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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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n’était pas un menteur, Olivier avait parlé au roi en présence du marquis. Sans doute celui-ci savait-il désormais que Cassandre était la fille naturelle du prince de Condé, une Bourbon. Peut-être voulait-il être honoré de la recevoir? Quoi qu’il en soit, il devait se rendre à la tour transmettre l’invitation. Il fallait juste qu’il s’assure de ne pas être suivi.
    Il resta un moment devant sa fenêtre à observer la rue où régnait une telle agitation en cette veille de Pâques qu’il était
     difficile de repérer un espion. Finalement, il se couvrit d’un manteau et d’un bonnet, ceignit son épée et sortit.
    Il descendit la rue Saint-Martin puis la rue Aubry-le Boucher jusqu’au cimetière des Innocents qu’il traversa, car au milieu
     des fosses, il était facile de repérer un suiveur. N’ayant rien remarqué, il s’engagea dans les Halles où la badaudaille vociférait
     devant la Compagnie des sots et des enfants sans souci qui jouait sur une estrade Le traître Judas se pendant par désespoir . Se glissant à travers le public déchaîné, il remonta vers l’ancienne porte Montmartredont il ne restait que les deux tours ruinées encadrant un portail ogival. Il se glissa par une poterne dans les ruines de
     l’antique enceinte et gagna la rue Neuve-Saint-François toute proche, puis le donjon de Jean sans Peur.
    Ayant transmis la demande du marquis d’O, appris que ses amis allaient fouiller l’appartement de Juan Moreo au Temple et écouté
     comment s’était déroulée l’entrevue avec le roi, Poulain rentra chez lui par la rue aux Ours.
    Mardi 19 avril
    À l’extrémité de la rue Verrerie, se situait la place du cimetière Saint-Jean. Depuis le Moyen Âge le cimetière avait été
     déplacé de l’autre côté de la rue de la rue Verrerie 2 et la place était devenue un marché, utilisée aussi pour les exécutions capitales, en particulier pour y brûler les hérétiques.
     Elle était entourée de tavernes, de cabarets et d’auberges où venaient se désaltérer chalands et boutiquiers ambulants : rôtisseurs,
     tailleurs, vendeurs de mort-aux-rats, d’oublies ou de pâtés. Les deux plus importantes de ces hôtelleries étaient le Mouton
     Blanc et la Croix-de-Lorraine.
    C’est le surlendemain de leur dîner avec le marquis d’O que François Caudebec et Olivier Hauteville s’y rendirent après avoir
     laissé leurs chevaux dans une écurie de la rue de Bercy. La veille, les deux sœurs et la mère de Serafina avaient taillé des
     casaques de velours noir parsemées de croix de Lorraine en broderie d’argent et des écharpes blanches brodées des mêmes croix.
     Ces vêtements, et leur chapeau noir broché aussi d’une croix, affichaient ostensiblement leur appartenance à la maison de
     Guise. Avec épée, main gauche et toquet à plume, ils passeraient indubitablement pour des gentilshommes ligueurs.
    Le souper chez le marquis d’O s’était finalement terminé dans une cordialité à laquelle Olivier ne s’attendait pas.Lors de leur départ, le marquis d’O avait même voulu marquer son estime envers les deux hommes en les accolant avec affectation. Cela avait été une chose étonnante pour Cassandre de voir le rugueux capitaine de son père, protestant trapu et austère, serrer dans ses bras l’arrogant gentilhomme catholique pommadé et parfumé. Avaient-ils convaincu le favori du roi qu’il pouvait accorder sa confiance et sa foi à Henri de Navarre? Olivier l’espérait.
    Il était dix heures et la grande salle de la Croix-de-Lorraine était à moitié pleine. Ils s’installèrent à une table à l’écart
     d’où ils avaient une vue sur la cuisine dans laquelle s’activaient cuisiniers et marmitons. Les uns plumaient de belles volailles,
     les autres lardaient des pièces de mouton, d’autres encore troussaient des pièces de gibier ou épluchaient des légumes. C’est
     Caudebec qui avait choisi la place, un coin particulièrement sombre avec une sortie par la cour de la cuisine en cas de danger.
    La salle était toute en longueur. Aux murs étaient suspendus des enseignes et des écus de bois à la croix de Lorraine. Devant
     eux, un grand tableau représentait le ciel avec un nuage blanc qui voilait une étoile d’or sous laquelle était écrit : Présente, mais cachée ; la devise du père d’Henri de Guise. Ceux qui passaient devant faisaient une génuflexion et un signe de croix.
    L’auberge était guisarde et ne s’en

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