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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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inspecteur, déclara une Américaine. La voiture lui a foncé droit dessus. Il n'avait pas la moindre chance de l'éviter. »
    Noubel la dévisagea avec insistance.
    « Vous avez vu ce qui s'est passé, madame ?
    — Absolument.
    — Savez-vous quel genre de voiture c'était ? Sa marque de fabrication ? »
    Elle secoua la tête.
    « Elle était gris métallisé, sans plus, précisa-t-elle en tournant un regard interrogateur vers son mari.
    — Une Mercedes, renchérit aussitôt ce dernier. Je ne l'avais pas vue. C'est en entendant le bruit de l'impact que je me suis retourné et que je l'ai aperçue.
    — Avez-vous relevé le numéro d'immatriculation ?
    — Je crois qu'il se terminait par onze. C'est arrivé trop vite.
    — Il n'y avait presque personne dans la rue, ajouta la femme comme si elle craignait qu'on ne la prît pas au sérieux.
    — Avez-vous remarqué s'il y avait plusieurs passagers à bord du véhicule ?
    — À l'avant, c'est certain. Mais je ne saurais dire s'il y en avait à l'arrière. »
    Noubel dirigea le couple vers un autre policier pour qu'il recueillît sa déposition, puis alla vers l'ambulance dans laquelle Biau, couché sur un brancard, était hissé. Une minerve lui maintenait le cou ; le plastron de sa chemise était imprégné du sang qui suintait à travers le bandage entourant sa boîte crânienne.
    Intubé, perfusé, il avait néanmoins un teint cireux qui laissait présager le pire.
    « Il pourra s'en tirer ? »
    L'urgentiste fit la grimace.
    « Si j'étais vous, je contacterais ses proches », dit-il laconiquement en refermant les portes arrière de l'ambulance.
    Quand le véhicule démarra, Noubel ne put s'empêcher de frapper rageusement la carrosserie du poing. Après avoir donné ses dernières instructions, il regagna sa voiture et s'assit au volant, accablé par les dramatiques décisions qu'il avait dû prendre au cours de la journée et le poids de ses cinquante ans. Il glissa son index dans le col de sa chemise pour desserrer le nœud de cravate qui l'étranglait.
    Il aurait dû avoir une conversation avec le jeune policier. Sitôt arrivé au pic de Soularac, Biau n'avait plus été le même. D'ordinaire enthousiaste et plein de bonne volonté, il s'était montré anxieux, tendu, puis semblait s'être volatilisé le reste de l'après-midi.
    Noubel tapota nerveusement le volant de sa voiture. Authié prétendait n'avoir jamais eu de message de Biau, au sujet de l'anneau. Quel intérêt aurait-il eu à mentir sur ce point en particulier ?
    Penser à Paul Authié réveilla ses brûlures d'estomac. De la poche de son veston, il tira la boîte de pilules qui le soulageraient. Autre erreur de sa part, il n'aurait jamais dû permettre à l'avocat d'interroger Alice Tanner, sauf qu'il ignorait comment il aurait pu l'en empêcher. Noubel avait à peine appris la découverte des squelettes qu'il avait reçu l'ordre de lui laisser libre accès à la grotte, en lui apportant toute l'assistance qu'il demanderait. Encore maintenant, il ne savait comment Authié avait si vite été au courant de l'affaire, sans parler du subterfuge grâce auquel il était parvenu à localiser le site.
    Si, avant ce jour, les deux hommes ne s'étaient jamais rencontrés, Noubel connaissait fort bien Authié de réputation, comme la plupart de ses collègues, d'ailleurs. Avocat connu pour son extrémisme religieux, il jouissait de relations privilégiées auprès d'une bonne moitié de la police judiciaire et de la gendarmerie du Midi. À preuve, un collègue de Noubel avait été appelé à témoigner à charge, lors d'une affaire que défendait Authié : deux membres d'un parti d'extrême droite accusés du meurtre d'un chauffeur de taxi algérien. L'on avait parlé d'abus de pouvoir et de manœuvres d'intimidation. Résultat, les deux inculpés avaient été acquittés, et plusieurs policiers contraints à une retraite anticipée.
    Noubel contempla les lunettes de Biau, qu'il avait récupérées. Quelques instants plus tôt, il s'était senti profondément contrarié. À présent, la situation lui déplaisait plus encore.
    La radio émit un crachotement à travers lequel il mémorisa les informations qu'il avait demandées sur la famille Biau. Il s'accorda encore quelques instants de répit, avant de se mettre à téléphoner.

16
    Il était onze heures quand Alice atteignit la banlieue toulousaine. Trop lasse pour se rendre jusqu'à Carcassonne, elle décida de poursuivre jusqu'au

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