Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
Vom Netzwerk:
moteur démarrer, ni le changement de vitesse tandis que la voiture commençait à rouler en douceur sur les pavés.
    Au moment où il traversait la chaussée, la voiture accéléra violemment, catapultée comme un avion sur son aire d'envol. Il se retourna, pétrifié. Un choc violent. La puissante limousine le faucha au niveau des jambes avec un bruit sourd, et son corps alla heurter le pare-brise sur lequel il rebondit comme un pantin désarticulé. Il eut un bref instant la sensation de planer dans les airs, avant de heurter de plein fouet l'une des consoles d'acier soutenant la toiture du marché.
    Il y resta suspendu comme un enfant dans une centrifugeuse de fête foraine, puis la loi de la pesanteur fit son œuvre, et il tomba pesamment sur le sol en laissant une traînée sanguinolente sur le noir du pilier.
    La Mercedes ne freina pas.
    Attirées par le bruit, les personnes attardées dans les bars firent irruption sur le trottoir. Quelques femmes se penchèrent à leur fenêtre. Après une courte apparition, le propriétaire du café PMU se précipita à l'intérieur de son établissement pour alerter la police. Une femme se mit à hurler, mais ses cris furent vite étouffés par l'attroupement qui s'était formé autour du blessé.
     
    Au début, Alice ne prit pas garde aux sirènes, mais comme elles se rapprochaient, elle fit comme tout un chacun et alla se pencher à sa fenêtre.
    Ça ne te concerne pas, songea-t-elle.
    Elle n'avait aucune raison de s'y intéresser. Cependant, pour une inexplicable raison, elle se dirigeait vers la place du marché avant même d'avoir eu le temps d'y songer.
    Le gyrophare en action, une voiture de police interdisait aux véhicules l'accès de la place. Sur le côté immédiatement opposé, des badauds s'étaient rassemblés en cercle autour de quelque chose ou quelqu'un étendu sur le sol.
    « On est en sûreté nulle part, murmura une Américaine à son mari. Même pas en Europe. »
    Le mauvais pressentiment qui taraudait Alice se renforça à mesure qu'elle s'approchait de l'attroupement. La pensée de ce qu'elle pourrait découvrir lui était insupportable, et pourtant, elle ne pouvait s'y dérober. Une seconde voiture de police apparut d'une rue adjacente et vint se joindre à la première dans un crissement de pneus. Les visages se retournèrent. Une brèche s'ouvrit parmi les curieux, assez longtemps pour qu'Alice eût la vision furtive du corps allongé sur le sol : costume clair, cheveux noirs, et, à quelques pas de là, des lunettes noires à monture dorée.
    Ce ne peut pas être lui.
    Alice se fraya un chemin, joua des coudes jusqu'au moment où le corps lui apparut entièrement. Yves Biau gisait, inerte, sur la chaussée. La main d'Alice alla machinalement toucher la feuille de papier qu'elle gardait dans sa poche. Ce ne peut être une coïncidence.
    Atterrée, Alice eut un mouvement de recul. Une portière claqua. Elle se retourna au moment précis où le corpulent capitaine Noubel s'extrayait d'une voiture banalisée. Instinctivement, elle tenta de se fondre dans la masse. Il ne faut pas qu'il te voie . Elle s'éloigna en toute hâte du policier et traversa la place, la tête rentrée dans les épaules.
    À peine eut-elle tourné le premier coin de rue qu'elle prit ses jambes à son cou.
     
    « S'il vous plaît, criait Noubel en s'ouvrant un chemin parmi les curieux. Police. S'il vous plaît. »
    Yves Biau gisait, bras en croix, sur l'impitoyable chaussée. Une jambe était repliée sous lui, affreusement brisée à en juger par la fracture ouverte que laissait voir son pantalon remonté. L'autre reposait étrangement à plat, comme jetée sur le côté. L'une de ses chaussures semblait s'être volatilisée.
    Noubel s'accroupit pour lui tâter le pouls. Le jeune homme respirait encore, par à-coups ponctués de hoquets catarrheux, mais son teint était déjà livide et il gardait les yeux fermés. Noubel perçut au loin le secourable hululement d'une ambulance.
    « S'il vous plaît, poussez-vous ! » hurla-t-il de nouveau.
    Deux autres voitures de police arrivèrent. Le mot s'était donné entre les commissariats, et il y avait à présent plus de policiers que de curieux sur le lieu du drame. Des hommes en uniforme établirent un cordon de sécurité, pendant que d'autres faisaient le tri entre témoins et simples badauds. Si efficaces et méthodiques qu'ils fussent, une extrême tension se lisait sur les visages.
    « Ce n'était pas un accident,

Weitere Kostenlose Bücher