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La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

Titel: La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: JACQUES GERNET
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entre six et
dix mètres de largeur : c’était là un espace suffisant pour que les plus grosses barques de transport qui pouvaient porter plus de six tonnes de
charge pussent se croiser. Ainsi, le Grand Canal
qui fut construit par l’empereur Yang des Sui
(605-617) pour relier le bassin de la Huai au
Yangzi et qui constituait une des plus grandes
artères commerciales de la Chine n’avait, au dire
du pèlerin japonais Jôjun qui l’emprunta en
1072, qu’un peu plus de six mètres de large.
Quant aux canaux qui traversaient au VIII e siècle
la capitale des Tang, l’actuelle Xi’an, ils étaient
bien plus étroits : pour l’un d’eux, on donne les
dimensions de 2,40 mètres de large et de
3 mètres de profondeur, et il faut croire que les
grosses barques n’y circulaient, alternativement,
que dans un sens ou dans l’autre 32 .
    Des bateaux de types extrêmement variés,
grands et petits, manœuvrés à la perche ou au
moyen d’une rame disposée à l’arrière, empruntent les canaux de Hangzhou. Les ports du nord
et du sud de la ville, au-delà des remparts, sont
pleins d’une foule pittoresque d’embarcations :
lourdes barques chargées de riz qui viennent de
Wuxing, bateaux chargés de bois, de charbon,
de briques, de tuiles, de sacs de sel, et dont lesbateliers vivent à bord avec leur famille. La plupart des embarcations sont munies de voiles que
l’on hisse en rase campagne. Sur une peinture
qui représente les rues, les canaux et les ponts
de l’ancienne capitale des Song, Kaifeng, on
peut voir, sur certaines barques, des voiles formées de nattes qui se plient en accordéon et qui,
une fois pliées, ont l’apparence de longues
banquettes 33 . Sans doute ce type de voile se
retrouve-t-il sur les bateaux de Hangzhou. Certaines embarcations servent uniquement au
transport des personnes : on se déplace volontiers en bateau à travers la ville, et il est plus
facile et moins coûteux de louer une barque lorsqu’on veut se rendre dans les villes voisines que
de voyager par la route. Certaines riches familles
ont même leurs propres bateaux pour leurs
déplacements et leurs transports, et les monastères bouddhiques possèdent également une
flotte privée pour leur ravitaillement en légumes
et en bois de chauffage 34 .
    Partout où il est possible, c’est le transport par
eau qui a la préférence à Hangzhou. Du reste, la
région ne se prête pas aux transports par voie de
terre. Lacs, marais et fondrières sont innombrables, et les chemins, faits de remblais de
terre, ne résisteraient pas aux lourdes charges.
« Autrefois, à Kaifeng, dit un habitant de
Hangzhou, on se servait de charrettes pour les
transports à l’intérieur de la ville. Mais, àHangzhou, où les chaussées sont toutes recouvertes de dalles de pierre, les roues avanceraient difficilement à cause des inégalités du
sol. C’est pourquoi on ne se sert que de bateaux
ou bien l’on transporte les marchandises à dos
d’homme 35 . » Il n’y a guère en effet que sur la
Voie impériale que l’on rencontre des charrettes.
Mais ce ne sont que des voitures légères qui
servent uniquement au transport des personnes.
    « Or, sur cette avenue, dit Marco Polo, on voit
constamment circuler dans un sens et dans
l’autre de longues voitures couvertes, garnies de
tentures et de coussins, pouvant recevoir six personnes et qui sont journellement engagées par
des dames et messieurs voulant aller se récréer.
Et l’on voit à toute heure une infinité de ces voitures qui vont le long de cette avenue, au milieu
de la chaussée, conduisant les citadins vers des
jardins où ils sont accueillis par des gardiens
sous des ombrages aménagés à cet effet ; là, ils
se divertissent tout le long du jour en compagnie
de leurs dames, rentrent chez eux quand le soir
arrive et dans ces mêmes voitures 36 . »
    Les gens des classes riches se déplacent aussi
très fréquemment à cheval et les dames en
chaise à porteurs. Ces chaises sont munies d’un
dais et d’une petite porte à deux battants. Au-dessus de leurs brancards, elles comportent un
troisième montant qui repose sur les épaules des
porteurs.
    Dans les rues et les ruelles de la ville, le seul
mode de transport pour les colis est le portage à
dos d’homme ou, lorsque la charge est trop
lourde, le transport par âne ou par mulet 37 . Le
pèlerin japonais Jôjun qui visita Hangzhou en
1072 assure y avoir vu des chevaux de très petite
taille qui servaient au portage

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