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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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aide. Cependant, si l'envie vous prenait d'y faire obstacle… »
    Elle laissa la menace en suspens.
    « Vous n'oseriez point.
    — Ce serait peu de chose pour moi que de relater à Alaïs ce que nous avons vécu ensemble, les serments que vous m'avez murmurés, les présents que vous m'avez offerts. Elle me croira, messire, car les turpitudes de votre âme se lisent sur votre visage. »
    Dégoûté, autant d'Oriane que de lui-même, Guilhem alla ouvrir la porte.
    « Que le diable vous emporte, Oriane ! » tempêta-t-il en quittant brusquement les lieux.
    La jeune femme sourit. Elle le tenait dans ses rets.
     
    Alaïs avait passé l'après-midi à quérir son père, sans que personne l'eût aperçu. Elle s'était aventurée dans la Cité, espérant tout du moins s'entretenir avec Esclarmonde, mais la gardienne et Sajhë avaient quitté Sant-Miquel sans regagner leur demeure pour autant.
    Partagée entre inquiétude et épuisement, elle finit par regagner sa chambre. Trop anxieuse pour espérer s'endormir, elle alluma une lampe et s'assit à sa table sur laquelle elle finit néanmoins par s'assoupir.
    Les cloches sonnaient à peine la première heure lorsque des pas à sa porte l'arrachèrent à son sommeil. Levant la tête d'entre ses bras repliés, elle tourna un regard chassieux en direction du bruit.
    « Rixende, murmura-t-elle, est-ce vous ?
    — Nenni, ce n'est point Rixende, répondit une voix masculine.
    — Guilhem ? »
    Ce dernier sortit de l'ombre, un sourire mal assuré sur les lèvres.
    « Pardonnez-moi. J'avais promis de ne point vous importuner, je le sais, mais… Puis-je ? »
    Alaïs se redressa.
    « J'étais à la chapelle, expliqua-t-il. J'ai prié. Je crains pourtant que ma supplique n'ait été entendue. »
    Le jeune homme alla prendre place au pied du lit. Alaïs hésita un instant, puis alla l'y rejoindre, comprenant qu'une pensée hantait son esprit.
    « Attendez, souffla-t-elle. Laissez-moi vous aider. »
    Après lui avoir retiré ses bottes, elle le débarrassa de ses harnais et de son ceinturon, qui churent sur le sol avec un bruit de métal.
    « Que pense le vicomte des événements à venir ? » s'enquit-elle.
    Guilhem se laissa tomber sur le dos pour répondre, paupières closes :
    « Que l'host attaquera Sant-Vicens en premier lieu, puis ce sera le tour de Sant-Miquel, afin de se rapprocher autant que possible des murs de la Ciutat . »
    Alaïs s'assit à côté de lui et lui écarta les cheveux du visage. Le seul contact de sa peau lui tira un frisson.
    « Vous devriez dormir, messire. Toutes vos forces seront nécessaires pour la bataille qui s'en vient. »
    Ouvrant les yeux, Guilhem lui sourit paresseusement.
    « Vous pourriez m'y aider. »
    Alaïs sourit à son tour et s'empara d'un flacon d'une décoction de romarin posé sur une table proche. À genoux sur le lit, elle entreprit d'en masser les tempes de son époux.
    « En cherchant mon père tantôt, je suis passée près de la chambre de ma sœur. Il m'a semblé qu'elle n'y était point seule.
    — Congost l'y avait sans doute rejointe, répondit précipitamment le jeune homme.
    — Je ne le pense point. Il a pris ses quartiers à la tour Pinte, avec ses scribes, au cas où le vicomte ferait appel à lui. J'ai cru ouïr des éclats de voix », ajouta-t-elle après un court instant.
    Guilhem posa le doigt sur sa bouche pour lui intimer le silence.
    « C'en est assez d'Oriane », murmura-t-il en lui entourant la taille pour l'attirer contre lui. Elle perçut un goût de vin sur ses lèvres. « Vous embaumez le miel et la camomille. » Il dénoua ses cheveux qui tombèrent en spirales autour de son visage. « Mon còr… »
    Elle sentit les poils de sa nuque se hérisser sous son toucher, au contact intime et enfiévrant de leurs épidermes. Lentement, précautionneusement, sans la quitter un instant du regard, il lui dénuda les épaules, puis la poitrine jusqu'à la taille. Alaïs changea de position, en sorte que le vêtement tomba sur le sol comme une vieille mue.
    Guilhem tira la courtepointe pour qu'elle pût se glisser dessous, puis l'installa sur les oreillers encore imprégnés de sa propre odeur. Ils demeurèrent un instant ainsi, côte à côte, hanche contre hanche, pied froid contre peau brûlante. Enfin, il se pencha sur elle, son souffle lui caressant la peau comme une brise d'été. Ses lèvres la parcoururent, sa langue erra, descendit jusqu'aux seins. Alaïs retint son souffle

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