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L'ange de la mort

L'ange de la mort

Titel: L'ange de la mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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sourit, prit son gobelet et apprécia l’ample bouquet du vin. Il le passa à Ranulf, indiquant du doigt qu’il pouvait également manger la friandise près de lui.
    — Admettons, reprit Corbett, que Montfort ait été assassiné. Admettons aussi qu’un de ses proches, quelqu’un au service de cette cathédrale, désirait sa mort. Comment s’y est-il pris ? Et pour quelle raison ?
    Il fronça les sourcils.
    — Pourquoi se donner la peine d’empoisonner le vin après la disparition de Montfort ? Car je suis sûr que c’est alors que l’on a versé le poison dans la gourde envoyée par le roi. Quelle était la véritable intention de l’assassin ? Qui avait des griefs envers Montfort ?
    Cela fit presque glousser Eveden. Corbett se tourna vers lui :
    — Vous trouvez cela amusant ?
    — En effet, je trouve cela amusant, rétorqua le bibliothécaire sur un ton sarcastique. Vous avez demandé qui avait des griefs envers lui, et moi je vous demande : qui n’en avait pas ?
    — Ce que veut dire mon frère, l’interrompit Plumpton, c’est que Montfort était quelqu’un d’influent et de solitaire. Il n’était pas très aimé.
    — Pour quelles raisons ?
    Plumpton haussa les épaules :
    — Il était vindicatif, très secret. Il ne pardonnait jamais une offense et réglait toujours ses comptes sans aucune pitié.
    Le sacristain regarda ses compagnons, les yeux écarquillés :
    — Pourquoi ne pas dire la vérité ? Chacun de nous avait des griefs envers lui.
    — Ce n’est pas vrai ! s’écria Blaskett.
    — Vous n’auriez pas dit cela, siffla Plumpton méchamment, s’il avait rejoint votre lit.
    Le jeune secrétaire bégaya, mais Corbett fit taire les protagonistes d’un geste de la main.
    — Il est inutile de se quereller. Je comprends votre point de vue, Sir Philip. Je me rends compte que Montfort était vraiment quelqu’un de singulier, qui aurait eu à répondre à de nombreuses questions. Peut-être devrais-je vous interroger séparément.
    Sa suggestion fut accueillie par des murmures d’approbation.
    — Je crois, continua-t-il, que je vais commencer par Sir John.
    Le bibliothécaire inclina la tête en signe d’acquiescement et Corbett attendit que les autres se retirent.

 
    CHAPITRE IX
    — Mon père, commença Corbett, je vous rappelle que j’ai été chargé de mission par le roi. Dites-moi, haïssiez-vous Montfort ?
    Eveden réfléchit un moment.
    — Je crois que oui.
    — Pour quelle raison ?
    — Pour son arrogance.
    — En quels domaines ?
    — Tous, répondit le chanoine d’un ton péremptoire. Il prenait plaisir à exercer son autorité. Il aimait à faire étalage de ses connaissances. Il ne cessait de venir à la bibliothèque en exigeant d’être tenu au courant de tout : les manuscrits que nous avions, l’endroit où nous les rangions, la manière dont nous nous en occupions.
    Eveden s’interrompit comme pour chercher ses mots.
    — Il y avait quelque chose de louche chez lui. Quelque chose de mystérieux, d’hypocrite.
    — Vous pensez que c’était effectivement un hypocrite ?
    Eveden regarda Corbett bien en face.
    — Oui !
    — Qu’est-ce qui vous permet de l’affirmer ?
    — Parfois il sortait seul la nuit et nul ne savait où il allait.
    — N’y avait-il que lui qui agît ainsi ? s’enquit Corbett.
    — Oh non ! De plus, il avait des visiteurs. Oh ! il prenait garde de les tenir éloignés. Je me souviens d’une dame en particulier, qu’il rencontrait souvent dans la cathédrale. Ils conversaient dans la nef, toujours après vêpres, quand l’église était pratiquement déserte.
    Corbett songea à la femme qu’il avait vue le jour de la mort du doyen.
    — Avez-vous quelque idée de son identité ?
    — Non, aucune. Elle apparaissait toujours richement caparaçonnée de soie et de velours ; on aurait dit un gros palefroi ! Et son parfum empestait jusqu’aux stalles.
    — Vous vous y trouviez souvent ?
    — Oui, avoua Eveden. Je surveillais Montfort, si c’est cela que vous voulez dire. Je le détestais !
    — Quelles étaient, d’après vous, les relations entre Montfort et cette étrange visiteuse ?
    — Je l’ignore. Je suppose que c’était sa maîtresse.
    — Mais, tout à l’heure, Sir Philip Plumpton... proféra lentement Corbett, a insinué que Montfort était un sodomite et avait tenté de corrompre le jeune Blaskett.
    Eveden éclata de rire.
    — Il n’en faudrait pas

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