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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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dizaines, en chemises bleu ciel, en bottes noires à haute tige, avec des armes qui leur battaient la hanche. On aurait dit un essaim de guêpes qui virevoltaient à flanc de montagne, soulevant des nuages de poussière et se criaient des ordres dans un fort accent méridional, trop rapidement pour qu'elle comprît.
    Un cordon de sécurité avait été établi, ruban de plastique orange interdisant l'entrée de la grotte. Le bruit de ces activités se transportait dans l'air paisible de la montagne. Alice entendait le bourdonnement des appareils photographiques rivalisant avec les stridulations des criquets.
    Amenées par la brise, des voix lui parvinrent en provenance du parking. Alice se retourna et vit le docteur Brayling monter les marches, accompagné de Shelagh et d'un officier de police à forte corpulence qui semblait diriger les opérations.
    « Il est évident que ces deux squelettes ne peuvent être ceux des personnes que vous recherchez, insistait Brayling. Ces ossements ont plusieurs centaines d'années. Quand j'ai prévenu les autorités de cette découverte, je n'imaginais pas un instant que cela aurait de telles conséquences. » Il eut un geste circulaire : « Avez-vous idée des dégâts que vos gens sont en train de causer ? Je vous assure que je suis loin d'être satisfait. »
    Alice scruta le policier, un homme au teint mat, entre deux âges, à la silhouette râblée et pansue et au front largement dégarni. À bout de souffle, il souffrait manifestement de la chaleur. Il tenait dans sa main un mouchoir détrempé dont il s'épongeait le visage et le cou sans grand résultat. Malgré la distance, Alice distinguait la sueur qui auréolait ses aisselles et ses poignets.
    « Je vous prie de m'excuser pour le dérangement, monsieur le directeur, dit-il dans un anglais aussi précautionneux qu'empreint de courtoisie. Mais comme ces fouilles sont privées, je suis convaincu que vous n'aurez aucun mal à expliquer la situation à vos commanditaires.
    — Cela n'entre pas en ligne de compte que nous ayons la chance de relever de fonds privés et non publics. C'est la suspension de nos recherches pour une durée indéterminée qui est exaspérante, sans parler des désagréments qu'elle nous cause. Notre travail est de la plus haute importance.
    — Docteur, soupira Noubel comme pour laisser entendre que cette conversation avait trop duré. J'ai les mains liées. Nous enquêtons sur une affaire de meurtre. Vous avez vu les photos des deux personnes disparues, oui  ? Alors, inconvénients ou pas, tant et aussi longtemps qu'il ne sera pas établi que les ossements trouvés n'appartiennent pas aux personnes que nous recherchons, les travaux seront suspendus.
    — Ne soyez pas borné, capitaine. Il ne fait aucun doute que ces deux squelettes ont plusieurs centaines d'années.
    — Les avez-vous examinés ?
    — Eh bien, non, bredouilla Brayling, pas vraiment. Cela ne m'en paraît pas moins évident. En outre, vos gens de la police scientifique m'interdiraient d'entrer.
    — J'en suis convaincu, docteur Brayling. Jusqu'à plus ample information, je n'ai rien à ajouter », conclut-il avec un haussement d'épaules.
    Shelagh crut bon d'intervenir :
    « Nous apprécions votre intervention, capitaine, mais pourriez-vous au moins nous dire quand vous en aurez terminé ?
    — Bientôt. Il ne m'appartient pas d'en décider. »
    Le docteur Brayling eut un geste pour exprimer sa contrariété.
    « Dans ce cas, je me vois dans l'obligation d'en référer à vos supérieurs. Tout cela est parfaitement ridicule.
    — Comme il vous plaira, répliqua Noubel. Entre-temps, je voudrais les noms des personnes qui sont entrées dans la grotte, incluant la jeune femme qui a découvert les squelettes. Une fois l'enquête préliminaire achevée, nous retirerons les ossements et vous pourrez reprendre librement vos activités. »
    Alice observa le déroulement de la scène jusqu'à sa conclusion.
    Brayling s'éloignait d'un air digne. Shelagh posa la main sur le bras du capitaine de police, puis la retira aussitôt. Une conversation s'entama. À un moment, ils lui tournèrent le dos pour regarder en direction du parking. Alice tenta de suivre leur regard, mais ne remarqua rien d'intéressant.
     
    Une demi-heure s'écoula sans que personne vînt la voir.
    Alice fouilla dans son sac à dos – rapporté par Stephen ou Shelagh, présuma-t-elle – et en tira un crayon et son carnet à dessin.
    Imagine-toi devant la

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