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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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messire. Je vous en donne ma parole. »
    Du Mas n'en gardait pas moins les doigts plantés dans l'avant-bras de son amante.
    « Pensiez-vous que je ne l'avais point remarqué ? Je vous ai vus ensemble, Oriane. »
    Une bouffée de soulagement mit un terme à sa confusion. Elle comprenait à présent son acrimonie : Guilhem s'était mépris sur l'identité de l'homme qui l'accompagnait. Puisqu'il en était ainsi, autant tourner ce malentendu à son propre avantage, songea-t-elle.
    « Laissez-moi m'en retourner, regimba-t-elle en tentant de se libérer de la poigne qui l'étreignait. Pour votre gouverne, messire, je vous rappelle que c'est vous qui avez décidé que nous ne nous reverrions plus. » Elle rejeta sa chevelure en arrière, le regard étincelant de défi. « Or, s'il me plaît de chercher auprès d'un autre quelque réconfort, cela ne vous regarde en aucune façon. Vous n'avez aucun droit sur moi.
    — Qui est-il ? »
    Oriane y songea hâtivement. Il lui fallait avancer un nom apte à le satisfaire.
    « Avant que je ne vous révèle son nom, vous devez me promettre de ne rien entreprendre d'insensé, plaida-t-elle afin de gagner du temps.
    — À cette heure, vous n'êtes guère en position de poser des conditions, dame.
    — Allons donc ailleurs. Dans ma chambre, dans la cour, peu importe le lieu. Si Alaïs venait à apparaître… »
    À l'expression désorientée de son amant, Oriane comprit qu'il craignait par-dessus tout qu'Alaïs n'apprît son infidélité, et, dès lors, qu'elle était le seul maître du jeu.
    « Fort bien », concéda-t-il avec une rudesse forcée.
    Ouvrant la porte de sa main libre, il la conduisit, mi-tirant mi-poussant, à travers les couloirs. Au moment où ils atteignirent la chambre, Oriane avait rassemblé ses esprits.
    « Parlez, dame », ordonna-t-il.
    Tête basse et regard piteux, elle avoua alors avoir succombé aux assiduités du fils d'un vassal du vicomte, lequel était, selon ses dires, un de ses plus anciens admirateurs.
    « Est-ce la vérité ?
    — Je le jure sur ma vie », murmura-t-elle, en l'observant à travers ses cils humectés de larmes.
    Si le regard de l'homme demeurait soupçonneux, Oriane ne manqua pas d'y déceler une ombre d'hésitation.
    « Cela ne me dit point ce que vous faisiez dans la chambre de mon épouse.
    — J'y sauvegardais tout bonnement votre réputation en y rapportant un objet qui vous appartient.
    — De quel objet s'agit-il ?
    — Mon époux a trouvé une boucle dans ma chambre, expliqua-t-elle en esquissant sa forme de ses mains. De cette dimension, en cuivre et en argent.
    — J'ai en effet égaré une telle boucle, admit-il.
    — Jehan était décidé à en découvrir le propriétaire et à divulguer son nom. Sachant que c'était vous, j'ai pensé que le mieux serait de vous la rapporter.
    — Pourquoi ne me l'avoir point remise en mains propres, dans ce cas ?
    — Vous m'évitiez, messire, lui rappela-t-elle. J'ignorais à quel moment je pourrais vous revoir, si tant est que cela fût possible. En outre, si l'on nous avait aperçus ensemble, la preuve eût été faite de ce qui nous rapprochait. Vous pouvez juger de l'inconséquence de mes actes, mais ne doutez point de mes bonnes intentions. »
    Oriane devinait qu'il n'était pas convaincu, cependant, elle se garda d'argumenter plus avant. Elle le vit porter la main à sa dague.
    « Si vous en soufflez un seul mot à Alaïs, je vous tuerai, Oriane. Dieu m'en est témoin.
    — Elle n'apprendra point votre félonie de ma bouche, déclara-t-elle avec un demi-sourire. À moins, bien sûr, qu'aucun autre choix ne me soit laissé. Vous devez comprendre que je dois avant tout me protéger. C'est pourquoi… » Elle marqua une pause, pendant que Guilhem prenait une grande inspiration. « C'est pourquoi, en pareille occurrence, je requiers une faveur de vous.
    — Et si je n'y étais point disposé ?
    — Je voudrais savoir si mon père a confié à Alaïs un objet de grande valeur, rien de plus.
    — C'est épier mon épouse que vous me demandez là, dit-il d'un ton à la fois incrédule et outré. Je ne me livrerai point à de telles manigances, Oriane, et vous ne ferez rien qui puisse lui nuire non plus.
    — Oh, que si ! Seule votre crainte d'être démasqué motive ce soudain accès de chevalerie. C'est bien vous, pourtant, qui l'avez bafouée au cours des nuits passées en ma compagnie. Je ne veux qu'un renseignement, et je l'obtiendrai, avec ou sans votre

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