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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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table avec un tabouret. Au fond de l'âtre subsistaient les cendres grises d'un feu depuis longtemps éteint, parmi quelques morceaux de bois et de papier à demi consumés. Une marmite en métal était pendue à la crémaillère. Will voyait des coulées graisseuses figées sur le bord.
    Il se laissa retomber sur son grabat et la couverture rêche qui le recouvrait, en se demandant où Alice pouvait se trouver en ce moment.
    De l'extérieur, lui parvint un bruit de pas suivi de celui d'une clé tournant dans un cadenas, le tintement de la chaîne tombant sur le sol, puis le grincement arthritique de la porte que l'on poussait, précédant une voix qu'il ne reconnut qu'à moitié.
    « C'est l'heure. »
     
    Shelagh éprouva la sensation de l'air extérieur sur ses membres nus, en même temps que celle d'être transportée.
    Lorsqu'elle quitta la ferme, elle reconnut la voix d'Authié parmi les murmures. Puis il y eut le contact froid et légèrement humide d'un air souterrain, l'impression que le sol descendait. Les deux hommes qui la retenaient captive étaient là, près d'elle. À la longue, elle avait fini par s'habituer à leurs relents vulgaires d'après-rasage et de tabac bon marché, à leur menaçante virilité qui la paralysait.
    Ils lui avaient de nouveau attaché les jambes. Ses bras étaient maintenus si serrés que les omoplates lui rentraient dans le dos. Elle avait un œil complètement tuméfié. Le manque de nourriture, l'absence de lumière et toutes les drogues qu'on lui avait administrées pour l'empêcher de se débattre lui donnaient le vertige. Cependant, elle savait exactement où on l'avait conduite.
    Authié l'avait ramenée dans la grotte. Elle en perçut l'atmosphère au moment même où elle quitta le souterrain, sentit la tension des jambes de celui qui la portait quand il descendit dans la cuvette où elle avait découvert Alice inconsciente.
    Elle enregistra une lueur quelque part, peut-être sur l'autel. L'homme s'immobilisa. Ils se trouvaient au fond de la grotte, au-delà de l'endroit où elle s'était aventurée. Il la fit glisser de ses épaules comme un poids mort, pour la laisser tomber rudement sur le sol. Une douleur l'élança sur le côté, quoique les drogues eussent fini par annihiler toute sensation.
    Elle ne comprenait pas pourquoi elle était encore en vie.
    L'homme la saisit par les aisselles et la traîna sur le sol. Les cailloux et les rochers pointus lui éraflaient les chevilles et la plante des pieds. Elle eut la nette impression d'être attachée à un objet de métal, un anneau ou un crochet scellé dans le sol.
    L'imaginant toujours inanimée, les deux hommes s'entretenaient à voix basse :
    « Tu as posé combien de charges ?
    — Quatre.
    — Elles exploseront quand ?
    — Juste après dix heures. Il le fera lui-même. »
    Elle perçut un sourire dans la voix de l'autre.
    « Pour une fois, il se salira les mains. On presse un bouton et boum ! Tout s'effondrera.
    — Je ne comprends pas pourquoi on a dû la traîner jusqu'ici. Ç'aurait été plus facile d'abandonner cette salope dans la ferme.
    — Il ne veut pas qu'on puisse l'identifier. Encore quelques heures et la moitié de cette montagne se sera écroulée. Elle se retrouvera enterrée sous quelques tonnes de caillasse. »
    L'énergie du désespoir finit par lui insuffler la force de lutter. Shelagh tira sur ses liens et voulut se mettre debout, mais elle était beaucoup trop affaiblie et ses jambes ne pouvaient la porter. Au moment où elle s'effondra sur le sol, elle crut entendre rire – rien n'était moins sûr au demeurant, tant elle était incapable de distinguer la réalité de ce qu'elle imaginait.
    « On n'était pas censés rester avec elle ? »
    L'autre s'esclaffa :
    « Qu'est-ce que tu veux qu'elle fasse ? Qu'elle se lève pour foutre le camp ? Bon Dieu, regarde-la ! »
    La lumière commença à s'effacer.
    Shelagh entendit les pas des hommes décroître, jusqu'à ce qu'il ne subsistât plus que silence et obscurité.

74
    « Je veux savoir la vérité, répéta Alice. Je désire connaître la relation entre le Graal et le labyrinthe, si elle existe.
    — La vérité sur le Graal, reprit Baillard en la fixant. Dites-moi, madomaisèla , que savez-vous du Graal ?
    — Ce qu'on sait habituellement, je suppose, répliqua-t-elle, présumant qu'il n'attendait pas de réponse sérieuse de sa part.
    — Non, vraiment. Ce que vous avez découvert m'intéresse. »
    Alice

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