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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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d’enlever le coffre de verre pour la toucher… peut-être pour poser un baiser sur les lèvres décolorées avec l’espoir fou d’y ramener le souffle de vie mais, s’il posa les mains sur la paroi translucide, il n’osa pas s’aventurer plus loin par crainte de la voir se racornir sous ses yeux, devenir semblable à ces formes momifiées allongées sur des bancs devant chaque pilier de la salle. C’étaient sans doute les serviteurs qui s’étaient enfermés là pour accompagner leur reine dans la mort… une reine dont on ne savait toujours pas le nom. Aucune inscription sur le socle d’or qui la soutenait ! Pour quoi faire, d’ailleurs, puisque ce tombeau fabuleux devait rester à jamais ignoré ?
    Il aurait aimé pouvoir lire les inscriptions des murs mais, encore qu’il discernât dans plusieurs d’entre elles des analogies avec les hiéroglyphes qui lui étaient tellement familiers, c’était insuffisant pour déchiffrer leur signification. Il aurait fallu l’équivalent de la pierre de Rosette qui avait livré à Champollion la clef de l’antique écriture. Or, à l’exception de ces plaques murales dont l’archéologue finit par penser quelles devaient composer un livre, il n’y avait aucun support d’écriture : pas le moindre rouleau de papyrus ni quoi que ce soit d’autre…
    Adalbert pensa cependant qu’il avait du exister un lien entre l’époque atlante et la haute Antiquité égyptienne. Quelqu’un avait survécu à la catastrophe, quelqu’un savait qui avait pu transmettre une partie des secrets, qui avait peut-être recréé une écriture. Peut être ce Grand Prêtre Jua dans la tombe duquel Howard Carter avait trouvé l’Anneau ? À moins que celui là aussi ne soit trop récent. Alors ?
    Alors, il avait dû exister un ou plusieurs chaînons manquants et l’énigme ne serait jamais résolue… comme demeurerait à l’état de légende la tombe de la Reine Inconnue, même si Adalbert lui-même cherchait à découvrir ce chaînon.
    Il resta là un long moment à la contempler. Elle était si merveilleusement belle dans sa simplicité ! Le diadème d’émeraudes était sa seule parure au milieu d’un fantastique trésor car, des pierres non montées, il y en avait partout sur les meubles d’or, dans des coffrets, dans des coupes, jusque sur les marches du sarcophage de verre. De quoi susciter toutes les cupidités, toutes les bassesses, et point n’était besoin d’une grande imagination pour prévoir leur ignoble ruée dans ce sanctuaire si le secret s’éventait…
    Le temps passait sans qu’il en eût conscience, perdu qu’il était dans son rêve éveillé. Ce fut sa lampe qui, en donnant des signes de fatigue, le rappela à la réalité. Alors il posa sur le coffre de verre le baiser qu’il ne pouvait donner et, sans rien emporter, sans rien toucher, il sortit du tombeau. La dalle d’orichalque se referma d’elle-même dès qu’il l’eut franchie.
     
    En regagnant la caverne, il vit Aldo et Marie-Angéline qui l’attendaient, assis chacun sur un rocher. Ils avaient l’air de dormir. Aldo ne fumait même pas, sans doute pour ne pas laisser l’odeur du tabac révéler leur présence. Mais le visage encore ébloui d’Adalbert les frappa.
    — Alors ? demandèrent-ils avec un bel ensemble.
    — Je n’aurais jamais cru qu’il me serait donné de contempler une telle splendeur ! Tu veux aller voir ? ajouta-t-il en tendant l’Anneau à son ami, mais avec un semblant de réticence qu’Aldo comprit :
    — Non ! Tu sais depuis combien de temps tu es descendu ?
    — Je ne l’ai pas vu passer. C’est ma lampe qui m’a rappelé à la réalité.
    — Cinq heures ! Nous commencions à penser qu’il faudrait peut-être vérifier si tu avais besoin d’aide… ou au moins de piles neuves ?
    — Et vous, Marie-Angéline ?
    Elle refusa d’un signe de tête sans rien dire, devinant que sa curiosité choquerait Adalbert. Il donnait tellement l’impression de revenir d’ailleurs !
    — Que faisons-nous ? demanda Aldo.
    — D’abord, il faut remercier et saluer le vieil homme et puis nous rentrons !
    Adalbert alla retirer la croix et le rocher se referma derrière lui silencieusement mais, s’il accepta l’enveloppe de soie que lui tendait Plan-Crépin, il ne la lui rendit pas. Elle ne put retenir la curiosité qui la dévorait :
    — Vous avez

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