. Il y avait aussi des bois flottés de teinte grisâtre et des
os blanchis qui s’étaient amoncelés contre une avancée de la paroi jusqu’à
former un énorme tas. Les violentes crues printanières avaient déraciné des
arbres et entraîné des animaux imprudents, les projetant avec violence dans
l’étroit goulet qui se trouvait en amont, puis les abandonnant dans le
cul-de-sac formé par la saillie de la paroi, là où la rivière faisait une
boucle. Ayla découvrit dans le tas d’ossements des andouillers géants, des
cornes de bison et quelques énormes défenses en ivoire. Le mammouth lui-même
n’avait pu résister à la violence de la crue. Il y avait là aussi des galets et
des pierres d’un gris crayeux qui attirèrent aussitôt son attention.
    Ça, c’est un silex ! se dit-elle. Pour pouvoir m’en
assurer, il faut que j’en fende un avec un percuteur. Mais je suis sûre que
c’est un silex ! Très excitée par sa découverte, elle se mit aussitôt à la
recherche d’une pierre ovale et lisse qu’elle puisse facilement tenir en main.
Lorsqu’elle en eut trouvé une, elle s’en servit pour frapper sur la pierre
crayeuse. L’enveloppe blanchâtre finit par se fendre et à l’intérieur apparut
une pierre gris foncé à l’éclat sombre.
    C’est bien un silex ! se dit-elle.

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