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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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n’hésitait jamais à se faire passer pour un catholique pour tromper ses ennemis (c’est bien ce que lui reprochait Mornay!) et sa mère Isabeau de Limeuil était catholique et aurait voulu qu’elle soit élevée dans cette religion. Puisqu’elle acceptait que son mariage soit sous la double bénédiction, la messe ne pouvait lui faire peur. Elle promit donc qu’elle irait l’écouter.
    Cette difficulté étant réglée, ils demandèrent à Caudebec et au sergent d’armes d’Olivier de les rejoindre. M. deMornay souhaitait que Caudebec les accompagne, et Olivier savait qu’il pouvait compter sur Gracien Madaillan. Tous deux acceptèrent
     de les escorter. Ils s’installeraient ensuite chez Mme Sardini.
    M. de Mornay, rassuré, aborda alors un autre sujet.
    — Ce n’est pas seulement pour que vous recherchiez M. de Boisdauphin à la Croix-de-Lorraine, et que Cassandre découvre la vérité sur la mort de son frère, Olivier, que j’ai approuvé votre idée d’aller à Paris, car j’ai peu d’espoir que vous appreniez quoi que ce soit…
    Olivier vit que sa future épouse se raidissait à ces paroles.
    — Il faut voir la réalité en face, ma fille, lui dit doucement M. de Mornay. Même si vous trouvez M. de Laval, je ne vois pas pourquoi il vous raconterait ce qu’il faisait à Saint-Jean-d’Angély.
    Olivier et Cassandre échangèrent un regard complice. Eux avaient quelques idées sur la façon d’y parvenir.
    — Il y a une autre affaire, peut-être aussi importante, mais sur laquelle je n’ai que peu d’éléments…
    — Je vous écoute, monsieur, dit Olivier, intrigué.
    — C’est une histoire que m’a racontée monseigneur, juste avant que nous quittions Saint-Jean-d’Angély. Il n’y attachait pas d’importance, contrairement à moi… Il y a un mois, on a interpellé en Gascogne un chevalier hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem qui se rendait à Paris avec des laissez-passer du roi d’Espagne et du Grand prieur, M. de Valois 3 .
    — Je suppose que ce genre de voyage diplomatique est habituel, remarqua Olivier.
    — En effet, seulement M. Juan Moreo n’est pas un inconnu. Il était déjà venu en France, en 1584. C’est lui qui a signé en décembre, à Joinville, au nom de Philippe II, ce funeste traité accordant le trône au cardinal de Bourbon en présence de MM. de Mayneville, de Guise et de Mayenne.Moreo est au plus près du roi d’Espagne, mais commandeur de l’ordre, et avec ses laissez-passer, il était difficile de l’emprisonner
     ou de le renvoyer en Espagne. Il a donc été autorisé à poursuivre son chemin après que ses bagages eurent été fouillés et
     son courrier examiné. Apparemment, il n’y avait rien de répréhensible, sinon une lettre reçue d’un nommé Hercule…
    Mornay se tut un instant, ne sachant trop comment amener la suite tant ses soupçons étaient ténus.
    — Cet Hercule, dont Juan Moreo a affirmé qu’il était marchand drapier à Reims, répondait dans sa lettre qu’il était satisfait de l’accord conclu et qu’il viendrait à Paris chercher le paiement. Il demandait à être prévenu dès que le chariot arriverait dans la capitale.
    — Il n’y a rien là d’inquiétant.
    — Attendez! poursuivit Mornay en secouant la tête. Dans d’autres correspondances que nous avons saisies entre le roi d’Espagne et le duc de Guise, celui-ci prenait plusieurs fois le pseudonyme de Hercule pour signer ses lettres.
    — Il attendrait un paiement… Un transport d’or peut-être? demanda Cassandre.
    — C’est mon idée, mais Henri de Navarre n’y croit pas.
    — Vous voudriez que je retrouve ce Juan Moreo à Paris?
    — Oui, et que vous découvriez avec qui il est en relation.
    — Ce ne sera pas facile…
    — Rien ne sera facile! fit Cassandre en haussant les épaules.
    — Connaissez-vous l’ambassadeur d’Espagne? poursuivit Mornay après un bref regard à sa fille.
    — Non, monsieur.
    — Il se nomme Bernardino de Mendoza. Il est arrivé à Paris en octobre 1584, et dès mars 1585 il est entré en relation avec M. de Mayneville. Mendoza, Moreo et Mayneville sont désormais très proches. Mendoza a racheté l’hôtel que son cousin Diego avait fait construire rue Mauconseil, sur l’emplacement de l’ancien hôtel de Bourgogne.
    Olivier hocha la tête pour montrer qu’il connaissait l’histoire de cet hôtel situé non loin de sa maison, en haut de la rue
     Saint-Denis 4 . Robert, comte d’Artois

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