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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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à feu et un petit tas d’herbes sèches qui
s’enflammeraient facilement. Elle ne serait pas mécontente d’allumer un feu. La
matinée était déjà bien avancée et il faisait toujours aussi froid.
    Lorsqu’elle revint sur la plage, elle s’installa sur la natte,
replaça l’os entre ses jambes, la couverture sur ses genoux et plaça le silex
sur le support en os. Elle saisit son percuteur et le soupesa pour l’avoir bien
en main. Mais, au lieu de s’en servir, elle le laissa retomber. Qu’est-ce qui
m’arrive ? se demanda-t-elle. Pourquoi suis-je aussi nerveuse ? Droog
invoquait toujours l’aide de son totem avant de se mettre au travail. Je ferais
bien de faire la même chose.
    Étreignant son amulette, elle ferma les yeux et s’obligea à
respirer profondément pour retrouver son calme. Elle ne demanda rien de précis
à son totem et tenta simplement d’entrer en communication par l’esprit et le
cœur avec le Lion des Cavernes.
    Quand elle ouvrit à nouveau les yeux, elle se sentait
parfaitement détendue et, après avoir remué plusieurs fois les doigts, reprit
son percuteur.
    Dès qu’elle eut appliqué quelques coups pour faire sauter
l’enveloppe crayeuse, elle s’arrêta pour examiner l’intérieur du silex. Il
était gris foncé et brillant : la couleur était bonne. Son grain, en
revanche, n’était pas des plus fins. Heureusement, il n’avait aucune inclusion
et, puisqu’il s’agissait de fabriquer un coup-de-poing, il ferait l’affaire.
Ayla reprit son travail. Les larges éclats qu’elle détachait à l’aide de son
percuteur ne seraient pas perdus : elle les destinait à d’autres usages.
Chacun d’eux portait à la base un petit renflement – le bulbe de
percussion à l’endroit qui avait été frappé par le percuteur. Ils étaient de
forme conique et se terminaient en pointe. Un grand nombre d’entre eux
s’étaient brisés selon une ligne de fracture semi-circulaire, si bien qu’ils ne
pourraient être utilisés que pour des gros travaux. Ayla s’en servirait pour
découper une peau épaisse ou de la viande ou alors, en guise de faucille, pour
couper de l’herbe.
    Lorsqu’elle eut obtenu en gros la forme qu’elle désirait, elle
abandonna le percuteur en pierre pour celui en os. Les chocs transmis allaient
être moins violents et, avec l’outil en os, elle pourrait mieux contrôler son
travail. Elle risquait moins d’abîmer le bord fin, tranchant et légèrement
tremblé du silex. Calculant très exactement son angle de frappe, elle
recommença à donner des coups le plus près possible du bord. Les éclats qu’elle
détachait maintenant étaient plus fins, plus longs et plus rarement de forme
semi-circulaire ; le bulbe de percussion était plus petit. En moins de temps
qu’il lui avait fallu pour dégrossir le silex, le coup-de-poing fut prêt.
    Il mesurait à peu près douze centimètres. Il avait la forme
allongée d’une poire mais il était plat et se terminait en pointe. Son
extrémité pointue et ses deux bords étaient parfaitement tranchants. Sa base en
revanche était arrondie pour qu’on puisse l’avoir bien en main. Il pourrait
être utilisé comme une hache pour couper des arbres – ou alors pour
creuser l’intérieur d’un morceau de bois et fabriquer un bol. Ayla pourrait aussi
s’en servir pour sectionner une défense de mammouth ou découper un animal
qu’elle aurait tué. C’était un outil solide qui lui rendrait de nombreux
services.
    Ayla avait retrouvé sa confiance en elle et elle décida de
s’attaquer à un autre outil, plus difficile à fabriquer. Elle choisit un autre
rognon de silex, reprit son percuteur en pierre et attaqua l’enveloppe
extérieure. Elle se rendit compte très vite que le silex était
défectueux : la couche de calcaire qui le recouvrait avait pénétré jusqu’au
cœur du rognon. Cette inclusion rendait la pierre inutilisable.
    Quel manque de chance ! se dit Ayla que cette interruption
dans son travail énervait au plus haut point. La série noire continuait.
Refusant de s’avouer vaincue, elle examina le silex de plus près pour voir si
elle ne pourrait pas au moins en utiliser certaines parties. Elle se servit de
son percuteur en pierre pour détacher un éclat. Comme celui-ci exigeait des
retouches, elle posa son percuteur à côté d’elle et tendit la main pour
attraper son retouchoir en pierre. Au lieu de regarder là où elle avait posé
ses outils, elle avait toujours les yeux

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