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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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machinalement l'enveloppe dans sa poche.
    — J'ai un message à vous transmettre de la part de M. Audric Baillard. Il aimerait que vous le rejoigniez au cimetière. »
    Le visage de la femme ne lui était pas inconnu, cependant, elle ne parvenait pas à le resituer.
    « Nous nous connaissons ? demanda-t-elle.
    — Oui, j'appartiens à l'étude de Daniel Delagarde », répliqua-t-elle précipitamment, après un instant d'hésitation.
    Alice l'observa encore. Elle ne se la rappelait pas, mais il est vrai que l'étude comptait de nombreux employés.
    « M. Baillard vous attend près de la tombe des Giraud-Biau.
    — Vraiment ? s'étonna-t-elle. Pourquoi n'est-il pas venu lui-même ?
    — Je dois partir, maintenant. »
    Sur ces mots, la femme fit volte-face et disparut, laissant Alice abasourdie. Au regard interrogateur qu'elle adressa à la réceptionniste, celle-ci répondit par un haussement d'épaules désabusé.
    Elle consulta sa montre-bracelet. Elle avait envie de partir ; un long trajet l'attendait. Sauf que quelques minutes plus tôt ou plus tard ne changeraient rien à l'affaire.
    « À demain », lança-t-elle à la réceptionniste, déjà replongée dans ses occupations.
    Elle fit le détour jusqu'à sa voiture pour y déposer son sac à dos puis, vaguement irritée, prit le chemin du cimetière.
     
    Sitôt franchies les hautes grilles de fer qui cernaient les lieux, l'atmosphère changea du tout au tout. Au bour-donnement de la Cité en train de s'éveiller se substitua une surprenante quiétude.
    Sur sa droite, un petit bâtiment blanchi à la chaux, au mur duquel étaient suspendus quantité d'arrosoirs de plastique verts ou noirs. Par la fenêtre, Alice remarqua un vieux veston posé sur le dossier d'une chaise, ainsi que, sur la table, un journal déplié, comme si quelqu'un venait de quitter brusquement l'endroit.
    Soudain sur le qui-vive, elle suivit l'allée centrale. Le climat y était oppressant. Pierres tombales sculptées serties de camées en porcelaine, épitaphes sur granit noir indiquant noms et dates, dernières demeures pour familles désireuses de marquer ad vitam aeternam leur passage en ce bas monde.
    Des photographies de personnes prématurément décédées le disputaient à celles d'augustes vieillards. Au pied de nombreuses tombes, des fleurs, parfois naturelles et fanées, d'autres en soie, en matière plastique ou en porcelaine.
    Suivant les directives de Karen Fleury, Alice n'eut aucune difficulté à trouver celle des Giraud-Biau. Large dalle de granit surélevée, située au bout de l'allée centrale, elle était surmontée d'un ange de pierre aux bras étendus et aux ailes déployées.
    Un regard circulaire ne lui permit pas de déceler la présence du dénommé Baillard.
    Elle laissa courir ses doigts sur le granit poli. Ci gisaient de nombreux membres de la famille de Jeanne Giraud, personne dont elle ne savait rien, sinon qu'elle faisait le lien entre Baillard et sa tante Grace. Elle ne prit conscience de l'étrangeté du choix de cet espace pour mettre sa tante en terre qu'au moment où elle examina les noms gravés sur la stèle.
    Un bruit émanant d'une allée transversale attira son attention. Elle tourna la tête, s'attendant à voir le vieil homme de la photographie se diriger vers elle.
    « Docteur Tanner ? »
    Deux hommes de type méditerranéen, portant costume d'été et lunettes de soleil s'approchèrent d'elle.
    « Oui ? »
    Le plus petit produisit une plaque.
    « Police. Nous aimerions vous poser quelques questions. »
    Alice sentit son estomac chavirer.
    « À quel propos ?
    — Nous n'en avons que pour quelques minutes, madame.
    — J'aimerais voir une pièce d'identité. »
    De la poche intérieure de son veston l'individu sortit une carte. Alice ne put se faire d'opinion quant à son authenticité, mais l'arme dans son baudrier semblait bien réelle. Son pouls s'accéléra.
    Elle affecta de l'examiner, tout en jetant un coup d'œil furtif aux environs. Où que ce fût, il n'y avait pas âme qui vive.
    « De quoi s'agit-il ? reprit-elle, d'une voix qu'elle voulait sereine.
    — Si vous voulez bien nous suivre… »
    Ils ne peuvent rien tenter en plein jour.
    Alice comprit, hélas trop tard, pourquoi la femme porteuse du message lui semblait familière. Elle ressemblait étrangement à l'homme qu'elle avait entr'aperçu dans sa chambre, la veille au soir. Cet homme-là .
    Du coin de l'œil, elle repéra une volée de marches

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