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L'archer démoniaque

L'archer démoniaque

Titel: L'archer démoniaque Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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Verlian ainsi que frère Cosmas, le prêtre de St Oswald. Il était venu nous sermonner.
    — À quel sujet ?
    — Mon frère était un maître dur, Sir Hugh. Il faisait respecter les lois de la forêt avec la plus grande rigueur.
    — C’est vrai ; j’ai entendu parler des pièges d’acier tendus dans les bois. De braconniers à qui on a coupé les oreilles et fendu le nez à la première infraction, et qui ont été pendus sur-le-champ à la deuxième.
    — Les seigneurs de Savernake ont droit de hache et de tombereau.
    — Pas quand je suis là ! dit Corbett d’un ton sec. Mais j’y reviendrai dans un moment. Vous rendez-vous compte de ce que vous avancez, Sir William ? Il semblerait bien que quelqu’un ait tenté de vous empoisonner, tous les deux. Tout se complique, continua-t-il. D’aucuns se plairaient même à laisser entendre que vous n’étiez point malade, alors que votre frère l’était.
    La rage envahit le visage du seigneur.
    — Qu’osez-vous dire ?
    Il porta la main au poignard fixé par un anneau à son ceinturon.
    — N’y touchez pas ! l’avertit le magistrat. Ranulf a de promptes réactions et pourrait méjuger de vos intentions. De plus, en la matière, n’oubliez pas que je représente le roi !
    Corbett soupira.
    — Vous comprenez, je me contente de souligner ce qui pourrait se raconter. On dirait bien qu’on vous a tendu un piège à Beauclerc, mais les faits sont peut-être déformés ; les gens peuvent en arriver à de fausses conclusions.
    — Et s’il est possible de tirer de fausses conclusions à votre sujet, Sir William, intervint Ranulf, il peut en être de même au sujet de Robert Verlian. Tout Ashdown sait que vous l’avez pourchassé dans la forêt et que vous avez l’intention de l’occire.
    Sir William déglutit avec peine.
    — Il a tué mon frère. Il s’est enfui.
    — Vous n’avez nulle preuve, riposta Corbett. Et pendant que je suis céans, Sir William, cela doit cesser immédiatement. Bon, nous parlions du lieu où vous vous trouviez quand Lord Henry a été tué.
    — Je suis allé sous les arbres ! tempêta Sir William. À une certaine distance. J’ai défait mes lacets et me suis soulagé. À mon retour, mon frère était mort.
    — Et vous êtes resté là à vous lamenter ?
    — Vous savez bien ce que j’ai fait ! Une flèche transperçait le coeur de mon frère. Il était mort et je n’en pouvais plus, mais...
    — Vous avez donc enfourché votre monture. Vous et vos fidèles valets avez galopé jusqu’au manoir en laissant les autres rapporter la dépouille de Sir Henry ?
    — Lord Henry était mort, répéta Sir William. Personne n’ignore ce qui se passe, Sir Hugh, quand le seigneur d’un manoir trépasse tout d’un coup. Les valets se mettent à piller et à chaparder. Il y a maints trésors au manoir d’Ashdown. Si vous nous faisiez la grâce d’y demeurer, vous en jugeriez par vous-même.
    Corbett s’accroupit une nouvelle fois pour examiner le sol taché.
    — Je vous remercie de votre courtoisie, Sir William, mais le seigneur de Craon réside chez vous. Il ne serait point séant que nous partagions le même toit.
    Il se releva et regarda les trous dans la terre.
    — C’est là que se trouvait la palissade ?
    — Oui, je l’ai fait abattre.
    Mais Corbett n’écoutait plus. Il traversait déjà la clairière à grandes enjambées. Ranulf l’observa et Sir William haussa les épaules puis tous deux lui emboîtèrent le pas. De l’autre côté, le magistrat s’enfonçait dans les buissons. Tirant son épée, il se fraya un chemin. Devant lui s’étendait la forêt. Entre les grands chênes poussait la fougère. C’était un endroit de ténèbres mouvantes. Des ombres voltigeaient et Corbett était sûr, que, s’il avait été seul, son imagination lui aurait joué des tours et aurait transformé ces formes en silhouettes floues et menaçantes. Il ne fallait pas s’étonner des légendes qui couraient sur de sinistres créatures peuplant les bois. Le vallon lui rappelait les vallées aux épaisses frondaisons du pays de Galles et la dense forêt de Sherwood. Il réprima un frisson en pensant aux embûches dans lesquelles il avait failli perdre la vie. Derrière lui, Ranulf et Sir William approchaient à grand bruit. Corbett jeta un coup d’oeil par-dessus son épaule vers l’endroit où était tombé Sir Henry.
    — L’assassin devait avoir une vue dégagée, remarqua-il.
    Il arpenta le

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