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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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fond, pourquoi pas…
    Henri Lassalle, lui, montra un enthousiasme réservé :
    — La tombe de Jua ? Tu peux y aller à loisir. Elle est seulement fermée par une porte en fer dont on a peut-être perdu la clef parce qu’elle n’est jamais fermée. Tout ce que tu verras, ce sont les peintures murales assez bien conservées et non sans beauté mais, pour le reste, Carter et ses successeurs l’ont grattée jusqu’à l’os ! Si tu me parlais plutôt de votre visite à Ibrahim Bey. Qu’en avez-vous appris ?
    — Que l’homme venu chez moi ne pouvait pas être le frère d’El-Kouari pour l’excellente raison qu’il n’en avait pas. Quant à ce pauvre type, il dit qu’il était légèrement timbré et qu’en allant voler l’Anneau chez Carter il a agi de son propre chef. En ce qui le concerne, il réprouve ce genre d’initiative…
    — Cela ne m’étonne pas venant de sa part, mais aurait-il refusé l’Anneau si on avait réussi à le lui rapporter ?
    — Je l’en crois capable, soupira Adalbert. Un homme tel que lui ne doit avoir nul besoin de talisman pour affronter les forces les plus obscures. Il doit traiter d’égal à égal avec l’au-delà…
    — Maintenant que tu le dis, il m’a rappelé le rabbin Loew que j’ai rencontré à Prague et qui nous a permis de retrouver le rubis de Jeanne la Folle (6) , reprit Aldo, soudain songeur. Les pouvoirs de ces hommes nous dépassent. Peut-être, en effet, aurait-il refusé…
    — Mais vous a-t-il appris quelque chose touchant la Reine Inconnue ?
    — Rien, absolument rien ! grogna Adalbert. Nous avons été reçus d’une façon extrêmement courtoise, mais l’entretien ne s’est pas prolongé.
    — Pourtant, je jurerais qu’il sait quelque chose, murmura Lassalle. Si ce n’est pas tout ce qu’il y a à savoir !
    — Peut-être aussi que cela ne l’intéresse pas… et sur ces fortes paroles il ne nous reste plus qu’à hisser le grand pavois pour aller danser chez le gouverneur ! conclut Adalbert en se levant.
    — Pas moi, si vous le permettez ! dit Aldo. Je préfère de beaucoup rester ici.
    — Tu nous fais une crise de sauvagerie ou quoi ?
    — Non, mais il y aura des gens que je n’ai pas envie de revoir !
    — La princesse Shakiar ou la Rinaldi ?
    — Les deux !
    — Tu as tort. C’est toujours très réussi.
    — Je n’en doute pas un instant mais, si vous le permettez, Monsieur Lassalle, j’aimerais mieux passer la soirée sur votre belle terrasse à fumer en regardant le ciel. Des fêtes, j’en ai vu et j’en verrai d’autres, mais ce paysage est trop beau pour ne pas l’emporter sur les mondanités…
    Au sourire que lui adressa son hôte, il comprit qu’il venait de gagner une part dans son amitié.
    — Ce n’est pas moi qui vous donnerai tort, acquiesça-t-il, et je vous avoue qu’il me plairait davantage de partager votre contemplation. Mais je dois y aller. Si ce qui compte plus ou moins dans Assouan ne va pas lui faire une révérence, Mahmud Pacha est capable de faire un caprice. Si tu veux rester aussi, Adalbert, je ne t’en voudrai pas !
    — Ma foi, non ! Une petite sauterie me changera les idées et me fera le plus grand bien. Je vous accompagne…
    Le soudain besoin de solitude de son ami n’avait pas convaincu Adalbert. Tandis qu’ils regagnaient leurs quartiers, il ne le lui cacha pas :
    — Elles te font peur à ce point-là, ces deux bonnes femmes ?
    — Peur, non, mais je n’ai pas envie de les revoir. Et je vais même te dire mieux : si elles pouvaient croire que je suis reparti vers ma lagune, je n’en serais que plus content.
    — Comme tu voudras…
     
    Deux heures plus tard, après avoir mis en voiture les deux hommes en grande tenue chamarrée de décorations – surtout Lassalle qui en possédait de nombreux pays tandis qu’Adalbert se contentait de la Légion d’honneur, de la médaille militaire et de la croix de guerre avec palmes –, Aldo, en smoking afin de se comporter selon les règles de la maison, allait prendre possession de la terrasse avec délectation. La table dressée l’y attendait, une paire de photophores allumés encadrant son couvert. Farid, après lui avoir proposé un whisky qu’il refusa, lui servit du « foul », le plat national qu’il avait appris à aimer, une purée mélangée de lentilles, de fèves et d’aubergines à l’huile de

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