La ville qui n'aimait pas son roi
Montpensier,
gouverneur de Normandie, promit toute l’aide qu’il pourrait envoyer. Le nouveau roi prit le titre de roi de France et de Navarre,
renonça à se rendre maître de Paris.
Ainsi, la guerre contre la Ligue ne se termina pas à la mort d’Henri III, ce ne fut que la fin de la guerre des Trois Henri.
Une autre guerre commença, incertaine, qui devait durer près de cinq ans. Cinq ans durant lesquels Olivier Hauteville resta
près d’Henri IV et mena de nombreuses actions à son service. Mais c’est une autre histoire que nous raconterons certainement.
Dans Paris, dès l’annonce de la mort d’Henri III, les ligueurs abandonnèrent les écharpes noires pour des écharpes vertes.
Les règles de vie changèrent, et ceux qui ne riaient pas furent considérés comme hérétiques tandis qu’on proclamait le cardinal
de Bourbon roi.
Le portrait de Jacques Clément fut placé sur les autels des églises et la Sorbonne demanda sa canonisation. On proposa de
lui ériger une statue dans l’église de Notre-Dame, et plus tard on vint en foule à Saint-Cloud racler la terre teinte de son
sang. La duchesse de Montpensier fit venir de son village la mère du régicide que l’on saluadans les églises comme une sainte par ce verset : « Béni soit le ventre qui t’a porté, bénies soient les mamelles qui ont
allaité saint Clément. »
Au début du nouveau règne, la princesse de Condé présenta une requête au conseil du roi pour demander le renvoi de son affaire
devant le parlement de Paris. Elle justifia sa demande comme ayant rang et prérogatives de princesse du sang. Henri IV la
lui accorda.
Le parlement défendit donc aux juges de Saint-Jean-d’Angély de continuer la procédure. Ils s’y refusèrent mais n’osèrent aller
plus loin contre elle. Finalement, en 1595, Henri IV parvint à imposer que le parlement de Paris juge l’affaire en dernier
ressort. La princesse fut alors complètement mise en liberté. En 1596 toutes les pièces du procès furent brûlées en présence
du premier président M. de Harlay. Le prince de Conti et le comte de Soissons, qui s’étaient déclarés contre leur belle-sœur,
en furent très mécontents mais ne poursuivirent pas.
Charles de Bourbon, le père de Nicolas Poulain, proclamé roi par la ligue mourut en prison en mai 1590 après avoir reconnu
son cousin Navarre comme roi.
Le marquis d’O servit fidèlement Henri IV comme surintendant des finances et assura la continuité entre les règnes. À sa mort,
après une longue agonie, Rosny lui succéda dans sa charge tandis que Philippe de Mornay s’éloignait progressivement d’Henri
IV après sa conversion au catholicisme, ne gardant que sa charge de gouverneur de Saumur.
Le Grand prévôt Richelieu mourut en 1590 après avoir servi fidèlement le nouveau roi aux batailles d’Arques et d’Ivry. Il
laissa à sa mort un jeune garçon de cinq ans nommé Armand qui devait devenir évêque de Luçon et premier des ministres de Louis
XIII.
Larchant fut tué devant Rouen en 1592 au service d’Henri IV. Bellegarde, le premier gentilhomme d’Henri IIIqui avait participé à l’assassinat du duc de Guise et assisté à la mort du dernier Valois rejoignit Henri IV et servit ensuite
son fils Louis XIII.
Alphonse d’Ornano fut nommé lieutenant-général du Dauphiné afin de pacifier la province. Maréchal de France en 1597, il se
démit de la charge de colonel général des Corses en faveur de son fils et devint gouverneur de Guyenne à la mort du maréchal
de Matignon.
M. de Boisdauphin, blessé et fait prisonnier à la bataille d’Ivry le 14 mars 1590, fit acte de soumission à Henri IV et devint
lui aussi maréchal de France en 1595, tout comme François de La Grange, seigneur de Montigny, également un des assassins du
duc de Guise.
Le chevalier d’Aumale périt à 28 ans, en 1591, en combattant Henri IV à Saint-Denis.
Edmond Bourgoing, prieur des jacobins, fut pris les armes à la main et tiré par quatre chevaux en 1590 pour complicité avec
Jacques Clément.
Achille de Harlay sortit de la Bastille contre une rançon de dix mille écus et devint premier président du parlement de Paris transféré à Tours. Barnabé Brisson, le conseiller nommé premier président à la place d’Achille de Harlay, fut pendu par le commissaire Louchart deux ans plus tard. Louchart fut à son tour pendu dans la salle des cariatides du Louvre, avec
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