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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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et son dormant. Un ticket de chemin de fer. La destination, Carcassonne, était lisible, mais il manquait le nom de la gare où il avait été émis.
    Les cloches de Saint-Gimer égrenant les heures lui rappelèrent qu'il lui restait peu de temps pour son rendez-vous. Après s'être assuré que tout était à la place où il l'avait trouvé, il sortit par où il était entré.
    Vingt minutes plus tard, il était installé à son balcon du quai de Paicherou, dominant la rivière et la cité médiévale. Sur la table, devant lui, une bouteille de Château Villerambert-Moureau ; sur ses genoux, le dossier de Jeanne Giraud apporté par sa secrétaire. Un autre dossier concernait les résultats préliminaires du légiste à propos des squelettes retrouvés dans la caverne.
    Authié réfléchit un instant, puis retira quelques feuillets du dossier Giraud. Ayant refermé l'enveloppe qui le contenait, il se servit un verre de vin et attendit la venue de son visiteur.

32
    Le long du quai de Paicherou, hommes et femmes installés sur des bancs regardaient l'Aude couler en contrebas. Les pelouses entretenues des jardins publics se partageaient entre sentiers et massifs de fleurs dans une débauche de lilas, coquelicots, delphiniums et autres géraniums, dont les couleurs criardes s'ajoutaient à celles, tout aussi tapageuses, des aires de jeux.
    Marie-Cécile jeta un regard appréciatif à l'immeuble où habitait Authié. Il correspondait en tout point à ce à quoi elle s'attendait. Le quartier était calme et discret. De ceux où les gens parlent à voix basse et au sein desquels se côtoient immeubles de luxe et pavillons anciens. Tandis qu'elle observait les environs, une cycliste passa, vision fugace d'un foulard mauve et d'une chemise d'un rouge flamboyant.
    Elle se rendit compte qu'on l'observait. Sans tourner la tête, elle leva subrepticement les yeux et aperçut un homme accoudé au balcon du second étage en train de contempler la limousine. Reconnaissant Authié d'après les photographies qu'on lui avait procurées, elle esquissa un sourire. À cette distance, elles ne lui rendaient pas justice.
    Comme son chauffeur allait sonner à la porte de l'immeuble, elle le vit disparaître derrière ses portes-fenêtres. L'homme lui ouvrait la portière qu'Authié était déjà en bas, prêt à l'accueillir.
    Marie-Cécile avait choisi sa tenue avec le plus grand soin : une robe de lin beige sans manches avec veste assortie. Le tout très simple et élégant.
    De près, sa première impression se vit renforcée. De haute taille, Authié avait belle allure. Il portait un costume sport bien coupé sur une chemise blanche unie. Les cheveux coiffés en arrière mettaient en exergue la finesse et la pâleur de ses traits. Son regard déroutant laissait entrevoir, au-delà de son urbanité, la détermination et la pugnacité d'un battant implacable.
    Dix minutes plus tard, Marie-Cécile savait assez précisément à qui elle avait affaire. Toujours souriante, elle se pencha pour écraser sa cigarette dans le cendrier de cristal.
    « Bien, venons-en à nos affaires. Nous serions mieux à l'intérieur », décida-t-elle.
    Authié s'effaça pour l'introduire au salon, vaste pièce au style impersonnel où, sur un tapis de couleur claire, des fauteuils à haut dossier entouraient une épaisse dalle de verre faisant office de table basse.
    « Puis-je vous proposer quelque chose à boire ?
    — Volontiers, un Ricard, si vous avez. »
    Marie-Cécile prit place dans un des fauteuils de cuir crème disposés en équerre de part et d'autre d'une table d'angle, et observa Authié s'affairant à la préparation de la boisson anisée.
    Après lui avoir apporté son verre, il alla s'installer sur le fauteuil qui lui faisait face.
    « Merci, dit-elle. Alors, Paul, j'aimerais que vous m'exposiez de façon très précise la chronologie des événements. »
    Si ce ton péremptoire déplut à Authié, il n'en laissa rien paraître. Tandis qu'il énonçait les faits un à un, Marie-Cécile l'écouta avec une grande attention. Le rapport était net et précis, conforme à ce qu'il lui avait précédemment appris.
    « Et qu'en est-il des squelettes ? Les a-t-on transportés à Toulouse ?
    — Tout à fait. Au pavillon médico-légal du département.
    — Quand pensez-vous avoir des nouvelles de ce côté-là ? »
    En guise de réponse, il lui fit passer l'enveloppe qu'il avait posée devant lui sur la table basse. Un certain goût du

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