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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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d’un air compatissant et ces yeux à la couleur
indéfinissable, ni gris ni bruns. Quelque chose lui échappait. Et soudain il
réalisa ce qu’impliquait la présence de ce personnage dont il essayait
vainement de déterminer le sexe.
    Sa taille intermédiaire – il était trop grand pour
être une femme, un peu petit pour être un homme – ne lui apprenait
rien. Les détails anatomiques de son corps étaient cachés sous des vêtements informes
et volumineux. Rien dans sa démarche ne permettait de répondre à la question
que Jondalar se posait. Mais plus il était perplexe, et plus il se sentait
soulagé. Il avait déjà entendu parler de ces êtres qui héritaient d’un certain
sexe à la naissance, mais qui possédaient les penchants de l’autre. Ils
n’appartenaient à aucun des deux sexes ou aux deux à la fois et, en général,
allaient rejoindre les rangs de Ceux Qui Servent La Mère. Possédant à la fois
les éléments masculins et féminins, ils bénéficiaient des pouvoirs appartenant
aux deux sexes et avaient la réputation d’avoir d’extraordinaires dons pour
guérir.
    Jondalar était loin de chez lui et il ignorait les coutumes de
ce peuple mais, pour lui, il ne faisait aucun doute que ce mystérieux personnage
était un Homme Qui Guérit. Qu’il soit ou non de Ceux Qui Servent La Mère
n’avait aucune espèce d’importance. Thonolan avait besoin d’un Homme Qui Guérit
et l’Homme Qui Guérit était là.
    Comment ces inconnus avaient-ils pu savoir qu’il avait besoin de
soins ? Comment avaient-ils appris qu’il avait besoin d’aide ?
    Après avoir ajouté un bout de bois dans le feu, Jondalar
glissa ses fesses nues à l’intérieur de ses fourrures de couchage et s’allongea
pour contempler la voûte étoilée. Une forme indécise apparut soudain dans son
champ visuel, obscurcissant le peu de clarté que dispensaient les étoiles.
Lorsque ses yeux se furent adaptés à l’obscurité, il discerna le visage d’une
jeune femme qui se penchait vers lui et lui tendait un bol d’infusion.
    Jondalar se redressa aussitôt. Puis il s’aperçut que ses
fourrures avaient glissé, laissant voir le haut de ses cuisses. Il se dépêcha
de les remonter et jeta un coup d’œil à ses pantalons qui étaient en train de
sécher à côté du feu.
    La jeune femme se mit à sourire. Un sourire radieux illumina son
joli visage un peu grave et lui conféra soudain une beauté éclatante. Jamais
encore Jondalar n’avait assisté à une transformation aussi étonnante et,
lorsqu’il lui sourit à son tour, son expression indiquait clairement à quel
point il la trouvait attirante. La jeune femme ne s’en aperçut pas car elle
avait baissé vivement la tête pour réprimer son fou rire de crainte de blesser
cet étranger. Lorsqu’elle le regarda à nouveau, seuls ses yeux pétillaient
encore de malice.
    — Tu as un très beau sourire, lui dit Jondalar en prenant
le bol qu’elle lui tendait.
    La jeune femme hocha la tête, puis elle dit quelques mots qui,
d’après Jondalar, devaient signifier qu’elle ne l’avait pas compris.
    — Même si tu ne peux pas me comprendre, continua-t-il, je
tiens à ce que tu saches à quel point je suis heureux que tu sois là.
    La jeune femme semblait aussi désireuse que lui de communiquer
et il continua à parler, ne serait-ce que pour qu’elle ne s’en aille pas. Après
avoir goûté à l’infusion, il reprit en montrant le bol et en hochant la tête
d’un air appréciateur :
    — C’est délicieux. J’ai l’impression qu’il s’agit d’une
infusion de camomille.
    Après avoir hoché la tête pour lui montrer qu’elle avait compris
qu’il appréciait l’infusion, la jeune femme s’assit à côté du feu et dit
quelques mots incompréhensibles. Jondalar trouvait sa voix agréable et goûtait
sa compagnie.
    — Je ne sais pas ce que je serais devenu si vous n’étiez
pas arrivés, reprit-il en fronçant les sourcils d’un air soucieux. Je me demande
comment vous avez su que nous campions près de la rivière et que nous avions
besoin d’un zelandoni. Ou d’un Homme Qui Guérit, si tu préfères...
    La jeune femme lui montra la tente qui avait été montée non loin
de là et qu’illuminait le feu allumé à l’intérieur. Puis elle lui expliqua
quelque chose. Jondalar remua la tête en signe d’impuissance. Il se sentait
très frustré : la jeune femme semblait comprendre à peu près ce qu’il lui
disait alors que lui était

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