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L'ange de la mort

L'ange de la mort

Titel: L'ange de la mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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rapportant les diverses rumeurs. « Une âme de traître ? » se demanda Corbett. Il en aurait le coeur net, tôt ou tard.
    — C’est ainsi que vous avez reçu votre prébende ?
    — Je dois beaucoup au comte de Surrey.
    — Je suis sûr que le comte vous considère comme un fidèle serviteur.
    — En effet.
    — Mais pour que le comte obtienne une prébende aussi riche, poursuivit Corbett, il lui fallait le soutien et l’aide de l’évêque de Londres.
    — Pas dans ce cas-là, corrigea l’Écossais.
    Corbett remarqua que son accent devenait plus prononcé quand il s’efforçait de rester maître de lui.
    — Alors qui vous a appuyé ?
    — Je suis redevable de ce poste que j’occupe seulement depuis deux ans à Monseigneur Robert Winchelsea, archevêque de Cantorbéry.
    — Ah ! soupira Corbett qui contempla les chevrons.
    — Y a-t-il là un problème ? demanda Ettrick d’un ton acerbe. Être recommandé par l’archevêque serait-il suspect ?
    — Non, pas du tout. Aviez-vous quelque estime pour Montfort ?
    Ettrick haussa les épaules :
    — Comme je vous l’ai déjà dit, je ne suis pas là depuis longtemps. Deux ans.
    — Vous vous êtes rapidement élevé au poste d’aumônier. C’est vous qui êtes chargé de distribuer les aumônes de la cathédrale, n’est-ce pas ?
    — En effet.
    — Vous avez donc souvent eu affaire au doyen ?
    — Non, surtout à Luce. Je veux dire Sir Robert de Luce.
    Corbett nota le changement de ton.
    — C’est le trésorier et je m’en réfère à lui constamment.
    — Que saviez-vous de Montfort ?
    — Rien. Je lui ai rarement adressé la parole.
    — Pourquoi ?
    — Je n’avais aucun grief ni reproche envers lui. Je ne le portais pas dans mon coeur, c’est tout. Il était d’un abord assez sec.
    — Mais vous êtes au courant de certains ragots ?
    L’Écossais eut un geste de dédain.
    — C’est ainsi dans chaque communauté, le chef n’est pas très aimé et la rumeur l’accuse de tout et de n’importe quoi.
    — Et que racontait-on sur Montfort ? insista Corbett.
    Ettrick soupira profondément.
    — Pas grand-chose. Rien de précis. On ne l’appréciait guère, tout simplement, on lui reprochait son arrogance, son orgueil, sa façon de commander.
    — Votre nouvelle prébende vous plaît-elle ?
    — Qu’entendez-vous par là ?
    Corbett grimaça un sourire :
    — Vous êtes écossais. Or l’Angleterre et l’Écosse sont en guerre.
    Ettrick, retenant une réplique mordante, répéta patiemment :
    — Je vous ai déjà affirmé que l’allégeance de beaucoup d’Écossais va au roi Édouard et non à un chef de clan, à un grand baron ou à ce roturier de Wallace !
    Corbett l’observait attentivement. Il lut la haine dans ses yeux, mais c’était une autre sorte d’aversion : ce n’était pas Montfort qu’il détestait, mais son pays natal. Cela devait cacher un secret. On verrait plus tard.
    — Merci, Messire Ettrick.
    Au moment où le chanoine allait sortir, Corbett employa le même ruse qu’avec Plumpton et le rappela.
    — Au fait, une dernière question. Étiez-vous au courant de ce vin offert au doyen ?
    — Non.
    — Merci. Il se peut que je vous prie de revenir.
    Le chanoine lui tourna le dos en haussant les épaules.
    — Alors je vous conseillerais de faire vite, car le comte de Surrey veut que je rejoigne sa suite et parte en Écosse.
    — Ne vous inquiétez pas, répliqua Corbett, railleur. Je suis sûr que cette affaire sera rapidement résolue.
    Ce fut ensuite le tour de Luce. Lui était différent : froid, ascétique, maître de lui. Doté d’un esprit acéré, c’était un administrateur-né et un bon juge des hommes. Corbett estima qu’ils étaient à peu près du même âge – environ trente-cinq ans – alors que les autres chanoines, à part Blaskett, avaient largement dépassé la cinquantaine. Il l’interrogea sur la gourde de vin et la cérémonie, mais n’apprit rien de nouveau. Luce ne se rappela aucun fait suspect, aussi Corbett passa-t-il à la vie privée, si mystérieuse, du doyen.
    — Vous êtes donc trésorier de la cathédrale ?
    Luce opina.
    — Des bruits couraient sur Montfort, n’est-ce pas ?
    — C’est exact.
    — L’accusait-on de gaspiller de l’argent ou des fonds ?
    — Non. Les comptes étaient bien tenus. En fait, poursuivit le chanoine en se grattant le menton, comme irrité par la question, Montfort se targuait de ne pas

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