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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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bougies d’éclairage.
    — Je l’accepte volontiers car notre situation financière est bien mauvaise. Le curé de Saint-Eustache, qui détestait déjà les Confrères de la Passion, s’est pris d’une haine incompréhensible envers nous. Il a même demandé au Châtelet de fermer le théâtre. Mario assure la subsistance et le chauffage de la troupe. Ce sera lui que vous payerez.
    — Une chambre à l’hôtellerie de la Sainte-Reine coûte vingt sols, dit Cassandre. Il est juste que nous vous donnions autant. Deux chambres feront donc deux livres par jour.
    — Je préviendrai Mario et vous pourrez vous installer cet après-midi, fit le comédien. Où allez-vous dîner? Je vous propose les Trois-Maillezs, dans la rue Mauconseil, qui est fréquenté par les sots et les enfants sans souci. Personne ne peut vous y connaître.
    — Je préfère la Croix-Blanche, rue aux Ours. Les cabinets privés nous mettront à l’abri des indiscrétions. Ilfaut que vous nous appreniez tout ce que vous savez sur Mendoza.
    » Nous sommes samedi, Nicolas Poulain doit être chez lui. J’irais lui proposer de se joindre à nous.
    Venetianelli rassembla ses hauts-de-chausses et son pourpoint pour s’habiller. Pendant ce temps, Olivier continuait à l’interroger.
    — Vous êtes retourné jouer chez les Guise depuis votre retour de Jarnac?
    — Deux fois.
    — Vous avez vu Mme de Montpensier? demanda Cassandre.
    — Elle a assisté à une représentation, en effet.
    — Ce n’était pas imprudent de jouer devant elle? demanda Olivier. Et si elle vous avait reconnu… Vous étiez dans la cour de Garde-Épée quand on l’a fait partir…
    Il Magnifichino sourit malicieusement.
    — À Garde-Épée, c’était la nuit et je ne me suis jamais approché d’elle ou de ses gens. De surcroît, et vous avez dû le remarquer, ma barbe avait poussé au cours de notre voyage, et avant d’entrer dans le souterrain, j’avais poudré mes cheveux avec un peu de farine et foncé mon front au charbon de bois. Je me doutais bien que je croiserais sa route plus tard… Et puis, n’oubliez pas que je joue masqué et maquillé…
    Il se tut et cacha son visage avec ses mains qu’il écarta lentement. Progressivement, ils virent apparaître un individu aux
     traits âgés, aux joues creuses, à la bouche fine et boudeuse, aux gros yeux ahuris.
    — … J’ai toujours veillé à conserver ce visage là-bas.
    — Comment faites-vous? s’exclama Cassandre, émerveillée.
    — Je suis comédien. J’ai appris ça à ma naissance, madame! répondit Il Magnifichino en revenant à ses traits habituels. En décembre, poursuivit-il, quand j’ai joué à l’hôtel de Guise, Mme de Montpensier est même venue me complimenter! Elle se souvenait des Gelosi, mais ayantquitté la cour avant eux, jamais elle n’a imaginé que j’aie pu faire partie de ceux qui vous ont délivrée.
    — Et je vous remercie encore, monsieur Venetianelli! sourit Cassandre en lui faisant une révérence.
    Il Magnifichino s’approcha de la table sur laquelle se trouvait une coupe au milieu des flacons, des pots et des boîtes. Il farfouilla et
     saisit deux sortes d’anneaux en bois de la taille d’un auriculaire.
    — Monsieur Hauteville, laissez-moi vous mettre ça dans le nez.
    Olivier s’approcha, intrigué. Venetianelli lui écarta chaque narine et introduisit les anneaux.
    — C’est un peu gênant au début mais vous allez vite vous habituer. Regardez-vous dans ce miroir.
    Olivier s’approcha de la glace qui lui renvoya le visage d’un homme au nez épaté. Cassandre éclata de rire.
    — Je ne me reconnais pas, dit-il d’une voix nasillarde. Et j’ai du mal à respirer…
    — Ça passera. Vous pouvez facilement enlever ces anneaux ainsi.
    Il lui montra la manipulation.
    — Qu’allez-vous dire à votre troupe quand vous nous présenterez? poursuivit Olivier. Surtout si nous leur prenons une chambre.
    Sa voix déformée fit rire Cassandre.
    — Que vous êtes des amis! Ils s’en contenteront, répliqua Venetianelli en haussant les épaules.
    » Je vous l’ai dit, personne dans la troupe ne connaît mon rôle auprès de M. de Richelieu, mais ils ne sont pas plus sots que Nicolas Joubert! Lorsque nous allons jouer dans l’hôtel de quelque seigneur, je leur demande toujours d’écouter et de me rapporter ce qu’ils entendent. Ils savent que j’ai de l’argent. Je suis parti avec les Gelosi, et je suis revenu avec quelques milliers

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