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L'archer démoniaque

L'archer démoniaque

Titel: L'archer démoniaque Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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couraient sur son ventre vers le plus intime de son être. Elle roula sur le côté en l’écartant.
    — Tu dis que tu dois partir ?
    Il lui baisa les lèvres.
    — Bientôt, ma mie, mais je reviendrai vite. Un petit travail. Mon cousin possède une ferme sur la route de Calais. Je lui promets de lui rendre visite depuis la Saint-Jean.
    — Et quand y vas-tu ?
    — Vers la Saint-Michel. Mais je pense rentrer avant la mi-octobre.
    Simon se crispa en entendant un craquement dans la galerie à l’extérieur.
    — Je croyais que tu avais ordonné aux servantes de ne pas monter ici, du moins jusqu’à ce que tu sois levée ?
    Mme Malvoisin pouffa comme la petite fille dont elle se sentait l’âme. Simon était un amant si vigoureux qu’elle ne pouvait retenir cris et gémissements. Elle avait banni les chambrières de cette galerie et leur avait strictement défendu de s’approcher de la chambre jusqu’à ce qu’elle soit debout et habillée pour la journée.
    — Pourquoi es-tu si nerveux ? badina-t-elle. Cela ne fait qu’intriguer les servantes.
    — Quelles servantes ? questionna le jeune homme d’un ton brusque.
    — Isabeau. Elle ne cesse de poser des questions.
    Simon s’assit. Il ouït un autre craquement. Il s’enorgueillissait toujours de sa prudence et de sa ruse. N’avait-il pas vu Isabeau parlant avec un étranger la veille dans l’après-midi ? Il était certain d’avoir entrevu des pièces que l’on glissait dans sa main. Encore un bruit. Ignorant les protestations de sa compagne, il bondit hors du lit. Il enfila en hâte ses chausses de laine et sa chemise de batiste blanche. Mme Malvoisin était à présent assise, yeux écarquillés. Simon regarda la porte. Le loquet s’abaissa et il tirait à la fois son épée et son poignard quand les assassins, tout de noir vêtus, pénétrèrent dans la pièce. Mme Malvoisin hurla et remonta les draps sous son menton. Elle fixait ces hommes terrifiants, encapuchonnés et masqués. Ce n’était pas vrai ! C’était un cauchemar ! Elle compta cinq, non, six silhouettes. Ils l’ignorèrent, ne prêtant attention qu’au jeune clerc. Ce ne pouvait être des larrons. Où étaient ses chambrières ? Elle ouvrit la bouche pour crier, mais aucun son n’en sortit. L’un des tueurs en noir s’avança.
    — Venez avec nous, Monsieur.
    Simon s’élança, épée et dague fendant l’air. Son adversaire et lui se heurtèrent dans un grand bruit d’acier. Le clerc recula. Il jeta un coup d’oeil par-dessus son épaule vers la fenêtre, mais elle était très étroite et il savait que c’était trop haut pour sauter. Il maudit sa stupidité. Il avait fait une erreur, de celles qu’il avait juré de ne jamais commettre : se trouver dans une pièce sans issue, sans porte ni fenêtre par laquelle il pourrait fuir, comme il l’avait fait maintes fois. Il fit à nouveau un pas en avant, mais cette fois son ennemi se déplaça plus vite ; tournoyant et pivotant, il plongea son épée dans l’épaule du jeune homme. L’espion anglais lâcha son arme, plié en deux par l’épouvantable douleur qui lui traversait la poitrine. Ses agresseurs s’approchèrent, l’obligèrent à se coucher sur le sol en lui tordant les bras dans le dos puis le relevèrent. Son épaule le faisait atrocement souffrir.
    — Nous vous arrêtons, Monsieur.
    — Je proteste ! De quoi m’accusez-vous ? haleta Roulles.
    — De meurtre !
    — Quel meurtre ?
    Le chef alla vers Mme Malvoisin, toujours pétrifiée de terreur. Elle lutta quand il la força à s’allonger sur le lit et que, se saisissant d’un oreiller, il le maintint avec force sur son visage. Roulles, horrifié, vit son amante se débattre, corps tressautant, battant l’air des bras et des jambes. L’assassin tint bon jusqu’à ce que finalement elle ne bouge plus.
    — Voici votre victime, dit-il. Emmenez-le !
    Corbett, main en visière sur les yeux, examinait Savernake Dell. Il se pencha pour fouiller, du bout de son poignard, les taches sombres qui souillaient encore l’herbe humide de rosée.
    — C’est là que se tenait votre frère ?
    Sir William Fitzalan opina de la tête.
    — Il avait encoché une flèche à son arc et s’apprêtait à tirer quand le trait l’a touché en plein coeur.
    — Et ce tueur ? s’enquit Ranulf.
    Le visage ruisselant de sueur de Sir William se tordit en une grimace.
    — Vous le savez très bien : c’est notre verdier, Robert Verlian,

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