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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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prédicateurs papistes, tous les dizeniers et cinquanteniers appartenant à la sainte union.
    — Nous pourrions quitter Paris et attendre chez ma mère jusqu’au début de mai, proposa Cassandre.
    — Si la Ligue est prévenue, dit Venetianelli, les portes sont dès à présent étroitement surveillées. Ce serait le meilleur moyen de vous faire prendre. Il vaut mieux que vous restiez cachés ici.
    — Lorenzino a raison, il suffit qu’on m’oublie, décida Olivier. À compter de demain, plus de sorties dans Paris.
    — Et pour le convoi d’or? demanda Cabasset.
    — D’ici deux semaines, s’ils n’ont aucune trace de moi, ils penseront que j’ai quitté la ville. Et pour pratiquer notre surveillance à la porte Saint-Denis, Venetianelli me grimera.
    — Nous étions peut-être sur le point de trouver Laval! ragea Caudebec.
    — Oui, mais on ne peut chasser deux lièvres à la fois. L’or de Guise est plus important.
    — Je pourrais me rendre à la Croix-de-Lorraine, suggéra Venetianelli, et chercher moi-même ce Laval.
    — Non! Nous avons parlé de lui à une servante. Elle a cru qu’il s’agissait d’une vengeance entre gentilshommes, mais maintenant, elle doit savoir que nous sommes des espions. Elle a dû parler de nous autour d’elle. Quiconque reviendrait se renseigner serait vite repéré. Restons cachés et faisons-nous oublier.
    — Certains parmi les enfants sans souci seront surpris de ne plus nous voir. Et avec cette affiche, ils pourraient se poser des questions, remarqua Caudebec.
    — Vous avez raison, il faut donc que vous continuiez à les rencontrer, dit Venetianelli après un instant de réflexion. Mais j’ai peut-être une solution. J’ai vu Engoulevent, ce matin. Notre prince des sots se désespère. Pour Pâques, il faisait jouer aux Halles : Le traître Judas se pendant par désespoir , une sotie qui a connu un grand succès. Seulement, ceux qui tenaient les rôles du légionnaire romain et de Judas ont décidé
     d’arrêter et personne ne veut les remplacer. Pourtant, Engoulevent voulait poursuivre les représentations jusqu’à la fin du mois. Pourquoi ne prendriez-vous pas la place des partants? Comme ce sont des rôles muets, même si vous jouez mal, vous passerez inaperçus!
    Olivier sourit à son ironie.
    — Et qui irait chercher Olivier Hauteville, seigneur de Fleur-de-Lis dans un sot sans soucis? ironisa encore Il Magnifichino .
    — Et moi, je m’occuperai des costumes, plaisanta Cassandre. Savez-vous comment était habillé Judas?
    1   3 février 1576.
    2   On le voit parfaitement sur le plan de Jaillot.
    3   Filons!

13.
    Le mercredi soir, M. Pasquier, le valet de chambre de Richelieu, apporta à un billet à la boutique du Drageoir Bleu. Des serviteurs
     du Grand prévôt avaient observé des allées et venues suspectes aussi conseillait-il à Nicolas Poulain de ne plus venir à l’hôtel
     de Losse mais de se rendre chez un de ses agents secrets, un huissier du conseil nommé Frinchier, rue des Bons-Enfants.
    Poulain s’exécuta dès le lendemain en s’inquiétant sur ce que savait cet homme de son activité d’espion.
    Frinchier était un homme encore jeune mais si bien nourri qu’il affichait déjà un triple menton ballottant à chacune de ses
     paroles. Il ne lui posa aucune question et lui dit seulement qu’il parlerait de lui à M. de Petrepol, gentilhomme de la chambre,
     après le conseil qui aurait lieu au Louvre. Il lui demanda de revenir l’après-midi où il lui ferait part de ce qui aurait
     été décidé.
    Quand Poulain revint, l’huissier lui annonça qu’il était attendu au Louvre le lendemain vendredi, à six heures dumatin, au pont-levis de la rue Fromenteau. Il ajouta que M. de Richelieu lui avait fait préparer un mémoire fantaisiste dans
     lequel Nicolas Poulain, lieutenant du prévôt d’Île-de-France, demandait au conseil le paiement de ses gages en retard. Ce
     mémoire, expliqua doctement l’huissier en le lui remettant, lui permettrait de justifier sa visite au Louvre au cas où la
     Ligue l’apprendrait.
    Ces paroles provoquèrent une poussée d’inquiétude chez Poulain. Ainsi cet agent de Richelieu savait qui il était! Certes, l’idée du mémoire était un moyen astucieux pour éloigner les soupçons, mais une nouvelle personne était désormais informée de son activité d’espion du roi. Il ne pouvait qu’espérer que cet huissier n’allait pas le trahir.
    Le soir même, Jean de Bussy

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