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L'archer démoniaque

L'archer démoniaque

Titel: L'archer démoniaque Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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qui s’est enfui ! Il a, à présent, demandé asile à St Oswald-sous-les-Arbres.
    — Pourquoi l’accusez-vous ? Parce qu’il a fui ? Parce qu’il a demandé asile ?
    — C’était le seul absent quand mon frère est mort. Verlian connaissait cette forêt et c’est un maître archer.
    Corbett jeta un coup d’oeil vers l’endroit où Pancius Cantrone, le mire italien tout vêtu de noir, s’abritait sous la ramure déployée d’un chêne. Un peu plus loin se tenaient les serviteurs de Fitzalan, brides des chevaux en main. « Quel endroit calme et serein ! » pensa le magistrat. La brume du petit matin n’avait pas fini de se lever. Même les oiseaux se taisaient, attendant que le soleil soit tout à fait sorti pour s’ébrouer. La clairière était spectrale avec ses volutes brumeuses planant et dérivant. La lumière matutinale faisait scintiller la rosée sur les feuilles et l’herbe ; la trouée chatoyait dans la clarté croissante. Corbett pensa à Leighton, à ses promenades avec Maeve vers la grande prairie. Ils s’asseyaient près du ruisseau, enveloppés dans leurs chapes, et regardaient apparaître le soleil. C’était un paisible moment de la journée et le magistrat l’appréciait, mais ici c’était différent.
    — Verlian n’était pas le seul absent, n’est-ce pas ? questionna-t-il.
    Sir William lui jeta un regard soupçonneux.
    — Vous n’étiez point ici, vous non plus, sourit Corbett. J’ai interrogé vos valets. J’ai fait une enquête détaillée.
    — Vous n’êtes arrivé à Ashdown qu’hier soir.
    — Oui, mais une taverne comme Le Diable dans les Bois est une mine de racontars. Notre aubergiste connaît toutes les nouvelles, mais, s’il s’est tramé des calomnies, je peux rétablir la vérité.
    Sir William regarda dans le vague. C’était un soldat, un chasseur, qui se targuait de ne craindre personne, mais ce clerc au visage sombre avec ses ordres, ses sauf-conduits royaux et son serviteur aux yeux de chat, le mettait mal à l’aise.
    — Je m’étais éloigné, expliqua-t-il. J’étais allé sous les arbres pour vider mes entrailles.
    — Le moment était mal choisi. J’ai cru comprendre que deux cerfs au moins s’étaient précipités dans la clairière. Les chasseurs étaient tout près, fit remarquer Ranulf.
    — Le Saint-Père en personne aurait bien pu déboucher ! glapit Sir William. Une colique est une colique ! Je ne me souillerai pour personne !
    — Mais n’aviez-vous pas un mire sous la main ?
    — Il était retourné au manoir, gronda Sir William. Sir Hugh, vous m’embarrassez. La veille de la chasse, Lord Henry et ses invités se trouvaient à l’abri de chasse de Beauclerc.
    — C’est vrai ! dit Corbett en se frottant le menton. Avez-vous bu ou mangé quelque chose de gâté ?
    — Oui, tout comme mon frère. Nous avons été malades et n’avons cessé de courir à la garde-robe.
    Il haussa les épaules.
    — Mais c’est passé, à présent.
    — Non, non, insista Corbett. Racontez-nous exactement ce qui est arrivé.
    — Nous avons soupé tard. Nous avons banqueté puis nous sommes retirés pour la nuit. À peine avais-je regagné ma chambre que j’ai eu un flux de ventre. J’ai vomi comme cela ne m’était jamais encore arrivé. À un point tel que les entrailles me brûlaient.
    — Et votre frère ?
    — De même. Mais au petit matin nous nous sommes sentis assez bien et nous n’avons pas voulu décevoir nos hôtes.
    — Étaient-ils malades ?
    Le seigneur plissa les yeux.
    — Non, maintenant que vous m’interrogez, je ne crois pas. Mon frère et moi n’avons pas osé poser la question, mais ils n’en avaient pas l’air.
    Cantrone gardait toujours le silence, véritable statue, perdu dans ses pensées.
    — En avez-vous parlé au mire attaché à votre maison ? s’enquit Corbett. Si je comprends bien, vous et Lord Henry avez été très indisposés, mais vous étiez les seuls, semble-t-il ?
    William humecta ses lèvres sèches.
    — Et vous savez ce que je vais vous demander ? le pressa le magistrat.
    — La réponse est oui, Messire. Mon frère et moi avons partagé une fiasque de vin spéciale.
    — Qui l’avait apportée ?
    — Je... je ne sais pas. Un des valets l’a débouchée.
    — Et auparavant, vous vous sentiez bien ?
    — Parfaitement.
    — Qui d’autre se trouvait dans l’abri ?
    — Le seigneur de Craon, les membres de sa maison et nos serviteurs. Oh, et

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