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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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voulait plus continuer. Que dirait-on si on apprenait qu’un gentilhomme du roi de Navarre acceptait de telles avanies!
    Pourtant, l’avantage de ce rôle, lui avait dit Venetianelli en s’esclaffant, c’est que personne ne pourrait imaginer qu’il
     était Olivier Hauteville, recherché par la sainte Ligue.
    C’était une piètre consolation!
    Voilà pourquoi, ce lundi de la Saint-Marc, la société des sots était réunie. La pièce connaissait un immense succès mais devait
     s’arrêter. Chacun – sauf Olivier et Caudebec –était catastrophé, car, la veille, tout le quartier était venu pour abreuver d’insultes Judas et la recette avait été exceptionnelle.
    C’était la première fois qu’Olivier voyait le seigneur d’Engoulevent – le prince des sots – d’humeur sombre. C’est que Nicolas Joubert était persuadé qu’il ne connaîtrait jamais à nouveau un tel succès. Son rêve d’intégrer les confrères de la Passion ou la compagnie de Mario s’effondrait uniquement parce que ces deux-là n’acceptaient pas les conséquences de leur gloire! Et pourtant, qu’était-ce que des crachats et des œufs pourris pour un artiste?
    Olivier et Caudebec étaient cependant d’accord pour jouer encore, mais dans une autre sotie. La mort dans l’âme, Engoulevent
     leur proposa donc d’autres pièces de son répertoire et Olivier accepta d’être une âme pas trop noire dans Saint Michel pesant les âmes , espérant ainsi être mieux traité par le public.
    C’est durant cette discussion que Nicolas Poulain entra dans le cabaret. Dès qu’Olivier le vit, il lui fit un signe de connivence.
     Poulain ressortit aussitôt et Olivier et Caudebec le suivirent, prétextant un besoin naturel.
    Nicolas Poulain s’était éloigné vers un groupe d’arbres. Ils le rejoignirent, assurés de ne pas être observés.
    — J’aurais préféré que vous ayez quitté Paris, leur reprocha Poulain.
    — Ce n’était plus possible, Nicolas, tu vas comprendre pourquoi quand je t’aurai dit ce qu’on a découvert chez don Moreo. Et puis l’insurrection que tu redoutais n’a pas eu lieu.
    — Tout simplement parce que j’ai prévenu le roi qui a fait venir quatre mille Suisses. Pris de peur, La Chapelle a tout annulé. Mais l’entreprise n’est que repoussée. Guise a promis d’arriver à Paris d’ici deux semaines, quand le roi sera de retour. En attendant, il a fait entrer de nouveaux capitaines et l’un d’eux est Boisdauphin, c’est pour cela que je viens te prévenir. Je viens de le rencontrer à l’hostellerie de l’Arbalète, sur le chemin de l’abbaye de Saint-Germain.C’est là que sont installés une bonne partie des Lorrains, mais Boisdauphin loge à la Croix-de-Lorraine.
    — Nous ne pouvons y retourner, remarqua Caudebec. Nous avons été reconnus mercredi par le capitaine Cabasset, et la Ligue a mis notre tête à prix.
    — J’ai vu l’affiche, opina Nicolas. Comment avez-vous échappé à Cabasset?
    Olivier lui fit un récit de ce qui s’était passé pendant que Poulain affichait un sourire goguenard.
    — Pas de chance! dit-il enfin, car il y a deux Croix-de-Lorraine et vous n’êtes pas allés à la bonne!
    — Deux?
    — L’autre est dans la rue des Cordeliers, près de l’église de Saint-Cosme, à quelques pas de l’Arbalète.
    — Je suis un maître sot! s’exclama Olivier. Maintenant que tu me le dis, je me souviens de ce cabaret! Je crois même y être allé quand j’étais à la Sorbonne. Nous irons demain, et cette fois nous découvrirons la vérité sur Bordeaux et Belcastel.
    — Soyez prudents! Ce cabaret est à deux pas de l’hôtel du Petit-Bourbon. Si Mme de Montpensier t’apercevait, tu n’aurais aucune pitié à attendre d’elle. Surtout n’oubliez pas que l’insurrection n’a été que reportée. Guise sera là dans une quinzaine avec ses troupes.
    — Raison de plus pour trouver Boisdauphin au plus vite. Voici maintenant ce que nous avons découvert en fouillant le courrier de don Moreo dans son appartement du Temple : il attend bien un chargement d’or destiné à Guise qui arrivera au début du mois de mai, avec de la poudre.
    — Les ligueurs attendent aussi de la poudre m’a dit Mayneville, médita Poulain à voix haute. Peut-être est-ce le même chargement. Que comptez-vous faire?
    — Surveiller les portes Saint-Denis et Saint-Martin, et découvrir où on conduit l’or.
    — Et après?
    — J’avais songé à

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