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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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poursuivait.
    Ils glissèrent au sol dans une sente boueuse, se faufilant entre des piliers qui soutenaient la galerie. Ils longèrent ainsi
     des portes à judas et des porches fermés par des herses, essayant à chaque fois d’entrer pour se cacher mais tout était bien
     clos. Affolés, ils tirèrent vers un passage sur leur droite et déboulèrent dans une sorte de couloir formé par les encorbellements
     de deux maisons mitoyennes. Ils arrivèrent dans une courette où était installée la forge d’un artisan. L’homme et son aide,
     en tablier de cuir, les regardèrent courir, interloqués. Olivier entraîna Caudebec vers une sente obscure par où arrivaient
     des moines qui quêtaient dans les maisons au nom de Jésus, notre Sire . Pour pouvoir passer, il dut leur glisser un sol. Enfin ils débouchèrent dans la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie. Le vacarme habituel de la foule leur parut aussi doux qu’un chant céleste,
     car ils n’entendirent plus aucun cri de ceux qui étaient à leurs trousses.
    — On leur a échappé! haleta Olivier.
    — Il faut encore reprendre nos chevaux à l’écurie…
    — Nous irons d’ici une heure ou deux. Installons-nous dans ce cabaret pour l’instant.
    C’est après s’être fait servir dans le coin le plus sombre de la salle qu’Olivier dit à Caudebec :
    — J’ai l’impression que Cabasset nous a volontairement laissé le temps de nous enfuir, pourquoi?

    Quelques heures plus tard, le capitaine Cabasset rentra à l’hôtel du Petit-Bourbon accompagné de quelques-uns des spadassins
     de la Croix-de-Lorraine.
    Mme de Montpensier les reçut dans un cabinet qui jouxtait sa chambre et les interrogea pour s’assurer de leur fidélité avant
     de leur remettre à chacun cinquante écus. Les traine-rapières reçurent ordre de quitter l’hôtellerie pour aller dans la maison
     de la duchesse, à Bel-Esbat, sur le chemin de Vincennes. Ils y resteraient jusqu’au jour où Cabasset leur communiquerait l’heure
     de l’entreprise.
    Après leur départ, le capitaine resta seul avec la sœur du duc de Guise.
    — Madame, il s’est produit tout à l’heure un fâcheux incident, tandis que j’entrais dans la Croix-de-Lorraine. À une table, il y avait deux hommes dont le visage et la silhouette ne m’étaient pas inconnus, j’ai malheureusement mis plusieurs minutes pour les identifier, car ils étaient grimés. C’était M. Hauteville et l’un des hommes qui ont attaqué Garde-Épée.
    La duchesse blêmit.
    — Il est donc toujours à Paris, murmura-t-elle.
    — Oui, madame, mais surtout pourquoi à la Croix-de-Lorraine?
    — Pourrait-il savoir ce que je prépare?
    — Je l’ignore, madame. Je m’inquiète des espions autour de nous.
    Un instant, l’idée que Cabasset le trahissait effleura Mme de Montpensier, puis elle chassa ce soupçon. Un félon ne lui aurait
     jamais dit qu’il avait vu Hauteville. Alors elle pensa à nouveau à une sorcellerie. Tandis qu’elle ressentait des picotement
     dans le dos, elle s’efforça de chasser cette éventualité. Si Hauteville avait signé un pacte avec le Diable, leur cause était
     perdue.
    — Les curés n’ont rien appris sur sa présence? s’enquit-elle, la voix inquiète.
    — J’en ai parlé à Boucher, mais je n’ai rien su depuis.
    — Faites venir mon secrétaire. Vous lui décrirez comment ils étaient habillés. Je veux qu’il y ait des placards collés dans tout Paris dès demain. Il y aura une récompense de cent écus au soleil pour qui les dénoncera ainsi que leurs complices. Prévenez aussi les gens de la Croix-de-Lorraine, au cas où ils auraient l’impudence de revenir, et tenez-vous prêt avec une dizaine de vos hommes. Je veux que vous capturiez Hauteville vivant. Il doit parler, et il paiera cher ce qu’il m’a fait subir… Quant à notre projet, poursuivons-le comme si de rien n’était. Il sera temps d’aviser au dernier moment.
    Cabasset s’apprêtait à partir quand elle ajouta :
    — Je veux aussi qu’on surveille la maison de Nicolas Poulain.

    Au même moment, on tenait conseil de guerre dans la chambre d’Olivier. Que Cabasset l’ait vu et poursuivi, même après cet
     inexplicable moment de retard, était une catastrophe. La duchesse de Montpensier et le duc de Mayenne allaient savoir qu’il
     était à Paris, et qu’il s’intéressait à la Croix-de-Lorraine. Ils mettraient à sa recherche toutes les forces de la Ligue,
     tous les

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