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La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

Titel: La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: JACQUES GERNET
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et dont il nous
donne les dimensions exactes : hauts de 90 cm,
longs de 120 environ, ils étaient affublés
d’oreilles longues de 25 cm et on les appelait
pour cette raison des « chevaux-lapins 38  ». Pour
le portage à dos d’homme, très fréquent et peu
coûteux à cause de l’abondance de la main-d’œuvre, on se sert du fléau de bambou où l’on
suspend des ballots faits de tissus noués, des
paniers en osier, de grands pots de terre cuite ou
encore des baquets en bois de forme carrée.
    La Voie impériale, qui est la plus belle avenue de la ville, s’étend sur plus de cinq kilomètres depuis la porte nord du palais impérial
jusqu’à la porte nord-ouest des remparts. Elle est
large de soixante mètres et nous est ainsi décrite
par Marco Polo :
    « Dans la ville, l’avenue vraiment principale,
dont nous avons parlé plus haut et qui court
d’une extrémité à l’autre, est pareillement pavée
de pierres et de briques sur dix pas de largeur
(quinze mètres environ) de chaque côté ; mais,
en son milieu, elle est couverte de menu gravier
et pourvue d’un égout souterrain qui évacue leseaux de pluie, de sorte que la chaussée est toujours maintenue à sec 39 . »
    Voilà sans doute, par rapport aux rues de nos
villes du Moyen Age, une magnifique avenue.
Cependant Hangzhou est loin d’avoir la splendeur de l’ancienne capitale, Kaifeng, tombée aux
mains des Barbares. Dans cette ville, la Voie
impériale était large de trois cents mètres (!).
Des deux côtés se trouvaient des galeries couvertes où les marchands, jusque vers les années
1111-1117, avaient été autorisés à commercer.
Des barrières vernies noires et une double barrière rouge partageaient l’avenue du nord au sud.
Le passage central, réservé à l’empereur, était
interdit aux gens et aux chevaux. On circulait
sous les galeries, en dehors des barrières. Deux
petits canaux longeaient ces galeries ; on y avait
planté des lotus et, sur leurs bords, des pruniers,
des pêchers, des poiriers, des abricotiers, si bien
qu’au printemps on aurait cru une broderie de
couleurs vives 40 .
    Presque toutes les rues de Hangzhou semblent
avoir été recouvertes de larges dalles de pierre
comme on peut en voir encore aujourd’hui sur
les chemins au bord du lac et dans les environs
de la ville. L’humidité du sol rendait sans doute
nécessaire ce pavage et, d’ailleurs, la région ne
manquait pas de bonnes carrières. L’une des
avenues de Hangzhou au XIII e siècle portait le
nom de Rue de terre, ce qui indique peut-êtrequ’elle était seule en son genre. Marco Polo lui-même semble avoir été frappé par le dallage des
rues de la ville – et d’autant plus sans doute que
les chemins de la Chine du Nord, où il avait
longtemps séjourné, étaient tous en terre battue.
    « Il faut d’abord observer, dit-il, que les avenues de Quinsay sont pavées de pierres et de
briques ; sont de même pavés chemins et routes
qui vont dans chaque direction de la province de
Mangi (Chine du Sud), si bien que l’on peut se
rendre vers une région quelconque de celle-ci
sans se salir les pieds 41 . »
    Mais c’était à l’entretien de la Voie impériale
qu’on apportait le plus de soin. En 1271, le gouverneur de la ville reçut de la cour l’ordre de
réparer une portion de cette avenue au sud de la
Porte céleste, et un autre fonctionnaire fut
chargé de la remettre en état sur tout son parcours au nord de cette porte. Il y avait à l’origine, dit-on, 35 300 dalles disposées en long et
en large : 20 000 dalles manquantes ou brisées
furent remplacées au cours des travaux 42 .
    Un autre fait montre combien on veillait au
bon état de la voirie. Trois ans avant la réparation de la chaussée de la Voie impériale, en
1268, le gouverneur de la ville avait été chargé
de la réfection des ponts de Hangzhou. Ces
ponts, qui, en 1170, étaient au nombre de 71 à
l’intérieur des remparts, puis de 100 en 1250,
atteignaient le chiffre de 117 en 1271, sanscompter les 230 ponts qu’il y avait alors dans les
faubourgs de la ville. Or, plus de la moitié furent
démolis et reconstruits à neuf, et la plupart des
autres réparés. Les ponts bas, qui gênaient le trafic des canaux, furent surélevés, les ponts étroits
furent élargis, si bien que barques, gens et charrettes devinrent plus rares. Ces travaux de réfection durèrent d’octobre 1268 à novembre 1269,
et la dépense s’éleva au

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