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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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truelle et un piquet de tente qu'elle ramassa aussitôt pour les mettre dans sa poche.
    Ils poursuivirent leur ascension et bifurquèrent sur la gauche pour parvenir au rocher qu'elle avait délogé. Il gisait en contrebas de l'entrée, précisément à l'endroit où il avait roulé. À la lumière fantomatique de la lune, l'on eût cru à une idole détrônée.
    Était-ce vraiment seulement lundi dernier ?
    Baillard s'immobilisa et s'y adossa afin de reprendre son souffle.
    « Nous sommes arrivés, lui dit Alice pour le réconforter. Je suis navrée, j'aurais dû vous prévenir que la côte était raide.
    — Je me la rappelle, déclara Audric en lui tendant une main parcheminée. Quand nous parviendrons à la grotte, vous devrez me laisser le temps de m'assurer que rien de fâcheux ne peut vous arriver, avant que je vous fasse signe d'entrer. En attendant, vous devez me promettre de rester cachée.
    — Je persiste à penser qu'il n'est pas sage d'entrer seul dans cette grotte, objecta Alice. Même si vous avez raison en estimant qu'ils ne viendront qu'à la nuit tombée, vous pourriez fort bien vous retrouver coincé à l'intérieur. J'aimerais que vous me laissiez vous aider, Audric. Si j'entre avec vous, nous serions deux à rechercher le livre. Ce serait l'affaire de quelques minutes. Nous pourrions ensuite nous cacher et attendre la suite des événements.
    — Pardonnez-moi, mais je préfère que nous nous séparions.
    — Je ne comprends vraiment pas pourquoi. Personne ne sait que nous sommes ici. Nous devrions y être en sécurité, affirma-t-elle, pourtant loin d'en être convaincue.
    — Vous êtes très courageuse, madomaisèla , tout comme elle le fut. Alaïs avait souci de la sécurité d'autrui avant la sienne. Elle sacrifia beaucoup pour ceux qu'elle aimait.
    — Personne n'entend sacrifier quoi que ce soit », le reprit-elle sèchement. La peur la rendait nerveuse. « Je ne comprends pas non plus pourquoi nous ne sommes pas venus plus tôt, quand il faisait encore jour et que nous ne courions pas le risque d'être surpris. »
    Baillard réagit comme si elle n'avait pas parlé.
    « Avez-vous téléphoné au capitaine Noubel ? »
    Inutile de discuter. Pas maintenant.
    « Oui, soupira-t-elle d'un air las. Je lui ai tenu les propos que vous m'avez conseillés.
    — Ben. Je comprends que vous me méjugiez, madomaisèla , Mais vous verrez, tout survient à point nommé. La vérité ne peut éclore autrement.
    — La vérité ? reprit-elle. Vous m'avez appris tout ce que je devais savoir, Audric. Absolument tout. Mon seul souci est à présent de tirer Shelagh et Will en un seul morceau de cet endroit.
    — Tout, dites-vous ? Pensez-vous que ce soit possible ? »
    Baillard se retourna pour observer l'entrée de la grotte, faille étroite dans l'étendue du rocher.
    « Une vérité peut en démentir une autre, murmura-t-il. Avant n'est pas maintenant et maintenant n'est pas après. » Il lui prit le bras : « Et si nous accomplissions la dernière étape de notre voyage ? »
    Alice le contempla d'un air confus en se demandant quelle mouche le piquait. Elle le trouvait calme, étrangement songeur comme si une sorte de résignation s'était emparée de lui, alors qu'elle se sentait affreusement nerveuse, angoissée à l'idée que les événements pussent mal tourner, terrifiée que Noubel arrivât trop tard et que Baillard se fût fourvoyé.
    Et s'ils sont déjà morts ?
    Alice préféra écarter une telle pensée, tant elle lui semblait insupportable. Elle devait s'efforcer de croire que tout irait pour le mieux.
    Arrivés devant l'entrée, Baillard se retourna pour lui adresser un sourire, accompagné d'un regard ambré pétillant d'impatience.
    « Qu'y a-t-il, Audric ? s'enquit-elle précipitamment. Il y a quelque chose… » Elle ne trouvait pas le mot. « Quelque chose…
    — J'attends depuis très longtemps, souffla-t-il.
    — Attends… de trouver le livre ?
    Il secoua la tête.
    « Ma rédemption…
    — Rédemption ? Mais pour quelle raison ? » Abasourdie, Alice s'aperçut qu'elle avait les larmes aux yeux. Elle se mordit la lèvre pour ne pas éclater en sanglots. « Je ne vous comprends pas, Audric, bredouilla-t-elle d'une voix brisée.
    — Pas a pas se va luenh. Avez-vous lu les mots gravés au-dessus des marches ?
    Elle le regarda, plus étonnée que jamais.
    « Oui, mais comment… »
    Il tendit la main pour qu'elle lui remît la lampe torche.
    « Je dois

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